Chapitre 1

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La journée du choix

Chloé



J'admirais ma grand-mère conter cette légende aux jeunes enfants de notre communauté. Ils étaient tous attentifs, un peu apeurés aussi, par ce récit. J'étais sûre de la trouver, ici, dans la crèche. Elle adorait initier les tout petits à nos croyances.

Je m'approchai :

- Je me suis toujours demandé, comment connaissais-tu l'existence de ces êtres, s'ils étaient invisibles?

- Nos ancêtres établissaient une connexion avec Naïa, ces personnes ont retranscrit toutes ces paroles pour nous. Tu devrais les lire.

J'affichais une légère grimace, je ne désirais pas rester assise et m'instruire. Je préférais explorer, découvrir les secrets de cette terre par moi-même.

- Respecte notre histoire et notre Déesse.

Elle nous guidait et nous protégeait. Celle-ci se manifestait par une faune et une flore abondante. Nous ne manquions de rien, et la remercions en lui témoignant notre foi par des rituels et des prières.

- J'aime profondément notre Mére, m'indignais-je.

Elle me sourit.

- J'en suis persuadée, Titaina. Dis-moi, as-tu trouvée ta place ?

- Grand-mère, je m'appelle Chloé, je ne suis plus une enfant, répliquais-je agacée par ce surnom. Oui je suis certaine de mon choix, demain je deviendrais guérisseuse.

Elle émit un léger rire.

- Pour moi, tu resteras toujours ma petite fleur. La fierté comblera mon cœur, quel que soit ton choix.

Je l'enlaçais, c'était une femme attentionnée et notre conseillère de l'éducation.

Douze conseillers dirigeaient notre peuple, ils prenaient ensemble toutes les décisions.

- Je serais présente demain à l'institut. Va te reposer, une éprouvante journée t'attend.

Je lui fis signe. La joie des enfants retrouvant leurs parents me fit sourire. Je sortis, l'air frais du soir me fit frissonner. Un lac se tenait en face de moi, autour étaient disposées nos maisons. Notre village se situait dans une vallée, mon peuple était l'un des premiers à avoir foulé cette terre.

Au fil du temps, beaucoup de personnes, nous quittaient de leur plein gré, de grand mathématicien, physicien et inventeur, avec l'ambition d'enrichir leurs connaissances et de faire d'autres découvertes. Ils avaient perdu la foi, l'espoir.

Je rentrais chez moi et m'attelais à ma nouvelle passion: arroser mes plantes médicinales et fabriquer des baumes pour toute sorte de maux. Je finissais quand ma mère m'appela pour manger. Pendant le repas, je leur révélais mon futur métier. Ils n'étaient pas surpris, mais encore un peu sceptiques. Cette décision était importante.

Plus tard, je m'allongeai dans mon lit et j'imaginais ma prochaine journée. Le sommeil tarda à me prendre.

Le ciel s'éclaircissait à vue d'œil. Bientôt le soleil apparaitrait. Le moment était venu de me lever. Je m'assis et j'ouvris ma fenêtre. Les étoiles étaient encore visibles. Le printemps était là depuis une pleine lune, l'air était plus doux, les arbres bourgeonnaient, l'herbe était plus verdoyante. Les montagnes nous encerclaient. Toujours à leur poste, elles délimitaient notre territoire, me protégeaient et m'emprisonnaient à la fois.

Les êtres obscursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant