La petite femme nous conduisit à travers un dédale de pièces raffinées, passant d'un vulgaire cabinet à un grand salon gris, des petites chaises rembourrées disposées au coin d'une cheminée, autour d'une petite table à pied arrondis. Des tentures ornaient les murs et deux gigantesques fenêtres éclairaient la pièce. Une porte tout aussi grande, en bois magnifique avait rayé le délicat parquet . grand ouverte, elle permettait d'accéder à un palier débouchant sur un immense escalier de marbre. En bas, les trois personnes ainsi que ma nouvelle mère et un couple discutaient. Le groupe des trois femmes attifées de larges robes à tournures parlaient avec manières, bonne tenue, les mains gantées des deux inconnues virevoltant joliment. A côté, les trois hommes avaient l'air froids et ne devaient pas beaucoup s'aimer. Quand ma "mère" nous aperçut, elle dit , enjouée:
- Mesdemoiselles, nous n'attendions que vous. Descendez que les présentations soient faites!
Sans plus attendre, nous descendions les marches en essayant d'avoir le plus de grâce possible, mais les tournures, le corset et le étroits souliers à talons empêchait un mouvement facile. Je vis la petite moue de dédain de tous les invités , particulièrement celle des hommes qui avaient cessé de discuter. Le regard que ma mère me lança n'avait rien de compatissant et avait même, au contraire, l'air de me dire : "mais enfin! que fais-tu? où est la tenue d'une jeune fille de bonne société?!" Rouge de honte, une fois le calvaire terminé, je m'approchais de invités pour leur baiser les joues, mais, Hortense , ayant eu une éducation aristocrate me retint vivement par le bras et préféra faire une petite révérence. Je l'imitais, ne voulant paraître encore plus ridicule que je ne l'étais déjà. Dans les yeux verts du beau jeune homme je voyais du clair mépris. Je me suis alors jurée de le détester et de ne plus jamais le revoir. Mais le destin en décida autrement. Ma mère prit la parole, s'adressant à mon amie et moi:
-mesdemoiselles, voici Monsieur le comte de Faubourg, son épouse madame la comtesse de Faubourg et leur fils aîné , Paul de Faubourg. Comme je vous l'ai déjà expliqué il y a quelques temps, nous souhaitons vous marier et voici un prétendant. Messieurs, Marie, Juliette, par ici je vous prie.
Nous laissions passer le cortège vers la salle suivante et nous mîmes derrière . Je sentais que le corset m'obstruait la voie respiratoire, mais avec cette nouvelle, je savais que l'air me manquait encore plus.
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Les Fiancés Du Temps T1
Historical FictionCopyright°* Eléonore de Flavigny, 15 ans, part en pension près de Versailles. Au terminus du bus , elle rencontre une fille de son âge, Hortense de Fablimes, aristocrate vouvoyant tout le monde et ayant pour père un chercheur scientifique travailla...