Amour au café (ou cliché#2)

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Ma porte s'ouvri lentement. Je me retournai et je vis Iwan entrer avec deux cafés.
*des cafés ? Le soir ? Laisse tomber. ça me fera du bien de toute façon*
"- hey ! ça va aujourd'hui ? Lança-t-il d'un ton joyeux
- oui... ça va.
- pourquoi tu pleures alors ?
- non mais c'est rien. Donne moi ce café au lieu de parler."
Il me tandis la tasse avec un sourire. Je la pris, le remerciai et me replongeai dans la contemplation de la neige. Il vint à côté de moi.
"- tu n'as pas froid en T-shirt avec la fenêtre ouverte ?
- non c'est bon. J'aime le froid.
- tu regardes quoi ?
- je regardais les flocons de neige danser. Mais maintenant, tout ce que je vois, ce sont les barreaux d'une prison. Une prison qui garde mon corps, mes démons sont une autre prison qui garde mon esprit, et je ne peut même pas écourter ma vie.
- pourquoi est ce que tu veux l'écourter ?
- parce que je n'ai plus rien à faire ici. C'est pas une vie de rester enfermée toute la journée dans un pièce blanche."
Je parti en direction de mon armoire, là où j'avais rangé mon couteau sacrificiel. Je le sorti et regardai briller la lame à la lumière d'une bougie. Tout le long, il m'a suivie des yeux. Je vois maintenant un pli soucieux au coin de ses lèvres et ses sourcils se sont froncés. Je tourne et retourne la lame dans mes mains, fascinée par les reflets.
*je n'ai jamais remarqué à quel point les lames sont belles.*
Effectivement, je n'ai pas besoin d'automutilation volontaire, j'ai mes démons qui se chargent des dégâts physiques et psychiques. Iwan se redressa, se retourna, mis ses mains dans ses poches, me regarda de haut en bas.
"- range ça, dit-il en s'approchant.
Je levai la tête, sortie de mes pensées. Il m'enleva le couteau et le posa sous mes pulls, puis il me pris la main et me tira dehors. Nous passâmes devant Mathys qui dormait à moitié, nous arpentâmes les mêmes couloirs que la première fois et nous sortîmes dans le parc. Il a refermé sa veste noire et mis une jolie écharpe bordeaux foncé type pled écossais. Moi, toujours en t-shirt et avec mes boots de motard, je savourai l'air frais en fermant les yeux, le laissant me guider à travers le parc. Je sens l'odeur de la neige, le vent froid sur mon visage, j'entends le vent siffler dans les arbre. J'ouvri la bouche pour attraper quelques flocons. Ils ont toujours ce goût magique, ce goût d'enfence qui fond sur la langue. Je rouvri les yeux car nous nous sommes arrêtés vers une lumière. Je regardai autour de moi et vit que la neige a tout recouvert d'une épaisseur de 20 cm. Iwan a des flocons plein les cheveux et plein sur son menteau. Je passai la main sur ma tête et les flocons tombèrent.
*C'est vraiment beau la neige*
"- alors, pourquoi est ce que tu voulais te suicider ?
- je n'ai pas dit que je voulais, j'ai juste dit que c'est pas une vie de rester enfermée. Comme disait quelqu'un que j'ai rencontré, je suis un animal sauvage.
- et cette prison mentale ?
- un détail.
- pourquoi est ce que tu pleurais vraiment ?
- pour être honnête, mes parents et mes amis me manque. Ils ne m'ont pas appelée, ils ne sont pas venus me voir, ils ne m'ont même pas répondu !
Je criai ces derniers mots, folle de colère.
*wow ! Les sautes d'humeur là, on se calme !*
Malgré mon intention de me calmer, je restai bouillonnante de colère. Même si je m'en étais déjà parlé, je ne leur ai pas pardonné pour autant. Je fermai les yeux et essayai de chasser les pensées meurtrières qui m'assaillent. L'adrénaline monta d'un coup, mon coeur battit très vite et je dégageai une chaleur incroyable malgré le froid glacial de cette nuit d'hiver.
Iwan pris mes deux mains dans les siennes et me releva le menton. La mâchoir crispée, j'ouvrit les yeux et les plantai dans les siens.
"- ne me fais pas ce regard là..., soupira-t-il.
- c'est facile de dire ça quand on ne connais pas la sensation d'avoir été totalement abandonné, répliquai-je violemment.
- inutile de t'énerver contre moi. Détends toi, profite d'être dehors.
- t'es marrant toi. Tu m demande pourquoi je pleure et après "oh nan faut profiter"
Des larmes perlèrent aux coins de mes yeux. Je les essuyai d'un geste rageur. Il me prit dans ses bras et me dit de me calmer, qu'il m'aidera et je sais pas quoi encore.
*je te vois venir l'ami... On me l'a déjà faite celle là.*
Je restai un moment contre lui, parce que quand même, ça fait du bien.
"-Tu peux me demander n'importe quoi. Chuchotta-t-il à mon oreille.
- je sais.
-même des choses absurdes. Laisse moi t'aider à aller bien dans cette épreuve.
- merci."
D'un seul coup, le barrage de colère lâcha. Je pleurai contre son épaule, lui me carressa les cheveux, me murmurant des paroles de réconfort. Je n'en veux plus du tout à mes parents de m'avoir laissée comme ça. Je n'en veux plus non plus à mes amis. J'évacuai tout le stress, encore plus que la dernière fois. Tout ce que j'ai emmagasiné depuis 5 longues années sort maintenant, sous la joyeuse neige d'hiver. Quand je me fus calmée, je m'écartai de lui et regardai ses yeux gris-bleus. Il carressa ma joue et posa sa main sur ma nuque.
*omg les gars je fais quoi là ?! En plus je le savais !!! *
Il se pencha vers moi.
*bah voilà... J'avais quoi ? Bah oui, j'avais raison.
- c''est maaaaaaaal !
- tu fais quooooi ? T'as paaaaas le droooooit !
- vas-t-en !*
Je me reculai, pris ma tête entre mes mains et hurlai.
"-SORS DE ME TÊTE !!! Laisse moi tranquille !!"
Il me prit par les épaules et me cria de me calmer. À la limite de mon champ de vision, je vis des formes noires se dessiner. Elles s'étiraient en direction d'Iwan.
"- Allez-vous en ! Laissez le tranquille ! Vous voulez me prendre tout ce que j'ai ? Tout ce qu'il me reste ?! Je ne vous le permets pas !"
*oh non c'est une blague ? Les crises ne sont jamais aussi rapprochées ! Pitié j'espère que ça va passer... Pleeeease !*
Je me tordi brusquement en arrière. Je luttai pour garder le contrôle. Les expressions monstrueuses se succédaient sur mon visage tordu de douleur. Mon dos craqua, mes bras essayèrent de m'étrangler. Je lutte contre moi même.
*le spectacle doit être comique*
Mais il ne l'est pas. Il est cauchemardesque. Iwan me sauta dessus et me maîtrisa non sans avoir pris des coups. *Apparemment, mes démons sont moins en forme cette nuit*
Assis sur moi, il me bloqua les poignets tandis que je me débattais comme une dingue. Il s'approcha tout près et me murmura quelque chose. Quelque chose que j'ai déjà entendu, mais je ne sais plus où... Là, mes démons s'enfuirent en hurlant de peur, et je sombrai dans la semi-conscience. Iwan me ramena à ma chambre. Mathys dort à son poste.
Il me déposa sur mon lit et rangea un peu ma chambre. Je n'ai qu'une vision confuse de ce qu'il se passe. Ma vision est floue et les bruits sont lointains. Iwan vint se coucher avec moi. Je m'appuyai contre lui et il me carressa les cheveux. Je marmonnai que je n'allais pas bien, que je devais le voir, qu'on devait me donner mon arme. Finalement, je m'endormis malgré l'atroce douleur au dos.
*génial. Après les lacération, voilà que j'ai le dos en bouillie...*.
Ce fut ma dernière pensée et je sombrai dans un sommeil étrange, avec un de mes cauchemar classique.

D'un extrême à l'autreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant