Partie 4:

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Les couloirs froids. Le blanc des murs et du sol. Le gris du plafond à la lueur vacillante des quelques lampes. Un hôpital. Elle erre dans ses couloirs, l'âme en peine. Elle y cherche quelque chose. Quoi ? Un fantôme, une ombre. Un petit garçon au yeux bleus. Mais, elle ne le trouve pas, plus. Où se cache t'il ?

-Eh... eh... murmure t'elle, affaiblie.

Pourquoi à t'elle l'impression que jamais elle ne trouvera ce qu'elle cherche ? Pourquoi donc au fond de son cœur, une petite voix lui crie de s'arrêter avant de véritablement chuter ? Elle le sait, inconsciemment. Elle sait pourquoi il n'est pas à ses côtés là, maintenant, alors qu'elle le cherche, pourtant.

-Eh, toi !

Elle se retourne. C'est un beau garçon, au cheveux d'un blond cendré, au yeux si particuliers... il lui ressemble, se surprit-elle à penser. C'est vrai, tout de même. Mais, lui, était frêle et petit, quand l'adolescent est grand et musclé sous son fin tee-shirt. Sinon, tout correspond. Ses beaux yeux indigos, son visage souriant, sa peau pâle... elle sourit.

-Toi...

Les couloirs sombres. Le blanc du plafond et des murs, à la lumineuse lumière des néons. Un collège. Elle se cache dans les couloirs, l'âme pansée. Ses blessures, petit à petit se referme, alors qu'elle rit, seule. Elle ne l'est pas tout à fait, cependant. C'est vrai, de ses yeux olives, teinté de marron d'un boueux clair, elle voit très bien le garçon en face d'elle.

Il rit, lui aussi, d'un rire roque, comme retenu depuis longtemps, un rire vrai et neuf, qui éclaire les couloirs. Elle est debout, vêtu d'un jeans et d'un pull violet. De ses manches, dépassent des bras fin et bandés de blanc. Ils n'en ont plus vraiment besoin, remarque. Et puis, elle n'est plus seule. Elle a bien vite remarqué que, du collège, seule elle voyait l'étrange gamin au yeux pâles. C'est n'est pas si grave que ça, au final. Au moins, il lui tient compagnie.

C'est une douce sensation, de la joie, et un peu de bonheur. Elle est heureuse, alors que là, il lui raconte une étrange histoire des plus farfelues, mêlant magie, mystère et fée ensorcelée qui ne pouvait pas voler. Pour une fois depuis que son frère est partit à New-York pour ses études, elle rit vraiment, et ne pense plus à la douce mort.

-Hey... Lisette...

-Hum ?

-Ça ne te dérange pas ? Si je ne te dis pas mon nom parce que je ne m'en souviens plus ? s'inquiéta soudain le garçon en baissant les yeux vers le sol, d'un air doux.

- Non pourquoi ? Qui ça dérangerait ? Je te prend comme tu es. Tu m'aide, jamais je ne pourrais assez te remercier pour tout ce que tu as fait, sourit l'adolescente.

-Je vois, ça me rassure alors ! s'exclama t'il en reprenant du poil de la bête.

Lisette, surprise par sa demande, malgré son grand sourire, passa un regard curieux sur lui. Ses cheveux étaient toujours aussi pâle, tout comme sa peau, mais elle semblait plus rosé que blanche désormais. Ses yeux pâles, possédait maintenant une étincelle mordoré. Niveau vêtements, pas de changement. Chemise, bas, et short noirs. Toujours, il portait les mêmes, dès qu'elle le voyait le matin. Elle ne posait pas de questions, même si plus personne ne s'habille comme ça, maintenant.

-Eh, tu crois que tu pourrais faire tomber mes profs dans les escaliers ? plaisanta l'adolescente.

-Hum... non. L'école c'est très important, s'esclaffa son compagnon.

-Moui, c'est ça, et tu te fous de moi, hein, marmonna t'elle.

-La pause du midi est bientôt terminée, fait-il remarquer d'ailleurs.

-Hum... c'est vrai. Je ne veux pas y retourner. Mon casier va encore être plein de gentillesse.

-Peut-être que tu auras droit à deux ou trois cutter cette fois, plaisanta le garçon, comme ça, tu pourras tailler tes crayons de couleur plus facilement qu'avec tes taille-crayons tout pourris.

-Hey ! fit mine de s'énerver la jeune blonde en souriant de plus belle.

Il n'es pas le temps de répliquer que déjà, la stridente sonnerie du collège retentit, et que Lisette saisit son sac noir resté au sol pour la pause. Son visage souriant quelques secondes avant repris son expression mi-triste mi-froide, et elle fit un sourire peiné au garçon, dont le visage semblait se décomposer.

-Je voudrais qu'ils disparaissent tous, chuchota t'il en baissant le regard.

-Mais non, le rassura Lisette, tu vas voir, dès qu'on rentre, je demande à Nina de nous faire des gaufres, ok ?

-Moui.

Une phrase de l'adolescente qui se voulu rassurante. Malheureusement, ce ne fut pas vraiment le cas, et c'est la mort dans l'âme que le garçon disparu dans les couloirs, et que la jeune fille au cheveux d'or blanc se dirigea vers son premier cours de la deuxième partie de la journée, prête à démarrer le calvaire.

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