Tout commence par un verre. Puis, il y a un autre verre et après lui, il y a un encore un autre verre et on finit par un verre de trop. Les danses s'enchaînent et sans prendre garde, je me cogne contre de nombreuses personnes qui ne font plus attention à leur entourage surement encore plus bourré que moi en ce moment. J'analyse un peu tout, la musique et tous ses individus qui dansent autour de moi. Je me frotte les yeux qui ont surement prit une couleur rouge maintenant. Malgré l'alcool que j'ai ingurgité, je la vois. J'arrive à la voir parmi toutes les personnes autour d'elle. Elle porte une robe blanche et un gilet beige, sans talon. Elle est si petite. Je m'avance vers elle en tanguant légèrement, mais je me retiens de peu grâce au mur. Plus je m'approche, plus elle s'éloigne. Plus je m'approche et plus tout tourne. Je crois que je recule.. Ou, peut être pas tout compte fait. Je manque de tomber une nouvelle fois et quand je relève la tête, elle n'est plus là. Je regarde autour de moi, et j'arrive dehors. J'ai chaud. Je m'assois et je regarde le peu de gens dans la rue défiler devant moi. Il n'a pas l'air bien. Si, je suis bien, je me sens bien, enfin, j'ai un peu chaud. Tu crois qu'on le ramène. Je peux rentrer seul, j'ai ma voiture, enfin, celle de ma mère. Et mec, t'habites où ? Je ne sais plus. Pas très loin ? Je crois.
Je me réveille avec un gros mal de tête et je serre la couette chaude contre mon corps. Je ne me rappelle plus exactement la soirée d'hier et la seule chose dont je suis sur, c'est que j'ai trop bu. Je lâche un gémissement de frustration quand j'entends la porte de ma chambre claquée contre le mur et ma mère rentrée en criant. Je prends mon paquet de clopes sur ma table de chevet et me lève malgré la fatigue pour m'asseoir contre la fenêtre. Elle retourne le lit et sort mes affaires de mon armoire. Je la regarde faire sans vraiment écouter. Je tousse parce que j'ai mal à la gorge, j'ai dû prendre froid, hier soir. Je ne me souviens même pas de qui m'a ramener, mais je vois ma voiture à travers la fenêtre. Quelle importance après tout. Je me sens secouer ce qui me fait lâcher la cigarette qui se trouvait dans mes mains. "Bordel Justin écoute-moi !" Maman, j'ai mal à la tête. Je me redresse et attrape un jean qui se trouve par terre et l'enfile. Elle continue de gueuler, mais je n'ai plus la force de l'écouter et descends les escaliers. Sasha pleure en entendant ma mère crier et c'est carrément le bordel. Je me dirige vers la porte en attrapant mon sac posé contre le mur du couloir quand on m'attrape le bras.
- Si tu ne réagis pas vite, tu dégages ! Tu pars de cette maison et tu ne reviens pas ! Tu devais garder Sasha hier soir et il est resté tout seul à la maison, tu ima-
Je ferme la porte et commence à marcher vers l'université. Je me suis mis dans la merde hier en voulant sortir, à quoi je m'imaginais ? Elle a qu'à le garder toute seule son putain de gosse aussi, je ne suis pas son père.
Il me dit que j'aurais dû finir ma dissertation pour aujourd'hui, que je dois la finir pour demain et je le regarde sans répondre. Une dissertation ? Je n'étais même pas au courant qu'on en avait une. C'était surement dans les papiers que Sel m'a remis la semaine dernière. Pourquoi faut-il toujours que tout se rapporte à elle ? D'ailleurs, elle me regarde, placée au premier rang. Je me lève et sors de la classe, c'est la seule chose que j'arrive encore à faire en me contrôlant pour ne pas dire au professeur que sa dissertation n'aurait servi à rien dans ma vie et encore moins à faire de moi un élève modèle. Plus le temps passe et plus je m'enfonce dans la merde. "T'as fait tomber ton paquet de clopes...". Cette voix.. Je me retourne et lui prends brusquement le paquet des mains, elle sursaute. Putain. Je n'ai pas envie de parler pourtant quand je la vois, j'aimerais lui poser dix mille questions sur le pourquoi du comment, mais ce n'est pas moi, ça. Alors je ne dis rien et sors une nouvelle clope du paquet, la dernière en fait. Je vais pour l'allumer, mais elle me prend le briquet des mains. Qu'est-ce qu'elle me veut. "Arrêtes de fumer". Je lève les yeux en l'air, lassé et reprend mon briquet de ses petites mains. J'allume ma clope et m'adosse contre le mur en regardant les nuages. "Pourquoi tu n'étais pas en cours ?" Pourquoi je n'étais pas en cours ? Je ne le sais pas moi-même. À quoi bon répondre. Je ferme les yeux et souffle la fumée. J'entends ses pas s'éloigner petit à petit et je rouvre mes yeux quand je n'entends plus de bruit.
Je marche jusqu'à chez-moi et j'ouvre la porte d'entrée. Mon frère et à l'école et ma mère est partie travailler alors je m'enferme dans la salle de bains et j'attrape une seringue et le pot de morphine qui est rangé dans le placard du haut. Je remonte mon pantalon jusqu'à mon genou et je plante la seringue dans ma peau.
J'ai cette putain de douleur qui reste ancrée en moi comme une cicatrice et j'ai l'impression qu'elle ne partira jamais. Alors je prends un peu plus que la dose prescrite. J'ai mal. Je me relève difficilement en rangeant tout correctement pour n'avoir laissé aucun objet suspect et je retourne dans ma chambre. J'ouvre des livres et commence à lire. J'en fini un et en commence un autre. Je ne lis pas vraiment, je passe les pages. J'analyse le style d'écriture sans vraiment comprendre l'histoire entière et je finis quatre livres que je range dans l'étagère peu après. J'entends la porte d'entrée claqué et je me redresse d'un coup. J'attrape mon portable et je sors de ma chambre sans faire de bruit, mais je m'arrête net quand j'entends des sanglots dans le salon. Pourquoi elle pleure ? Elle parle avec une personne.. Au téléphone peut-être, je m'assois sur une marche de l'escalier et j'écoute. Pour une fois dans ma vie, j'essaye de comprendre. Laissez-moi le temps de leur dire... Simplement au plus grand. Oui. Oui, je suis sure qu'il comprendra. Comprendre quoi ? Bordel, je comprends rien. Elle raccroche et je finis de descendre les escaliers et entre dans la cuisine.
Elle pleure.
- Maman...
Je m'approche d'elle et la prends dans mes bras.
- Je suis désolée . dit elle.
-Désolé de quoi ?
Elle me tend une feuille de papier où on pouvais voir la signature d'un docteur. Je ne réfléchis pas et la reprend dans mes bras. Elle est malade. Malade. Elle a une putain de maladie.
Je suis sorti. Je me suis bourré la gueule, encore une fois. Et je ne suis pas rentré chez moi. Je ne suis pas non plus aller en cours. J'ai erré dans les rues, comme le pauvre con que je suis.
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Poem Of Hearts -TERMINÉE
FanficOn pense que tout va bien quand on a du temps devant nous, on pense que tout peut se faire, mais le temps n'est pas infini. C'est tomber et s'éclater au sol comme un cœur brisé par un amour incertain, submergé par la peur de rechuter aussi profond q...