Chapitre 10

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L'instinct de protection

Zach

Une immense frayeur me submergea, tellement forte, que j'en tremblais. Eréna ! Je fonçais dans sa direction, elle se trouvait dans une petite rue sans éclairage. Un homme la forçait à monter dans une grosse voiture, une BMW x6. Hors de question que sa vie se terminait ainsi.

Je fis voltiger ce mec. Ma colère explosa, je n'arrivais plus à me contrôler. Je ne pensais qu'à une seule chose : le faire souffrir. Ma respiration était saccadée. Mes muscles se crispèrent et j'expulsai ma rage sur cet humain le frappant encore et encore, son sang gicla et m'éclaboussa. C'était l'extase.

- Arrête, ne le tue pas, cria Eréna, son visage baignait de larmes.

Son corps et ses lèvres tremblaient. Je me ressaisis instantanément. Le liquide chaud coulait sur le macadam. J'essuyai mes mains sur mes habits et enlaçai ma belle humaine. Comment avais-je fait pour frapper cet homme?

- Tu es en sécurité, excuse-moi, je me suis emporté, chuchotais-je près de son oreille.

Son cœur ralentissait petit à petit.

- Ce monstre a gagné sa place en enfer, tôt ou tard, il y sera. M'énervais-je.

- Je veux rentrer chez moi, se plaignait-elle.

- Allons-y.

- Mon amie qui me raccompagnait est dans la voiture.

- Je vais la sortir.

Elle était inconsciente, je la soulevai et l'allongeai sur le côté au cas où elle vomirait. J'entendais son cœur battre, elle allait s'en remettre. Je fouillais dans ses poches et pris son téléphone.

- Tiens, répond, j'ai appelé sa mère, dis-lui qu'elle a trop bu et qu'elle s'est évanouie, que ton père viendra te chercher. Ne dis rien à propos de cette tentative d'enlèvement.

Elle hocha la tête et prit le téléphone.

- Ses parents arrivent, je vais devoir rester, ils vont prévenir la police et je vais être privée de sortie pour avoir désobéi.

- Pas d'agresseur, pas de police. Attends moi, je l'emmène à l'autre bot de la ville.

- Ne le jette pas dans l'océan, me prévenait-elle.

- Tu lis dans mes pensées, souriais-je.

- Non, un don c'est suffisant, me cria-t-elle.

Elle souriait, elle ne tremblait plus. Je le jetais dans une benne à ordure. Cet endroit lui correspondait. Eréna ne me considérait pas comme un humain, mais je l'étais plus que ce violeur. Je retrouvais Eréna, son amie n'était plus là.

- Ses parents sont passés, ils l'emmènent aux urgences. Je leur ai montré un ancien message de mon père pour les rassurer. Dit-elle les yeux remplis de malice.

- Comment fais-tu pour utiliser ton téléphone ?

- Mon père a dépensé une grosse somme d'argent pour ce bijou de technologie. Il obéit à ma voix et lit mes messages. J'ai toujours peur de le perdre ou de le casser.

- Je te ramène ma belle.

- Comment ?

- En volant, bien sûr. En élançant mon bras pour imiter l'envol.

Elle s'esclaffa. J'adorai ce dessin animé, son rire m'enchantait.

- Je te fais confiance, mon être obscur, me répondit-elle d'une voix enjôleuse.

Les êtres obscursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant