1. Same Song

1.9K 152 66
                                    

           

Les yeux rivés sur ce vieux plafond. Impossible de trouver le sommeil.

3h07.

Il faut que je m'endorme demain, c'est le grand départ. L'envol vers une famille d'accueil pour un séjour de deux mois.

Explication brève : mon père voulait se débarrasser de moi pour une raison que vous devinerez bien assez tôt. Alors solution pour me dégager de mon sanctuaire appelé ''lit'', mon tendre paternel m'envoie passer deux longs mois d'été chez des américains.

Le rêve ? Loin de là.

Côtoyer d'autres mammifères n'est pas mon genre et pour peu que ça discute de ces fameuses célébrités prénommées Cameron Dallas ou même Nash Grier, je risque de rouler des yeux.

J'attrape mon précieux cellulaire et je ne préfère pas allumer la lumière de ma chambre pour ne pas attirer l'ours grognon qui est mon tendre géniteur. La lumière me fait plisser des yeux et avec ma maladresse, je fais tomber mon téléphone bien sur ma tête, fait chier.

Je souffle et je laisse mes yeux s'habituer à mon portable, mon doigt se dirige automatiquement vers cette précieuse application aussi appelée Twitter.

Voilà où j'entre en scène. L'adolescente, invisible par défaut devient par le biais de l'anonymat @azertyuiop. Qui suis-je exactement ? Un des comptes Twitter le plus détesté du moment.

La raison est que j'utilise mon anonymat pour déverser mon venin sur les célébrités.

@azertyuiop : je viens de découvrir @CameronDallas et sa bande d'abrutis.. Jurez-moi il y a vraiment des fans de ces trucs-là...

Evidemment, je suis provocante mais cela fait le buzz, bon ou mauvais, je suis preneuse. J'aime jouer cette carte de la méchanceté, ça défoule en quelque sorte.

Les commentaires s'accumulent, je décide de pimenter le tout.

@azertyuiop : vraiment ils ont l'air tous d'avoir tous deux neurones, particulièrement un.. Devinez lequel ?

Voilà que je déchaîne une pluie de remarques. Je ne prends pas le temps de lire quand j'entends des pas grincer sur le parquet près de ma chambre. La porte s'ouvre, les cheveux rouquins de la nouvelle copine de mon père dépassent. Je ferme mes yeux pour faire semblant de dormir et je l'entends ricaner.

« Jude, dors. Tu te lèves tôt demain.

- La faute à qui si je lève à une heure pas possible.

- Tu vas pouvoir progresser ton anglais, renchérit-elle gentiment.

Oui, voilà l'excuse que mon père m'a sortie. Débile quand on sait que ma moyenne d'Anglais est de dix-huit et que je parle un anglais très bon. Merci encore Twitter et aussi merci à mes rencontres internet.

- Et puis il y a pire comme destination, Los Angeles, franchement, c'est un rêve d'adolescent. »

Passer des vacances avec ses meilleurs amis, ça c'est le rêve.

Elle referme doucement la porte tandis que je dépose mon portable sur ma table chevet.

6h32

Je vais démolir mon réveil si j'entends encore un bip insupportable. Bon, bah j'avais prévenue, mon réveil est devenu muet en faisant la rencontre de mon parquet.
Je me lève avec difficulté, je regarde à travers la fenêtre. Dans quelques heures, je serais si loin de Paris, si loin d'ici.

« Lève-toi gras double, on t'attend pour petit-déjeuner, hurle ma petite sœur, Juliette.

Un amour comme vous pouvez le voir.

J'enfile un chandail et me dirige vers la cuisine. Nadia ou ma nouvelle mère fait cuire ou plutôt fait cramer je ne sais quel pauvre aliment.

Je prends des céréales par question de sécurité. Sincèrement, je pense que si j'avale une bouché de son immonde truc, je risque fortement d'y passer.

Ma sœur commence à entamer une conversation quand mon père fait son apparition.

« Ah les trois femmes que j'aime le plus au monde réunies dans la même pièce.

- Et ta mère ?

Tout le monde me regarde, outrés de ma remarque je suppose. De base il n'y avait rien d'offensant, mais avec leurs esprits mal placés.

- Pour information, cela n'avait rien de méchant, hein, mais bon, vous vous prenez toujours tout au premier degré.

- Avec toi, on ne peut jamais vraiment savoir, roule des yeux mon père.. Tu peux être si désagréable et vulgaire que plus rien ne nous étonne. Si seulement tu étais comme Jenny, soupire-t-il.»

Je serre la mâchoire et tape du poing tout en grommelant un « Putain », je me lève et quitte la table.

Encore et encore, il me rabâche le précieux nom de ma grande sœur. La brillante, la fabuleuse, la perfection. Son simple nom me fait grincer des dents.

Je me prépare rapidement, bourre ma valise de vêtements et me pointe dans le salon.

« Nadia, tu peux m'emmener à l'aéroport ? »

Elle était en train de s'engueuler avec mon père et s'arrête en attendant mes mots. Elle me sourit et hoche la tête.

Mon téléphone vibre. Une notification Twitter.

Attendez, qu'est-ce que je vois ?

@NashGrier : Si puérile @azertyuiop tu fais partie de ces filles en chaleurs qui s'ennuient tellement dans la vie qu'elle crache sur les autres. Belle mentalité.

Azertyuiop [MAGCON FANFICTION/ Nouvelle Edition]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant