Chapitre 15 : Voyage.

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Maman black me regarde d'un oeil noir. Nous sommes tous alignés devant elle, ses lèvres s'animent en rythme avec le discours qu'elle nous récite à tous, mais ses yeux ne transpercent que moi.

- Et surtout soyez on ne peut plus prudents et veillez les uns sur les autres. Termine-t-elle.

Ces derniers mots semblent dirigés droit sur moi. Je hoche imperceptiblement la tête même si je sais pertinemment qu'elle est folle de rage contre moi. Elle pense que c'est moi qui ai poussé les autres - son fils - à nous accompagner, pourtant c'est indispensable et je n'ai forcé la main à personne. Nous avons évoqué l'idée, ils ont accepté sachant que c'était ce qui l y a avait de mieux pour la réussite de cette mission.

Agent Cassie au rapport ! T'as vu tu parles comme un général de guerre ! "Réussite de cette mission" gnia gnia gniaaa. Pète un coup tu as à peine 18 ans. Ricane conscience.

Je m'accroupi face à Leanne qui m'observe de ses grands yeux bleus, ses cheveux ont l'air plus courts quelqu'un a dû les lui couper, et ce quelqu'un ce n'est pas moi. J'ai eu tellement peu de temps à lui consacrer ces derniers temps... Je la sers dans mes bras, tout contre mon coeur.

- Je t'aime. Murmurais-je comme si je n'allais jamais la revoir, ce qui pourrait être une possibilité.

Arrête tes conneries. Marmonne conscience.

Leanne s'écarte de moi et me regarde en souriant doucement, aucun son ne franchi la barrière de ses fines lèvres d'enfant. Elle ne dit rien, tout n'est plus que sous entendus.

Je me redresse et ajuste encore une fois les sangles de mon sac sur mes épaules.

Je jette un coup d'oeil à la montre de ma mère toujours fixée à mon poignet.

9 septembre, 8h04, bon anniversaire moi. Dit joyeusement conscience.

Je soupire.

- C'est l'heure. Je lâche tout bas.

Hugo fixe mon poignet les yeux grands ouverts.

- Attendez !! J'avais oublié !

Et il se barre en courant dans le long couloir et disparaît on ne sait où, nous laissant comme des idiots alignés devant l'ascenseur censé nous remonter à la surface. On se dévisage tous durant au moins 10 longues minutes avant qu'il ne réapparaisse enfin, une caisse entre les mains.

- Je me demandais ce que faisaient ces caisses dans notre réserve et comment on pouvait en avoir après tout ce merdier, mais maintenant que je sais que cet endroit était paré à toute éventualité je comprend mieux !

Il sort une petite montre qui ressemble quasiment en tous points à celle de ma mère.

- Les amis voici un petit bijou du gouvernement : les montre GPS des blancs ! Bien-sûr je les ai trafiquées pour qu'elles jouent en notre faveur, mais grâce à ça vous saurez en direct où sont ces fumiers !

Hugo a l'air tout excité, pire qu'un gosse, avec ses cheveux blonds en bataille et son sourire de gamin.

Il est tout fière le p'tit loup ! Ricane conscience.

Il nous distribue une montre chacun. Je regarde mon poignet déjà occupé et avec un pincement au coeur je retire celle de ma mère, je regarde Leanne qui a compris ce que je faisais, ses yeux s'ouvrent grand comme des soucoupes, elle s'approche et je la lui tends, elle prend l'objet dans les mains avec toute la délicatesse du monde et me fixe avec un sourire béat.

- En plus ça vous donnera vos constantes vitales et vous pourrez communiquer entre vous !

Je lui souris amusée.

- Merci Hugo. Dis-je.

Il me sourit de toutes ses dents et nous faisons volte face vers l'ascenseur dans lequel nous monterons deux par deux.

Ouais l'ascenseur/douche tu veux dire. Marmonne conscience.

Matia monte dedans avec Lyze, puis ça s'enchaîne. Je ferme la marche avec Tyler. Les portes se ferment derrière nous et nous commençons l'ascension, j'ai l'impression qu'elle s'éternise. Longtemps. Trop longtemps. Et je comprends enfin que Tyler a bloqué la cabine et qu'il me dévisage. Je fronce les sourcils

- Tyler qu... ? Je commence. Mais je suis vite coupée.

Ce baiser est à la fois doux et sauvage, désespéré et tendre. Une douce excuse avant un au revoir. Un cadeau ?

Quand ses lèvres quittent les miennes je suis essoufflée. Je cherche son regard mais ses yeux sont rivés derrière moi, fuyants.

- Je voulais juste être sûr. Lâche-t-il doucement.

- Sûr de quoi ? Je demande tout bas.

- Qu'on ne se quitterai pas en mauvais termes. Répond il avec un demi sourire en me regardant enfin dans les yeux. Ses lèvres effleurant à nouveau les miennes. Bon anniversaire Cassie Allan.

Je souris doucement et glisse mes doigts entre les siens, appliquant une légère pression sur sa paume.

- Merci. Je murmure.

Il remet l'ascenseur en marche. La montée reprend, nous ramenant doucement à la surface, comme si nous étions enfin plus léger. Sans aucune parole la tension a disparu. Un geste tout simple et si lourd de sens.

Nos mains se séparent subtilement après une dernière pression à l'ouverture des portes de l'ascenseur. Les autres se retournent.

- Bah dis donc il vous en a fallut du temps ! Nous taquine Matia.

Mes joues s'empourprent légèrement. Et je hausse les épaules.

- Bon... on part pour le F et vous pour le I ?

Ils hochent tous la tête, on place nos oreillettes dans nos oreilles, après un petit test on se jauge du regard. Personne n'ose le dire mais on a tous peur de ne pas revenir.

C'est la voix grésillante de Hugo dans nos oreilles qui brisé le silence.

- Les copains j'ai une surprise pour vous au fait, regardez vos montres.

Nous baissons tous le regard vers nos poignet en même temps, huit paires d'yeux synchrones. Mon écran s'allume révélant un itinéraire vers le secteur F.

- Vous vous souvenez du jour on a intercepter le convoi d'HGM quand on a découvert les bidouilleurs ? J'ai réussit à craquer les logiciels de transport, vos carrosses sont avancés mes p'tits potes.

Deux véhicules du gouvernement arrivent près de notre groupe et se posent devant nous dans un bruit de sourd, tout en douceur au dessus des rails magnétiques enfouies sous terre qui leur permettent de se déplacer automatiquement.

- Avec ça vous êtes sûr de ne pas vous faire emmerder par les blancs ! Résonne joyeusement la voix de notre gens de l'informatique.

- Hugo t'es le meilleur frérot ! Répond Matia d'un ton admiratif.

- Ouais je sais mon pote je sais... Rétorque Hugo d'une voix surjouée.

Ah les garçons... se moque conscience en levant les yeux au ciel.

- Bon aller on est en retard ! Rappelais-je. C'est le début du voyage !





Survivante. Tome 2 - Insurrection.   Où les histoires vivent. Découvrez maintenant