Quand je me réveillai, Iwan était à genoux de mon côté du lit et me regardait avec un petit sourire. Il avait déjà ouvert les volets et je fus éblouie par la lumière. Je mis ma couverture sur la tête et me tournai de l'autre côté.
"Laisse moi dormiiiiiir !
- non, on va en ville aujourd'hui. Aller, debout marmotte !" Dit-il en me tirant la couverture. Je me levai, m'habillai et ne pensai plus du tout à mon rêve. À la cuisine, Grand Mère préparait le petit déjeuner tandis qu'Iwan préparait un pic nic. Je m'assis à table encore un peu endormie et me servis une tasse de café. Nous mangeâmes rapidement et nous partîmes à vélo. Il faisait doux. Et un vent agréable s'était levé. Les champs défilaient autours du chemin caillouteux et l'odeur de campagne nous entourait. Nous arrivâmes à la ville deux heures plus tard et nous posâmes les vélos.
"On commence par quoi ?
- un tour dans le quartier ?
- bonne idée"
Les maisons étaient toutes en bois, peintes en couleur et disposées de chaque côté de la route, serrées les unes contre les autres. De la fumée sort de la fenêtre ouverte des cuisines et les enfants jouent dans les jardins en riant. Nous longeâmes la rue jusqu'à un croisement et nous continuâmes à droite. Nous marchâmes un moment main dans la main et nous arrivâmes sur une place où il y avait des musiciens jazz qui jouaient sur un banc. Nous nous arrêtâmes un petit moment puis nous continuâmes. Les cafés étaient joyeux, les gens souriants et l'atmosphère détendue. Nous passâmes devant une église d'où sortait un chant. À côté, il y avait un cimetière. ça me rappela la première carte que j'avais trouvée, devant un cimetière qui ressemblait pas mal.
Nous passâmes devant sans encombres. À midi, je trouvai un parc assez sympa et nous mangeâmes notre pic nic. Nous passâmes le reste de la journée à déambuler dans les rues et à faire les courses pour Grand Mère. Le soir, nous décidâmes de manger dans un petit restaurant très chouette. Nous mangeâmes des crevettes avec du riz et du gumbo dans une ambiance chaleureuse. Quand nous eûmes fini, nous allâmes dans une cave danser le jazz.
"Euh oui, mais je ne sais pas danser.
- moi oui, répondit Iwan en souriant.
Nous passâmes alors la soirée à rire pendant qu'il m'apprenait la base. Nous bûmes pas mal. Quand nous sortîmes pour rentrer, nous riions toujours comme deux malades. Nous repassâmes devant l'église et le cimetière et ce que je vis me fit décuiter d'un seul coup.
À l'entrée du cimetière, il y avait un homme en costume de soirée, chapeau haut de forme, des lunettes de soleil avec un verre cassé et une cigarette. Sur ses mains et son visage étaient peints des os blancs et son sourire laissait entrevoir une dent en or. Je me stoppai net et Iwan, hilare me demanda ce qui se passait en riant. Je lui montrai alors l'entrée du cimetière, mais lui ne vit rien, ce qui le fit rire de plus belle. Je levai les yeux au ciel et reportai mon attention sur l'homme. Il était appuyé contre le portail, ses chaussures vernies brillant sous les lampadaires. Il d'un signe de la main, il me fit comprendre que je devais venir, alors je m'approchai.
"Qu'est ce que tu fais !
- je dois juste voir quelque chose, je reviens.
- va pas toute seule dans ce cimetière, il fout les jetons" dit Iwan en me courant après.
L'homme en costume de soirée élargit encore son sourire et se redressa. Quand nous fûmes à deux mètres l'un de l'autre, je demandai à Iwan de m'attendre là. Il s'exécuta après m'avoir fait promettre de ne pas aller dans le cimetière. L'homme me donna un petit paquet. Je le pris et l'ouvrit. Sans savoir pourquoi, ce que je vis dedans me glaça d'effrois. C'était une petite poupée à mon image sur laquelle était plantée, avec une épingle, une carte... Un as de coeur. La dernière carte. Il eut un rire sinistre en voyant mon air décomposé. Il fit une réverance et me tandis la main. Je ne sais toujours pas ce qui m'a pris d'y mettre la mienne, mais quand il se redressa, il me chuchotta quelque chose dans une langue inconnue. Je m'effondrai et ce fut le noir... J'entendis juste Iwan me crier de me réveiller et je senti me faire secouer comme un prunier mais ce fut tout.
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Je me réveillai dans un champ de coton. Je sentis une odeur que je connaissais. L'odeur de l'eau stagnante et des marécages.
*le bayou ne doit pas être bien loin*
Je me levai et marchai dans les lignes. Il faisait chaud, j'avais une robe bleue et mes docs noires. Au bout d'un moment, je sorti du champ et me retrouvai devant un étang magnifique. Il y avait des lentilles d'eau et de l'autre côté c'était la forêt. Il y avait quelques grenouilles et les oiseaux chantaient. Je m'approchai de l'eau. Soudain, je sentis une main sur mon épaule. Je me retournai et je vis une femme Noire, très belle, les cheveux tressés, les yeux entièrement noires et les lèvres bleu argenté. Sur ses pomettes, il y avait de petites écailles argentées.
"Viens avec moi, je vais t'aider." Sa voix était chantante et claire. Elle se retourna et parti. Là où elle posait ses pieds, de petites flaques d'eau se formaient. Je la suivis rapidement et elle m'emmena sur des sentiers de terre à travers les champs et la forêt jusqu'à une clairière baignée de la lumière du soleil couchant. Elle me fis asseoire sur un tronc renversé et s'accroupi en face de moi. Elle me prit les mains et me regarda un moment dans les yeux.
"Ma pauvre enfant... Il y a bien des tourments dans ta vie. Qui est celui qui te les fait subir ?
- en fait ils sont deux et
- non, chérie. Il n'y en a qu'un vrai. Mais c'est trop tôt. Tu n'as pas besoin de m'expliquer. Je sais tout.
- comment ? Fis-je, me doutant de la réponse.
- je suis La Sirène, Mami Watta. J'ai prêté mes pouvoirs à Irevania pour qu'elle face régner l'ordre chez mes fidèles. Elle me dit tout, et je vois tout par ses yeux. Les deux démons qui te poursuivent. Tu en as vu un dns ta ville et le deuxième ici même. Le premier est Asmodée et le deuxième...
- Baron Samedi. Costume de soirée, lunettes cassées et chapeau haut de forme. Oui, c'est bien lui.
- et as-tu tes armes, chérie ? Tu auras grand besoin de ta redoutable épée contre l'un et de ton habileté ou de ton intelligence contre l'autre. Je ne puis te dire l'ordre.
- euh je n'ai toujours pas trouvé mon arme, et je n'ai aucune protection.
- donne moi l'épingle qui est sur la poupée dans ta main gauche."
j'ouvris la main et avec stupeur je trouvai effectivement ma poupée. Je sorti l'épingle et je la lui donnai. Elle marmonna quelque chose et l'épingle grandi. Quelques minutes plus tard, elle tenait ma claymore à la place de l'épingle. Elle me tendis l'épée et sourit devant mon air ébahi. Sur la lame, il y avait la ligne noire faite par Arthémis et des coeurs et des piques qui s'entremêlaient finement. Elle pris mon visage entre ses mains et m'embrassa. Un baiser au goût d'eau salée. Elle se recula et me tandis un miroir sorti de je ne sais où. Je le pris et me regardai. J'avais toujours les tatouages de guerre d'Arthémis, mais ses tatouages à elle s'étaient ajoutés dans mon cou, sur mes épaules et j'en conclu que dans mon dos aussi, formant des spirales de coeurs, de piques, de trèfles et de carreaux. Elle se redressa et me releva.
"De ton épée tu tireras la force de noyer les péchés de ces deux démons dans une eau plus pure que le diamant et de ce baiser, tu tireras le pouvoir de la contrôler."
Sur ces paroles, elle sourit, effleura ma joue de ses doigts et disparut dans une gerbe d'eau, avec un rire frais et cristallin. je restai ébahie pendant une dizaine de secondes, puis je me mis en route sur le chemin de terre.
Je marchai longtemps avant de trouver un endroit qui me paraissait étrange.
*l'énergie sent mauvais ici...*
Je dégainai et avançai. Dans la clairière, il y avait deux hommes assis autours d'une pierre plate et qui jouaient aux cartes. Je les reconnus tout de suite.
*Asmodée et Baron Samedi !"
Ils étaient en train de rire. L'un parce qu'il perdait, l'autre parce qu'il gagnait. Quand j'entrai dans la clairière, il faisait presque nuit. Ils se retournèrent dans ma direction. Asmodée sourit de toutes ses dents et Baron Samedi rit. Ils se levèrent et se dirigèrent vers moi. Ils s'arrêtèrent à deux mètres et me firent une révérence. Je levai les yeux au ciel et attendis.
"Ma chère petite, commença Asmodée, mon ami et moi avons une épreuve à te soumettre.
- qu'est ce qu'il y a encore ?
- oh on veut juste s'amuser un peu. De toute façon, tu n'as pas le choix. Soit tu te bats, soit tu meurs, dit Baron Samedi. Son tatouage crâne qui prenait tout son visage dansait d'une manière particulièrement réaliste quand il parlait.
- et je dois faire quoi ?
- tu te bas contre moi à l'épée et tu joueras au poker contre lui."
Le dernier rayon de soleil disparut et la clairière fut plongée dans l'obscurité. D'un coup, des sortes de feux verdâtres s'allumèrent tout autour de l'espace. Asmodée dégaina une machette luisante. Je me retins de sourire.
*il n'a aucune chance avec ça contre moi... Mais il ne faut pas le sous estimer.*
Je me mis en garde et l'attendis. Nous nous tournâmes autour un moment puis il me fonça dessus. Je fis des moulinets pour le tenir à distance, ce qui fut efficace. L'autre avait dégotté je ne sais pas dans quel coin un jembé et il avait commencé à jouer un rythme entraînant, accompagné d'un chant grave. Je feintai et attaquai, il para et contre attaqua. Je parai et attaquai. Nous luttâmes ainsi un moment. Il me toucha une fois à l'épaule et je le touchai à la jambe. Entraînés par la musique, nous ne vîmes pas le temps passer et nous ne sentîmes pas la fatigue s'installer sournoisement dans nos membres. Après une lutte acharnée, je lançai un dernier assaut désespéré en criant à l'aide à Mami-Watta. Je me souviens alors de ce qu'elle m'avait donné. Je pris une grande inspiration et invoquai l'eau qui se trouvait dans mon épée. Elle jaillit en quelques secondes, transparente et glacée comme la Vérité. Je me concentrai sur ce flux pour le contrôler. Du coin de l'oeil, j'aperçus Asmodée qui avait viré au blanc et la musique de baron samedi ralentissait un peu, avant de se taire totalement quand je coupai en deux la machette et que j'envoyai l'eau sur Asmodée.
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D'un extrême à l'autre
Mystery / ThrillerD'un extrême à l'autre, ballotée entre ses démons et ses sentiments, Elle ne saura plus quoi faire contre cette psychose possessionelle. Sans savoir s'Ils sont réels... Elle pensait le processus enrayé depuis des années... Quelqu'un l'aidera. Homme...