D'un extrême à l'autre

Coeur

Je me promenais dans le bayou, seule. Je marchais vite sur un sentier de terre, dans l'espoire d'échapper à quelqu'un... Ou quelque chose. Je crois que j'étais perdue. J'entendis un bruit que je reconnaissait entre mille. Un cliquetis d'acier contre l'acier. Je regardai autours de moi, mais rien. Je commençai à courire, la sensation devenant vraiment désagréable. L' adrénaline montait en même temps que le stress et mes pieds trouvaient tout seuls le chemin parmis les cailloux. Soudain, sur le sol, je vis une montre. Je la ramassai et la mis dans ma poche. Son tic tac résonna dans ma tête. Je continuai et je trouvai un verre de lunette à soleil. Je le mis dans ma poche et quand je fermai les yeux, il y avait une pare d'yeux qui m'observaient. un peu plus loin, je trouvai une carte. Un as de coeur en équilibre sur une pierre pointue déposée sur un plateau. Il y avait un mot avec.
"Celui qui te vois tient ton coeur.
Avec le temps tu trouveras le chemin,
Tends lui des pièges mais ne tombe pas dans les siens
Ne brise pas ton coeur en le faisant tomber

Le but du jeu est simple, petite fille.
Soit tu récupères cette carte sans la faire tomber,
Soit tu trouves le moyen de nous échapper.
Mais si on t'atrappe, pour ne pas souffrir, reste sage et gentille
*rhô ! Encore eux ?! Il faut récupérer cette carte. C'est clair.
"Celui qui te vois tient ton coeur" la carte ne peut pas tenir comme ça toute seule. Elle est trop fixe. Quelque chose doit la tenir en place... Le verre de lunette !!! Il faut regarder à travers et je verrai quel est le mécanisme.*
Je sorti le verre de lunette et regardai à travers. Effectivement, il y avait des centaines de fils autours de la carte. Chaque fil était relié à une clochette d'argent. Je ne pris pas le risque de tenter le diable, de peur de rameuter les deux gars qui doivent sûrement être en train de me chercher dans la forêt. Au centre, vers la carte, il y avait un noeud de fils qui m'empêchait de voir comment les démêler, mais il y a une sorte de trou, comme une serrure.
*"avec le temps tu trouveras le chemin"... Il faut une clé !* Je sorti la montre à gousset de ma poche. Celle ci se balança au bout de son fil d'argent comme un pendule. Elle tourna et m'indiqua le chemin. Je gardais le verre de lunette sur un oeil pour voir les fils en suivant la montre.
*c'est beaucoup trop simple*
J'allai en direction de la forêt marécageuse. Je tentai tant bien que mal de rester sèche, mais peine perdue. J'arrivai vers un étang duquel sortaient des branches mortes couvertes d'algues. Je vis quelque chose briller au centre du lac sur un arbre mort.
*une clé !*
Il y avait une clé qui pendait attachée à une branche. J'entrepris d'éscalader les troncs pour accéder au milieu. Alors que j'arrivai avec peine à décrocher la clé argentée sans la faire tomber, j'entendis un "clic" mécanique et une voix d'homme venait de la forêt.
"Mais je te dis qu'elle est par là ! Elle est restée vers la carte !
- mais non imbécile ! Elle est allée chercher la clé."
Je fis le moins de bruits possible. Soudain, j'eu une idée. Ils allaient de toute façon me trouver. Autant tenter le tout pour le tout. Je saisi une pierre qui avait été déposée là, on aurait dit exprès pour moi et je la lançai à l'opposé de la direction dans laquelle je devait aller. J'entendis les deux homme se précipiter. Je fonçai vers la carte, en faisant attention aux fils éparpillés dans la forêt. J'allais mettre la clé dans la serrure quand Léandre surgit des fourrés en face de moi.
"C'est fini, petite. On a gagné. Maintenant tiens toi tranquille, on va attendre mon frère."
*"mais ne tombe pas dans les leurs..."* je regardai les yeux de Léandre. Froids, ternes.
*ce n'est pas lui*
Je pris une autre pierre et je la lançai sur Léandre. Comme je le pensais, il explosa en poussière.
*un hologramme...*
Je me retournai vers le noeud et mis la clé dans la "serrure". Les fils s'écartèrent. La carte trembla. Au moment où j'allais la saisir, elle explosa elle aussi en poussière, tout comme les fils, le mécanisme et le rêve tout entier. Ce fut le noir. Dans ce noir, j'entendis un long rire sombre, macabre...
Et je me réveillai dans mon lit.