Survivante. Tome 2 - Insurrection.

Chapitre 47 : Mat.

PDV Cassie : 

Voilà bientôt deux heures que nous avons décollé. Après avoir été embarqué dans un avion cargo énorme, nous avons décollé en direction du secteur Z. Nous sommes en tout et pour tout une petite centaine de prisonniers, je ne le vois pas non, je le sens autour de moi. En effet nous avons tous eu droit à avoir les yeux bandés à notre embarquement, ajoutons à cela les menottes qui me maintiennent les mains attachées au dessus de la tête et la ceinture qui me barre le thorax pour me plaquer à la paroi de l'avion qui s'enfonce dans mes côtes à chaque nouvelle secousse. 

L'atmosphère est pesant, et même si je m'efforce de ne pas glisser dans les esprits des gens qui m'entourent je ne peux m'empêcher de ressentir leur détresse qui emplit l'habitacle de l'appareil. Cette peur, cette angoisse qui les prend aux tripes, mais aussi la haine qui habite certains. 

L'avion se pose enfin dans un enchaînement de tremblements insupportable qui me laissera surement pas mal de bleus sur le corps. J'entends autour de moi des ordres fuser, on demande à faire sortir les prisonniers par cinq pour les attacher ensemble dehors. Quand je sens plus que je n'entends une présence devant moi, je me crispe, prête à subir cette violence qu'ils semblent avoir adopté pour notre si gentil traitement. 

- Nan pas celle-là, elle va directement dans le bureau du gouverneur, par contre son petit copain on l'embarque, crache un vois acerbe.

- Cassie ! me crie alors Tyler d'une voix paniquée. 

J'arrive pas à savoir si il joue la comédie ou si il a réellement peur, dit Conscience. 

Un peu des deux je pense. 

- Tyler ne tente rien, laisse moi gérer ça promis tout va bien se passer, lui dis-je. 

Je ne sais pas si c'est lui ou moi que j'essaie de rassurer en disant ça, ce qui est sûr c'est que ça ne marche pour aucun de nous deux. 

- Aller viens par ici toi, m'ordonne une voix masculine alors qu'on me détache les mains sans ménagement. 

Je prends sur moi pour ne pas lui cramer la cervelle en un battement de cil et me laisse être emmenée de force. Plus j'avance plus je sens que je suis éloignée de Tyler, la distance séparant ses pensées de moi augmentant à chacun de mes pas. 

Je suis poussée dans une direction que je devine tout à fait opposée à celle empruntée par mes camarades de galère, j'entends un sifflement et une porte s'ouvrir puis se referme dans monde dos. Pourquoi ai-je ce fameux sentiment remontant le long de ma nuque dans un désagréable frisson, comme si j'avais la sensation que si je devais repasser cette porte, ce serait les deux pieds en avant ? 

Eh oh molo toi là hein, c'est peut-être toi qui contrôle le corps mais t'es pas seule à vivre dedans, me sermonne Conscience. 

Soudain, après un énième couloir traversée et une dernière porte passée, on m'arrête. On m'assoie sur une chaise à laquelle on m'attache. Poignets et poings liés on fini par faire tomber mon bandeau. 

Je suis assise face à un bureau en vieux bois vernis qui semble avoir au moins cent ans. Toute la pièce semble être vieille. Le siège derrière le bureau ressemble plus à un trône, avec son dossier énorme molletonné et ornementé de dorures. Je en suis pas seule, je ne peux pas me retournée mais je sais qu'il est juste derrière moi. Me tenant bien droite et le visage fermé je me refuse à essayer de me tortiller pour le voir, il ne mérite pas autant d'efforts. Pourtant sa présence me dérange.  

- Cassie Allan en chair et en os, cela fait bien longtemps que j'attends ce moment, dit le gouverneur d'une voix calme. 

J'étais habituée à sa voix à travers des haut-parleurs, robotique et grésillante. Mais l'entendre aussi distinctement et aussi vivante fait monter la rage en moi à un niveau supérieur. Il fait le tour du bureau, apparaissant dans mon champs de vision, réant un immense dégoût en moi. C'est définitif, cet homme me dégoûte.