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[selena gomez pdv]

Quand il m'a appelé en me disant de venir chez lui, j'ai d'abord cru que c'était une blague parce que je l'ai vu trois ou quatre fois dans ma vie et je ne pensais pas qu'il aurait besoin de moi, maintenant. Et moi, j'ai accepté parce que c'est Justin et malgré ses airs d'intouchable et insignifiant, il est brisé et rempli d'emmerdes. Alors je suis partie de chez-moi et j'ai emprunté la voiture de ma mère qui était avec celle de Justin à leur cour de Yoga pour pas changer tient.

Je suis arrivée chez lui et j'ai regardé autour de moi. Je suis entrée sans sonner et j'ai monté les escaliers, je suis entrée dans sa chambre et il était là. Assis sur le balcon, une clope entre ses doigts et il regardait par terre. Sans même détourner le regard. Je me suis assis près de lui et je l'ai regardé. Je l'ai regardé longtemps sans parler. Je ne lui ai pas demandé ce qui n'allait pas, je suis juste resté là à le regarder fumer et finir son paquet de clopes. Puis je me suis levée pour repartir parce que ça devait bien faire deux heures que j'étais assis dans le froid pas possible de ce mois de décembre. Mais il s'est enfin décidé à parler et j'en ai même sursauté.

- Restes, s'il te plaît.

- Parle-moi alors.

- On va manger McDo' ? Dit il souriant.

J'ai encore accepté parce que je ne voulais pas le laisser seul. Il n'a plus quatre ans, mais malgré son calme, je suis sure et certaine qu'il pourrait faire une grosse connerie. Il cache sa souffrance derrière son visage renfermé. Je le sais, et je l'ai remarqué.
On est arrivé au McDo et il a payé pour nous deux parce que n'avait pas pris d'argent et que ça ne lui déranger pas. J'ai commencé à lui parler des cours et de l'université, mais il a vite détourné la conversation et on a fini par parler d'animaux de compagnie.

- Les chats, c'est beaucoup plus calme. Dis je

- Non les chiens.

- Les chats, je te dis.

- T'es tellement un copié coller des conneries qu'on te dit sur internet, Selena.

J'ai levé les yeux au ciel, mais j'ai quand même échappé un mini sourire.

- Pourquoi tu m'as appelé ? Demandais en finissant ma frite.

- Pour te voir.

- Et pour me dire quoi ?

- Juste pour te voir.

Je pince mes lèvres et baisse mes yeux vers mes frites. Je me pose pleins de questions sur lui et j'ai l'impression que je n'aurais jamais les réponses. Il est tellement différent des autres garçons qu'on peut croiser dans sa classe où dans la rue que ça en devient déstabilisant.

On a finalement fini la journée ensemble et je suis rentrée chez moi vers 18 heures. Quand je suis passé devant le salon, l'ordinateur de ma mère a émis une sorte de "reçu" de mail. Et curieuse, j'ai commencé à faire un tour dans ses e-mails.

Ma première pensée à été de me demander pourquoi Ann n'avait pas repris son nom de jeune fille, car son e-mail était AnnBieber@live.fr si elle était divorcée avec le père de Justin. Enfin, je croyais, car c'est ce qu'avait fait ma mère. J'ai fait défiler les mails le long de la page et j'ai commencé à lire. Ma mère lui demandait comment se passait sa chimiothérapie. Et Ann lui répondait que ça n'allait pas très bien, mais qu'elle en avait parlé à Justin. J'ai entendu la porte d'entrée s'ouvrir alors j'ai rapidement fermé l'ordinateur et je suis montée dans ma chambre.

Alors c'est pour ça qu'il était mal ? Sa mère avait le cancer.

Il y a des mots qui touchent plus que des coups. Moi ce qui m'a touché chez lui, c'est son renferment. Il était si renfermé qu'on avait l'impression d'être en compagnie d'un sourd, muet, sans moyens d'expression. Et son visage entier était rempli par la douleur.

J'avais trop de questions à lui poser. Des questions qui trottaient dans ma tête depuis déjà longtemps, mais que je n'arrivais pas à lui poser. À quoi bon ? Justin est un mystère à lui seul.

J'ai pensé que c'était un connard la première fois que je l'ai vu, c'est vrai. Finalement, je n'avais pas tort à une différence près. C'est un connard malheureux.

Poem Of Hearts -TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant