Chapitre 4: Bléssée.

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PDV Cassie

Ils ont déblayé le chemin et on a libéré les otages, mon père a fini par se réveiller. Certains prisonniers était vraiment très jeunes.

Je crois qu'on n'aura pas la place pour tout ce monde. Mais on avisera, pour l'instant la priorité est de s'échapper d'ici avant que les gardes et les drones n'arrivent.

Une fois tous sortis du bâtiment souterrain les télékinésistes comptèrent un peu plus de 200 personnes, ce qui est moins que prévu. Nous nous mîmes en route sans plus tarder, le plus ordonné possible. Une partie de l'équipe à l'avant, l'autre au milieu, et mon groupe en queue de peloton.

Je ne quitte plus mon père d'une semelle. Notre silence est lourd de sens. Tant de nostalgie nous habite. Pourtant je fini par le briser.

- Tu sais ce qui lui est arrivé ? Soufflais-je d'une voix faible.

Je n'ai pas besoin de préciser qui, de citer un nom, de m'étendre ou de me justifier. Il sait.

- Non ma chérie. J'étais au bureau quand ça s'est produit. Je suppose que c'est comme pour tout le monde. Elle n'a pas survécu...

On devait s'en douter... Murmura conscience.

- Leanne a été très secouée.

- Leanne est en vie ?! S'exclame-t-il alors, sous le choc.

- Bien sûre qu'est ce que tu crois ? Quand tout a commencé je venais de la récupérer à l'école, on a à peine eu le temps d'allumer les infos pour comprendre ce qu'il se tramait que tout a été coupé. On vous a attendu. Longtemps, puis je me suis faite à l'idée: vous ne rentreriez pas...

Le visage de mon père était baissé, dissimulé par une ombre qui aurait pu être tout son chagrin, pourtant je devinais sa colère.

- J'ai tellement de questions à te poser, déjà comment tu as pu atterrir dans cette résistance ? C'est si loin de la maison ! S'étonna-t-il.

- C'est une très longue histoire. Dis-je un mince sourire se formant sur mes lèvres alors que je tournais les yeux vers Tyler.

- Tu me racontera ç... Il n'eût pas le temps de terminer sa phrase, coupé par un léger bruit d'hélices se rapprochant.

Je me suis retournée. Cinq. Ils sont cinq drônes à se diriger droit sur nous. Aucun soldat à priori.

" Il y en a cinq Cassie, mais ils n'arrivent pas à les arrêter ! Ils doivent avoir un dispositif de brouillage sur eux encore une fois !" résonna la voix de Matia dans ma tête.

Je vois les engins s'arrêter à notre hauteur, ils ne cherchent pas à aller en tête de peloton ils se contentent de nous suivre. Pourquoi ? Trouver notre QG ?

" Mais qu'est ce qu'ils font ?" Je demande.

Et c'est alors qu'ils déployèrent leurs armes. Et les braquèrent droit sur mon père. Mon sang se glaça.

- Papa ! Hurlais-je et me jetant sur lui.

Un coup de feu. Un seul. Unique. Résonnant dans les rues telle une sentence. Le calme qui s'en suivi était presque assourdissant.

La tête me tournait, le sang me battait les tempes, j'allais exploser. J'avais mal. Très mal. Et la douleur s'estompa dopée par l'adrénaline qui la relégua au second plan.

J'ai ouvert les yeux et regardé mon père, allongé sur le dos, une tâche rouge s'étalait sur son ventre, qui s'animait au rythme de sa respirationn paniquée.

Une main aggripa mon poignet, celle de mon père qui m'obligea à le regarder dans les yeux.

- Cassie écoute moi. Dit-il la voix pâteuse.

Mais je n'entendais pas. Mes mains s'animait sur son torse.

- Faites quelques chose. Aidez moi ! Arrêtez l'hémorragie ! Tyler !

Tyler arrive derrière moi comme par enchantement le visage désolé.

- Cassie je suis désolé, on ne peut rien faire il a perdu trop de sang. Et il en perd encore... Murmura-t-il.

- Non... Non non non ! Pleurais-je. Pas toi pas maintenant !

Autour de moi le monde s'animait mais je n'entendais rien, les gens se déplaçaient mais je ne voyait rien. Seul l'odeur du sang était présente. Celui de mon père. Le sang coulait hors de lui tel la vie qui le quittait.

- Cassie. La voix de papa était faible mais ferme, il tenait dans sa main une clé USB tachée de sang, son sang. Prend cette clé. Et visionne la. Le principal y est. N'abandonne jamais. Rares sont ceux qui défendent encore la liberté. Une larme dévala sa joue.

J'ai pris la clé USB et j'ai serré sa main, les larmes brouillaient ma vision, mon cerveau bourdonnait. J'avais envie de hurler et de pleurer sans m'arrêter. J'ai tourné les yeux vers les drones toujours présents, à nous juger sans bouger, l'air de dire "vous étiez prévenus ce n'est que vengeance", invulnérables machine.

L'un des drones s'est animé, un écran est apparu sur lui, un message écrit en toutes lettres comme un sortilège de mort "La guerre est déclarée, d'autres innocents tomberons".

Les quatre autres drones restant braquèrent alors leurs armes sur des anciens détenus, la plupart se mirent à hurler, d'autres à pleurer moi je bouillonais. Le vacarme s'intensifia, tout le monde se mit à courir, les drones tirèrent en prenant soin de ne toucher aucun des nôtres, comme pour nous obliger à regarder, nous punir.

Les gens hurlaient, tombaient, couraient, pleuraient, mouraient. Quelqu'un voulu me tirer du cadavre de mon père. Je ne voulais pas. Je criais à la mort, je me debattais jusqu'à être debout. C'est alors que je me rendit vraiment compte du spectacle. Trop de mort au sol. Trop de visages ravagés, de corps piétinés.

S'en était trop. J'ai planté mes pieds sur le sol prenant appui sur mes jambes, libérant mon esprit le laissant se déployer autour de moi, Marion est passée la première, suive de Laura puis tous les télékinésistes autour de moi. Avoir à portée de main autant d'esprit à contrôler en même temps est vraiment déstabilisant et impressionnant, tous ces esprits à l'unisson tel une armée de robots. Inconscient de leurs gestes. Je les ai obligés à se relever, analyser l'environnement, arrêter toutes les balles en vole et ramasser celles tombées, leurs pouvoirs passant outre les brouilleurs, boostés par le miens en tous points supérieur.

Puis, tel une pluie de métal j'ai renvoyé toutes ces balles à l'envoyeur, anéantissant nos agresseurs.

J'ai relâché tout le monde d'un coup, et j'ai regardé autour de moi, tout les yeux était braqués sur ma personne. Et comme pour noter la fin du calvaire l'adrénaline est redescendue, la fatigue arrivée d'un coup et la douleur m'a frappé.

C'est à ce moment que j'ai compris que j'étais moi-même blessée.

Survivante. Tome 2 - Insurrection.   Où les histoires vivent. Découvrez maintenant