J'ai passé vingt cinq ans de ma vie à enchainer les conneries. A vivre à deux cent à l'heure et mettre tous sur les épaules des autres, de mes parents, de mon frère, de mes potes. Je n'assumais aucune connerie, je niais tout jusqu'à être sorti d'affaires parce que "c'est la meilleure chose à faire.". J'ai loupé trop d'opportunités importantes et j'en porte les conséquences aujourd'hui. Je traine tout derrière moi, un gros fardo, impossible de s'en défaire, impossible de s'en débarrasser. L'amour de Selena s'efface pour un sentiment de protection. Sasha grandit tellement vite qu'il rentre en première cette année. Je continu de me maintenir à Selena, et elle continu de penser que j'y arriverai, un jour. Mais Sasha grandit et je reste là, comme une pauvre loque. Comme si je ne pouvais pas me reprendre en main. J'avale matin, midi et soir des cachets pour essayer de rester le plus possible dans ce qu'on appelle "l'humanité".
J'ai passé vingt cinq ans de ma vie à enchainer les conneries, à faire comme si tout m'importer peu. De mon plus jeune âge à dix neuf ans. J'avais juré d'essayer, il y a six ans. Quand Selena est revenue pour moi. Quand Selena était là, pendant toutes ses années. J'avais promis de m'en sortir. Mais Sasha grandit. Sasha rentre en première cette année et Sasha a une copine. Sasha, c'est un petit moi, en version un peu plus parfaite, une copine à ses bras, six ans avant. Sasha c'est un tout petit bout de moi, un petit bout de Selena et un grand bout de maman. Sasha est à la limite de la perfection.
J'ai passé vingt ans de ma vie à enchainer les conneries, à reprocher aux autres ce que moi même je n'arrivais pas à faire. J'ai fais milles et une conneries inimaginable et j'en loupe des tonnes de petites sans importances à coté. J'ai vu les pleurs de ma mère, j'ai subit les gifles de mon pères et les cris des deux réunis. J'ai voulu tout donner à Sasha quand j'ai eu l'âge : l'amour que j'ai éloigné de moi, la raison que j'oubliais parfois, les mots doux que j'imaginais le soir et la réussite à laquelle j'ai dis NON il y a longtemps. J'ai essayé de lui donner le maximum, surtout après la mort de maman. Selena était là".
Je n'ajouterais pas non, que j'ai passé vingt cinq ans de ma vie à enchainer les conneries. C'est mon anniversaire dans quelques minutes. J'aurais vingt cinq ans dans quelques minutes mais je ne les aurais plus les minutes qui les suivront. Sasha est dans le train, il rentre de chez sa copine, Leila, et ne sera là que demain matin vers huit heures. Selena est chez son copain. Le gars, qui n'est pas moi, celui qu'elle a rencontré il y a deux ou trois ans, après s'être rendu compte que je n'y arriverais pas. Je vis grâce aux assurances, grâce a Sasha et l'argent de ma mère. Je vis, enfermé dans une chambre, une chambre qui est mienne depuis vingt cinq ans. Une chambre qui a connu des murs bleu à mes cinq ans, des murs gris à dix ans et des murs beiges à quinze ans. Une chambre qui m'a vu vivre, dans la continuité du temps. Les rideaux noirs, épais, qui protègent de la lumière éblouissante le matin. Les rideaux que Selena ouvre tous les matins avant d'aller à ses cours dans l'amphithéâtre à une heure de chez moi. Les mêmes rideaux qu'elle ferme le soir en reprenant le plateau qu'elle m'avait au préalablement apporté pour que j'avale quelque chose de ma journée. La porte en bois, qui a entendu toutes les disputes qui se sont déroulés autant en dehors que dans ma chambre. Cette porte qui s'est vu claqué des milliers de fois à cause de ma colère. Puis tous ces objets qui ont entendu les pleurs de Selena, les cris et les leçons qu'elle me dicte chaque matin en espérant sans cesse que je décide de sortir de mon lit.
Plus qu'une minute et j'aurais passé vingt cinq ans de ma vie à enchainer les conneries. Quelques secondes et je jure au nom de Dieu, que c'est la dernière minute où toutes ces personnes supporteront mes cris, mes colères. Je jure, que c'est la dernière connerie.
Il se peut que j'y arrive plus tard, quelque part la bas.
- J'ai passé vingt cinq ans de ma vie à enchainer les conneries, mais je jure aujourd'hui, que c'est la dernière. -
Justin.
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Poem Of Hearts -TERMINÉE
FanficOn pense que tout va bien quand on a du temps devant nous, on pense que tout peut se faire, mais le temps n'est pas infini. C'est tomber et s'éclater au sol comme un cœur brisé par un amour incertain, submergé par la peur de rechuter aussi profond q...