Partie 3:

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L'adolescente rentra dans sa chambre, les larmes au yeux, puis, jeta son sac violemment au sol, avant de se précipiter vers son armoire crème. De là, elle jeta affaires, objets, et vêtements, et saisit d'une main tremblante un couteau à la lame effilée. Une, puis deux, puis d'autres et enfin un ruisseau de larmes vinrent couler sur ses joues hâlées.

"Quoi, tu vas pleurer, pauvre gamine ! Tu ferais mieux de crever !"

Une, puis deux, puis d'autres, et enfin un ruisseau de sang vint couler sur son bras fin. Lentement au début, doucement, encore hésitante, puis féroce, forte, criant silencieusement sa douleur. Enfin, un bruit sonore et la lame désormais teinté d'une couleur écarlate vint tomber au sol. Plus de bruits dans la chambre clair d'enfant.

"Pff... une fille comme toi, ça devrait mourir. Arrange toi pour faire ça rapidement !"

-Ce n'est pas comme ça qu'ils cesseront de te tourmenter.

Une voix froide, dure, mais empreinte de vérité. La jeune fille agenouillée au sol releva la tête, les joues mouillées de larmes, Le bras dégoulinant de sang, le visage effondré, les cheveux emmêlés, formant de gros noeuds platines. En face d'elle, ce gamin au yeux délavé, et au cheveux si semblables aux siens.

-Toi... toi... Je rêve, souffla t'elle en le fixant, les yeux grands ouverts.

-Non. Bonjour Lisette.

-C'est impossible... comment es-tu entré ? Et avant-hier... je croyais rêver...

-Et bien, sois heureuse, ce n'est pas le cas. Sais-tu qui je suis, Lisette aux cheveux d'or ?

-Non... mais je m'en fiche, puisque tu n'es qu'une illusion...

-Encore ? Bon.

Visiblement vêxé, le gamin sauta du rebord de la fenêtre sur lequel il était négligemment assis, puis, se dirigea d'un pas assuré vers l'adolescente, qui continuait à le fixer avec de grands yeux. Son regard exprimait une dureté et un mépris évident. Là, il s'agenouilla devant Lisette, et, sans prévenir, la gifla violemment.

Un cri échappa à la jeune fille au yeux olives, qui mit prestement sa main droite sur sa joue désormais rouge, avant de lancer un regard meurtrier au garçon. Celui-ci, pas gêné pour le moins du monde, se releva, et recula de quelques pas.

-Alors, je suis toujours aussi inexistant à tes yeux ?

-Espèce de...

-Non merci, ça ira.

-...

Baissant la tête, et laissant ainsi ses longs cheveux couvrirent son visage rouge de honte et de douleur, Lisette ne su que répondre, et se contenta de se taire dans un silence qui disait tout. Clairement, il l'agaçait. Mais, la situation ne l'amenait pas vraiment à grand chose là tout de suite.

-Pourquoi tu fais ça ? reprit l'enfant d'une voix plus douce, alors que l'adolescente relevait la tête, surprise.

L'apparence du garçon ne collait décidément pas avec sa voix et son ton. Ses yeux, indigo délavé au derniers rayons du soleil déclinant, scintillait d'une lueur qu'elle n'avait pas remarqué la première fois. Il lui semblait aussi que son teint semblait plus... humain, moins cadavérique.

-Tu... ne pourrais pas comprendre... tu es trop jeune.

-Vraiment ? Quel âge as-tu ? sourit l'enfant ironiquement.

-Quinze ans depuis l'automne.

-Je vois. Sache, Lisette, que j'ai quarante-deux ans. En vérité, ce serait plus équivalent à douze ans depuis trente ans, mais vois le donc comme tu le souhaite.

-Quarante... deux ans ? Impossible. C'est impossible.

-Vraiment ? J'ai hâte de voir ça.

-Tu te moques de moi, mais je ne relèverais pas. De toute façon, je m'en fiche.

-Ah ? D'accord. Où sont tes parents ? demanda l'enfant en changeant ainsi de sujet.

-Au travail. Tout les deux, du matin au soir très tard. Et quand ils rentrent enfin tôt, c'est pour ensuite sortir ensemble. Je ne les vois qu'au grandes occasions comme mon anniversaire. C'est Nina, la femme de ménage, qui s'occupe de moi.

-Mmmm... donc, tu es seule ? Et tes amis ?

-Quels amis ? Ils me détestent tous au collège.

-Quels idiots, marmonna le garçon plus pour lui même qu'autre chose, puis, son regard se dirigea vers le bras ensanglanté de l'adolescente, et il fronça les sourcils.

-...

-Vas te laver ça, ordonna t'il, ou bien tu vas finir par attraper le tétanos ou un truc du genre. Allez !

Plus interloqué qu'autre chose, et avant même qu'elle n'ai vraiment réalisé la situation, Lisette se leva en grimaçant, coula un regard surpris vers le garçon, qui lui se contenta de sauter sur son lit et de s'y allonger, puis, se dirigea vers une porte adjacente, sur le côté de sa bibliothèque. Une salle de bains sans aucun doutes possibles.

Cela ne fut pas bien long, et quelques minutes plus tard, la jeune fille en ressortait, le bras bandé, la tête basse, comme penaude d'un quelconque méfait. C'est vrai que seule Nina savait pour... son anti-stress bien particulier. Que quelqu'un d'autre soit au courant la gênait. Enfin, elle supposait qu'il comptait pour une personne.

-T'as finit ? Ok, on a donc la soirée devant nous, et je m'ennui. Raconte moi tout.

-Quoi ? Quel intérêt, je ne sais même pas si tu est vraiment là.

-Vraiment, tu es têtue. M'enfin, c'est une qualité. Vois moi comme ton ami imaginaire dans ce cas.

-Savoir que si je te parle, ce sera comme être une folle, ce n'est pas très rassurant, objecta la blonde en s'asseyant sur un pouf beige, le sourire au lèvres tout fois. Ce garçon l'amusait plus qu'elle ne l'aurait pensé.

-Hum... pas faux, mais on s'en fout. Allez, balance.

-Tu es bien vulgaire pour un gamin de douze piges. Je crois qu'on va avoir matière à discuter toi et moi.

Une grimace vint barrer le visage pâle du gamin, que se redressa sur les coudes pour lancer un regard mi-courroucé mi-amusé à la jeune adolescente, avec une pointe de supplication. Apprendre, que se soit à l'école ou autre part, il n'avait jamais aimé. Pas moyen pour que même ainsi il doivent encore apprendre des choses.

-J'ai jamais rien demandé moi !

-Tu viens squatter chez moi sans invitation et tu te plains ? Mais c'est l'hôpital qui se moque de la charité là, s'esclaffe Lisette en se tordant de rire sous le regard vexé du garçon.

-Mais au moins, tu n'es pas toute seule non ?

-Ah, je ne connais même pas ton nom, gamin, se calma t'elle en souriant.

-Ah oui ? C'est vrai ça... mon nom...

Sur le ciel d'un rose clair, un regard indigo délavé se pose dans un soupir de mélancolie. Un nom... il en eu un, autrefois... Ah, son nom... la lune le lui dira peut-être, si il est sage...

CielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant