Ellundril courait, foulant une prairie s'étendant sur d'infinies collines verdoyantes.
A sa droite, Al-Jeit surgissait vers le ciel, laissant le crépuscule nimber de pourpre et de rose son architecture féerique, la vallée remontant en pente raide vers Ellundril, qui la dominait, le soleil ajoutant à ses cheveux blonds en bataille des touches de lumière.
Quelques fleurs perçaient à travers les herbes tendres.
Ellundril stoppa net sa course juste devant un magnifique phénomène: une délicate fleur blanche, de longs pétales scintillants...
Un souvenir remonta soudain, souvenir qui restait jusqu'alors terré au fond de sa mémoire.
Une magnifique jeune femme souriait, les yeux clos, portant la fleur à son front.
"Regarde, Ellundril! Une Neonine. Ce sont des fleurs prétendues magiques, permettant de communiquer avec des êtres abritant une autre dimension. Elles sont très rares, tu sais. Pose-la sur ton front."
La femme rit aux éclats et Ellundril se vit secouer sa petite tête joufflue entourée de boucles épaisses.
Soudain, une adolescente déboula. La femme lui sourit, se leva, embrassa une dernière fois la petite sur le front et lui dit:
"N'oublie pas, maman t'aime. Je reviens bientôt. Je dois entraîner Sahan. Tu restes sage. Promis?
-Promis! " S'écria Ellundril, les yeux brillants.
Le soleil avait presque disparu, maintenant. Seule une petite lueur éclairait la délicate fleur, dans la main d'une adolescente perdue.
Ellundril prit une inspiration, posa la fleur sur son front.
Ferma les yeux.
Se sentit vaciller.
Fut rattrapée par des bras délicats et doux comme de la soie.
Ouvrit les yeux...
Elle se trouvait dans une infinité noire. Du noir, de tous côtés. Un noir mat, uniforme, sans mouvements, sans aura...
...Une magnifique créature la serrait dans ses bras. Des boucles délicates nimbées d'or couraient sur ses épaules. Elle était entourée d'un voile luminescent recouvrant un corps qui semblait parfait. Ses yeux étaient à moitié entrouverts, brillants de larmes qui ne pouvaient couler.
"Maman...
-Tais-toi, idiote, bafouilla sa mère. Tu l'as fait. Tu aurais pu y passer. Heureusement que tu n'es pas tout à fait humaine."
Voyant les yeux de sa fille s'écarquiller, elle prit une inspiration et déballa d'une traite:
"Ma mère a fauté avec un humain, et c'est là que je suis née. J'ai ensuite rencontré ton père, tu as donc très peu de sang nymphe. Je n'ai pas le temps. Maintenant, tu vas m'écouter SANS M'INTERROMPRE avant que je me fasse repérer.
-Mais...
-S'il te plaît Ellundril, c'est d'une importance capitale. Dans trois cent quarante huit ans, une Alavirienne naîtra, fille de deux dessinateurs incroyables. La prophétie dit qu'elle devra se sacrifier pour sauver le monde, cependant il faut qu'elle survive. Écoute moi bien. Le pouvoir principal des nymphes, et également le seul dont tu aies hérité, est l'immortalité. Tu devras te sacrifier, Ellundril, car le livre de l'Univers n'est pas toujours juste. Un jour, tu croiseras la route d'un de tes semblables, tu la trouveras, tu la guideras, pour la rendre à ton niveau. Tu es exceptionnelle. Mais si c'est la dessinatrice qui meurt, le chaos se répandra et...
Un halos argenté enveloppa soudain Ellundril.
Sa mère hurla:
"ELLUNDRIL! PREND GARDE AU CHAOS! GUIDE LA PETITE! ET PROTÈGE KEILITH! COÛTE QUE ..."
Ellundil tenait la fleur fanée dans ses mains.
La lune nimbait les alentours d'une lueur splendide.
Elle illumina, goutte à goutte, des larmes salées s'écrasant sur le sol.
VOUS LISEZ
Ellundril Chariakin, une légende oubliée
Fanfiction*fanfiction basée sur les oeuvres de Pierre Bottero* "Tel l'aigle, rapide et sauvage, fier, dominant le ciel, Ellundril fondit littéralement sur son maître, les traits déformés par une rage intense que personne ne lui connaissait. Plus la peine de j...