Poem Of Hearts -TERMINÉE

[6]

[Point de vue de Justin Bieber]

J'y suis resté longtemps. J'y suis resté longtemps sur ce bord de plage en plein hiver. Je réfléchissais encore et encore et je me demandais pourquoi toutes les pires merdes du monde me tombe dessus. Alors je l'ai appelé. Encore une fois. Je me suis attaché à elle sans vraiment comprendre comment. Je l'ai juste vu trois fois dans ma vie et j'ai déjà l'impression qu'elle y joue un rôle important. Pourtant, moi, je n'aime pas m'attacher aux gens. Je n'aime pas m'attacher à elle parce que je sais qu'elle va partir, mais je veux quand même lui parler. Je ne suis pas triste, je ne suis pas triste non. J'ai juste pensé trop longtemps pouvoir combattre ses démons intérieurs seuls. Puis il a fallu qu'elle arrive et que ma façon de penser change et que je pense désormais que j'ai besoin de parler alors que, je pourrais encore continuer comme je le faisais il y a quelques jours.

-Qu'est-ce que tu fais ? Demande t elle.

-Rien et toi ?

-Je fais du sport. Dit elle en riant.

Je peux entendre sa respiration s'accélérer de l'autre bout du fil.

- Tu penses aller où après l'université ? Demande t elle.

- Je sais pas, j'y ai jamais réfléchis.

- Je m'ennuie ! Ah ! On fait le jeu des vingt question ? Dit elle.

- Ouais. Je hausse les épaules. Commence

.- Ta date de naissance ?

- 1 Mars 1994 et toi ?

- 10 Novembre 1995.

- T'as sauté une classe alors ? Demandais je.

- C'est à moi de poser la question.

-- Non. T'as sauté une classe ?

- Oui. Ton dessert préféré ?

- Le gâteau au chocolat. Quelle classe ta sauter ?

- CP.

- T'es nulle, ça compte pas ça, le CP. Dis je en riant.

- Bah si j'ai sauté une classe.

- Je pensais genre la 3ème, ou un truc du genre. Ricanais je.

    Je suis sûre qu'elle lève les yeux au ciel.

- Il est où ton père ? Demande t elle subitement.

 
   Je n'ai pas répondu.

 

- Justin... J'aurais pas du poser cette question, je suis désolée.

- C'est pas grave.

   Il n'y avait personne sur la plage, juste moi. J'étais assis contre un rocher et je regardais les mouettes marchait sur le sable froid. Les vagues arrivaient presque à mes pieds, mais je ne voulais pas bouger, j'étais bien là. On a continué à parler pendant des heures au téléphone pour pas se dire grand chose au final. Elle est anglaise alors elle m'a parlé un peu anglais. J'ai compris la plupart des choses, je me débrouille bien dans cette langue. Elle m'a demandé si elle voulait que je vienne, mais je lui ai dit non. Je veux rester seul et je préfère lui parler par téléphone. Elle m'a dit qu'elle mangeait chez moi ce soir et je lui ai répondu que je ne serais pas là. J'ai raccroché et je me suis levé. J'ai commencé à marcher le long de la plage, malgré le vent frais, c'était agréable et je ne sais pas pendant combien de temps j'ai marché, mais il faisait déjà nuit quand j'ai décidé de revenir dans le milieu de la ville pour trouver un hôtel ou dormir. Je suis d'abord entré dans un hôtel un peu pourri qui ne devait pas coûter cher pour une nuit, mais quand j'ai vu la vielle femme qui ressemblait à un homme au comptoir et les escaliers à moitié trouer, je suis vite ressorti. J'ai finalement trouvé un hôtel dans le nord de la ville et je l'ai payé que 20 euros la nuit. Je me suis installé sur le lit et à peine ai-je fermé les yeux que mon téléphone s'est mis à sonner. J'ai soufflé et j'ai finalement fini par décrocher. Je n'avais pas regardé qui m'avait appelé, mais quand j'ai entendu la voix de ma mère au combiné, j'ai de suite perdu le sourire qui commencé à apparaître sur mon visage en pensant que ça pouvait être Selena.

- Où tu es ? Crie ma mère.

   Je savais qu'elle était énervée, mais de là à crier au téléphone, ça allait loin.

- On t'attends tous pour manger !

- J'ai dis à Selena que je ne rentrais pas.

- Et moi je te dis que tu vas rentrer.

- J'en n'ai pas envie. Dis je.

- Est qu'est-ce que j'en ai à foutre de ce que tu as envie ou non ?

- PARCE QUE T'ES MA MÈRE NON ?!

   Et là y a vraiment eu un gros blanc. Je lui avais souvent mal parlé, mais je n'avais jamais haussé le ton et je ne le faisais presque jamais, même avec les personnes que je détestais. J'ai raccroché et je suis sorti de l'hôtel en appelant John. Il m'a dit qu'il arriverait le plus vite alors je me suis assis dans la ruelle et j'ai commencé à jouer avec mon portable.

- voilà gamin. Ça fait 150.

   Je lui ai tendu le billet de 100 et celui de 50 puis je suis sorti, sans un au revoir ni rien, je suis juste retourné à l'hôtel à deux rues d'ici, je me suis assis contre la porte de la chambre que j'avais loué pour la nuit et j'ai commencé une puis deux lignes.Le lendemain, je suis sorti de l'hôtel après mettre fait virer parce que je me suis levé vers midi et j'avais payé jusqu'à 10H. J'ai soupiré et je suis arrivé dehors. Il y avait toujours ce léger vent froid et une fine couche de neige qui recouvrait les routes. J'ai regardé autour de moi et j'ai vu ce que je n'avais pas vu hier. Et malgré tout, ça me faisait vraiment de la peine pour ses gens-là. Il y avait une dizaine de personnes allongées dans la neige, de simples vestes et des bonnets sur la tête. J'ai soupiré et en reprenant mon chemin, on m'a appelé, je me suis retourné et j'ai carrément eu envie de tout frapper. Je savais qui s'était. Je le savais, mais au lieu de me casser en lui balançant des milliers d'insultes à la gueule, je l'ai juste regardé jusqu'à qu'il sorte le premier mot.

- Justin ?

   Et bordel, il n'avait pas le droit de dire ça comme s'il m'avait connu pendant des années, il n'avait pas le droit.