Nous montâmes de nouveau dans la voiture de Faubourg, je questionnais le comte:
-Vous aviez dit qu'il restait deux surprises, nous en avons déjà fait une il en reste donc une également. Qu'allons-nous faire?
-Je ne vous dirais rien! Ne l'avez-vous pas encore compris?
-J'essaie, c'est tout.
-N'essayez pas de me charmer, vous n'arriverez à rien, soyez patiente, c'est tout.
Boudeuse, je me remis à regarder le paysage. Encore une fois, nous arrivâmes dans un domaine et encore une fois des gens nous attendaient. Mais cette fois, je les connaissais. je reconnus le petit homme ridicule de la dernière fois (celui qui était en jaune poussin), Juliette de Faubourg, un jeune homme qui ressemblait étrangement au comte, et une petite fille en robe bleue.
-Je vais rencontrer votre famille?
-Affirmatif.
Le cocher s'arrêta, un laquais nous ouvrit la portière et Paul m'aida à descendre pour la énième fois de la journée. La petite fille demanda à sa mère:
-Mère, cela va-t-il être ma belle-sœur?
-Oui Clarisse c'est cela.
Je m'approchai alors de la petite famille. La petite fille était très souriante contrairement au jeune homme qui montrait une mine renfrognée.
-Bonjour madame, je suis Clarisse, la petite sœur de Paul.
-Bonjour Clarisse, Eléonore de Flavigny. dis-je en me penchant vers la petite pour lui serre la main, mais celle-ci me baisa la joue. Puis je fis une révérence pour saluer ses parents.
-Relevez-vous mademoiselle, nous sommes ici pour faire connaissance, pas pour des mondanités, pour qui nous prenez-vous? Pour des sauvages? Ne vous en faites pas, nous allons passer un bon moment.
Puis, contre toute attente, Juliette me baisa les deux joues, tout comme le petit comte ridicule. Mais le frère du comte ne se présenta pas. Ce fut Paul qui parla:
-Eléonore, voici mon jumeau, Jean. jean, vous êtes incorrigible! Vous tuerait-il d'être poli avec une demoiselle telle que Mlle de Flavigny?
-Taisez-vous.
Après cet entretien froid, le jumeau du comte partit en martelant le sol de ses souliers à boucles d'or. Il m'adressa la parole:
-Ne lui en voulez pas, il a une forte tendance de jalousie...
-Bien, oublions les manières déplorables de mon fils, Paul a raison, il est très jaloux, mais ce n'est pas le sujet, vous devez avoir faim, venez manger.
Je suivis la belle Juliette, son époux et le comte. La petite Clarisse avait lâché la main de sa mère pour venir tourner autour de moi en sautillant. Une fois chacune des pièces d'apparat traversées, nous arrivâmes dans la salle à manger. Je m'assis, très vite encerclée par Paul et Clarisse. Celle-ci se mit à parler très vite et beaucoup. Pendant plusieurs heures.
Malgré le comportement déplorable de Jean, Paul était son frère, et s'inquiéta. Alors il dit:
-Père, mère, Eléonore, veuillez m'excuser, mais je dois aller voir mon frère.
Il s'éclipsa mais je vis les mâchoires de ses parents se crisper. L'atmosphère se fit si pesante que même la petite Clarisse n'osait rien dire. Puis, quelques minutes plus tard, Paul redescendit, un sourire flottant et l'atmosphère redevint paisible. Une fois le repas terminé Paul et moi rentâmes.
Dans la voiture, la posture du comte s'était faite différente et parlait étrangement, chose qui n'était pas dans son habitude.
-Pourquoi votre frère est-il jaloux de vous, il avait l'air désolé... il est tellement peu aimable, qu'a-t-il?
-Il a dit-ça?
-Comment-ça "il a dit ça ?" Paul qu'avez-vous pris?
-Tu crois vraiment que je suis ce pleutre, ce jean foutre?? pour qui me prends-tu petite putain? Et ne t'avises plus jamais de m'insulter.
-Paul que vous prend-il? Ca ne va pas ? Pourquoi m'insultez-vous comme cela?
Puis, j'eus un flash. Ce n'était pas Paul. Ce n'était pas le comte mais son frère. Jean. Jaloux qu'il avait dit . Jaloux au point de faire quoi? Il fallait que je sache, je devais savoir.
-Où est Paul?
-tu ne devrais pas poser trop de questions, cela pourrait te causer des problèmes.
-Cessez! Où est la bonne éducation de votre frère, celle que vous avez, visiblement , oubliée. Ne me menacez pas.
-je fais ce que je veux. dit-il en tendant la main vers moi.
-Ne me touchez pas!! je répète la question. Où est Paul?
-Mais c'est que tu t'inquiètes pour lui...
-répondez-moi!!!
-et que vas-tu faire pour m'en empêcher?
Il approcha sa tête que je trouvais répugnante malgré le fait que sur Paul, je la trouvais magnifique, puis ses lèvre. Je repoussais ma tête le plus loin de lui, mais je ne pouvais pas lutter contre le bord de la voiture. je poussais un petit cri quand ses lèvres touchèrent les miennes. Sans réfléchir, je lui mordis la pulpe de la lèvre. Mais je me reçus une gifle retentissante. J'avais la lèvre en sang, tout comme lui et pleurais toutes les larmes de mon corps.
-tu te crois maligne petite garce? Il a cru qu'il t'épouserait? Il tenait trop à toi mais n'a réussi qu'à te perdre. Tu m'épouseras moi.
-Je m'opposerai à ce mariage, je ne vous laisserait pas faire!
-Tu dis un seul mot et je le tue.
Cette journée s'était vite transformée en cauchemar. Elle avait pourtant si bien commencé...
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Les Fiancés Du Temps T1
Ficção HistóricaCopyright°* Eléonore de Flavigny, 15 ans, part en pension près de Versailles. Au terminus du bus , elle rencontre une fille de son âge, Hortense de Fablimes, aristocrate vouvoyant tout le monde et ayant pour père un chercheur scientifique travailla...