Survivante. Tome 2 - Insurrection.

Chapitre 5: Frapper.

PDV Leanne

Quelques minutes plus tôt...

Je fixais l'écran de l'ordinateur, assise sur les genoux de Hugo. Lui il contrôlait la machine qui vole. Et alors j'ai vu mon papa ! Il est en vie, mon papa est vivant !

- C'est mon papa !! Hugo c'est mon papa ! Je cris.

Je saute de ses genoux et je cours partout tellement je suis contente, j'attrape Guizmo et je le sers contre moi.

Mais quand je me retourne le sourire aux lèvres vers Hugo, il me regarde tristement. Avec ses yeux sans couleurs, tous... Comment elle dit Cassie ? Ternes ? Je lâche Guizmo.

- Ben quoi t'es pas content ? Je lui demande, vexée qu'il ne soit pas heureux comme moi.

- Leanne... Je..

Alors je comprend que quelque chose ne va pas. Cassie ? Papa ? Tyler ?

- Quoi ? Qu'est ce qu'il y a ? Je demande soudainement calmée.

Il se tourne vers l'ordinateur, puis vers moi. Je m'avance vers lui mais il me bloque le chemin à l'ordinateur. On entend des cris à travers l'oreillette de Hugo.

- Laisse moi passer s'il te plait. Je demande d'une petite voix.

- Leanne tu ferais mieux de... Il n'a pas le temps de finir sa phrase car je le coupe.

- Hugo. Laisse moi passer. Je dis plus méchamment.

Énervée je me concentre et je le fais léviter pour le changer de place. Alors qu'il m'appelle à nouveau mes yeux se posent sur l'écran d'ordinateur, à la recherche de mon père et de ma soeur.

Alors je cherche papa du regard, et je le trouve, au sol, allongé, Cassie qui semblait hurler, une tâche rouge s'étendait sur le ventre de mon père qui essayait de parler à Cassie qui n'écoutait pas, Tyler était avec Cassie. Autour tous les gens courraient, certains tombaient mais je ne les connaissais pas.

Je reporte mon attention sur mon papa, j'attendais qu'il se lève, qu'il marche et qu'il me rejoigne ici avec les autres, et on lui raconterait toutes nos aventures avec Sisi et Tyler.

Puis finalement, très lentement, l'idée s'est faite et j'ai compris. Je me suis souvenue de la signification du rouge, le sang, et mon père qui a fini par fermer les yeux, Sisi qui s'est mise à hurler silencieusent à l'écran, je n'entendais rien mais je savais. Mon père est mort. Sous mes yeux.

Un cri silencieux est remonté dans ma gorge, je me suis mise à pleurer. Puis ensuite, j'ai crié contre l'ordinateur :

- Papa !! Hurlais-je.

Hugo est venu me prendre dans ses bras, l'ordinateur a disparu de mon champ de vision, moi je me débattais de toutes mes forces. Je criais, je frappais, je griffais.

- Laisse moi ! Laisse moi !!

- Leanne s'il... te plait ! Doucement... calme... toi... ma belle. Tentait-il de ma calmer entre quelques coups de pieds et cris.

Soudain je me suis calmée, d'un coup. Il m'a reposé par terre sans me quitter des yeux, essoufflé. Je me suis assise sur une chaise. J'ai mit mon pouce dans ma bouche et j'ai pensé à Boubou. J'ai arrêté de parler.

*

PDV Cassie

La tête me tournait, je regarde autour de moi, tournant sur moi même, contemplant le carnage auquel je venais de participer.

Mon épaule de faisait un mal de chien. J'ai repensé aux paroles de Josh, les premiers jours ou je suis arrivée, il me disait que ce n'était pas normal que je n'ai pas ressentit de douleur dans mes côtes cassées, soit disant que je pouvait ignorer la douleur grâce à mes aptitudes. La seule chose que je suis apte à faire actuellement, c'est tomber à genoux et vomir tout ce que mon estomac contenait.

Puis j'ai pleuré, les mains plaquées sur le sol je pleurais Josh, mon père, tous ces gens que je ne connaissais pas mais qui n'avaient rien demandé et qui seraient encore en vie si nous n'étions pas intervenus, et même Lola, même cette peste je la regrettais.

Et morte de fatigue, mon cerveau n'acceptait plus mes efforts, ce fut le blackout total, les derniers mots que j'ai entendu furent "me lâche pas Cass'..."

*

PDV Tyler

J'avais insisté pour porter Cassie malgré l'insistance des Télékinésistes. Une balle avait traversé son épaule, celle la même qui avait tué son père. Elle s'était interposée, mais la balle l'a traversé se logeant dans l'abdomen de son père, heureusement Cassie n'avait rien de grave et j'avais arrêté l'hémorragie.

On avait mis plus d'une journée pour rentrer, plus de temps qu'à l'aller. Tout le monde était crevé et sous le choc, les gens pleuraient, trainaient les pieds et Cass' ne se réveillait pas. Elle respirait c'était le principal.

Ou pas, la dernière fois que j'ai croisé son regard bicolore habituellement vif, il était vide, et froid, comme dénué de vie, comme si elle l'avait quitté, comme son père.

On est finalement rentrés, et plutôt qu'avoir 200 réfugié, on en a que 154, les drones on fait en tout 47 victimes. 46 Inconnus, et le père de Cass'. 47 innocents. Mais les victimes ne sont pas toute mortes, nous sommes tous victimes des injustices de mon père, j'aurai dû le tuer quand il en était encore temps. Finalement j'y suis un peu pour quelque chose, j'ai un rôle dans ce carnage, si j'avais réagit plus violemment il y aurait eu moins de morts.

J'ordonne à tout le monde de se réunir dans la salle de sport, la plus grande pièce disponible et je pars déposer Cass' à l'infirmerie marquée par l'absence de Josh. Ma rage ne fait que s'accroitre. Je pose Cassie sur un lit et je repars me sentant légèrement coupable de la laisser seule.

Je me traine ensuite dans le gymnase où je retrouve ma mère que je surprend à pousser un soupire de soulagement. Elle prend alors la parole.

- Bon, malgré la situation je souhaite la bienvenue à tous le monde, mais aussi je tiens à faire savoir mes condoléances à tous, pour tous ceux que vous avez perdu. Commence-t-elle.

Des sanglots et des reniflements se font entendre dans la salle.

- Ce qu'il s'est passé aujourd'hui était un vaste piège imprévisible. Nous nous sommes précipités dans la gueule du loup. Vous avez payé le prix de notre refus d'obtempérer. À présent vous faites partie de la résistance, ceux qui le veulent peuvent partir ou...

Je quitte la salle avant qu'elle ne finisse son discours. J'en ai assez entendu, je ne suis pas concerné et j'ai besoin d'être seul. Nous sommes en deuil pour le moment, nous pleurerons nos morts quelques temps mais ensuite...

Ensuite ce sera à notre tour de frapper.