Je ne savais pas comment elle réfléchissait et ça m'intriguait beaucoup. J'étais entrain de fumer et Carter était à mes côtés, entrain de me parler de son petit frère qui l'avait énervé la veille. Cela faisait trois semaines depuis l'anniversaire de Caitlyn. Depuis ce soir-là, on n'avait pas vraiment reparlé du bisou, on n'avait pas reparlé tout court si je pouvais extrapoler. Les seuls mots qu'elle souhaitait m'adresser se résumait à des formules de politesses, des insultes ou des questions banales du type « As-tu fait cet exercice ? ». C'était vraiment désastreux pour moi. Je cherchais réellement la cause de cet éloignement soudain. Mais bon, je connaissais la complexité de cette fille mieux que quiconque à ce stade-là alors je laissais couler.
«-Tu pourrais faire semblant de m'écouter, mon pote. Qu'est-ce que Caitlyn a encore fait ? Ou plutôt, n'a pas encore fait ?, me questionna directement Carter.
-Je ne la comprends pas. Pourquoi m'évite-t-elle si soudainement ?
-C'est Caitlyn. Tu te poses encore des questions sur sa façon d'agir, toi qui sait qu'elle agit uniquement sur des coups de tête ?»Je haussai les épaules. Il avait raison. Je me prenais sûrement la tête pour rien. Cat resterait Cat à jamais. J'aurai beau l'aimer, rien ne changerait sa façon de m'ignorer, d'être têtue et d'utiliser sa fierté pour toutes ses interactions avec autrui. Je finis ma cigarette et jeta mon mégot dans la poubelle lorsque la sonnerie retentit.
«-Je me disais que peut-être, ses amis lui ont dit qu'elle ne devrait pas s'approcher de toi., reprit Carter.
-Et pourquoi les écouterait-elle ? Je ne suis pas ami avec eux mais bien avec elle.
-As-tu déjà vu des lycéens qui réfléchissaient avec du bon sens, toi ?
-Toi, tu as l'air d'utiliser le bon sens comme moyen de réflexion.
-Arrête de me flatter comme ça, gros. Tu sais que je ne t'incluais pas dans « les lycéens » dont je faisais référence.»Sur ces doux mots, je lui tapai l'épaule amicalement et on se quitta avec un sourire aux lèvres. Carter était vraiment mon meilleur ami.