Chapitre 15

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-Comment ça s'est passé ?

Mon ami reprend bruyamment sa respiration en posant ses altères sur le béton froid de son garage. Je lui tends la bouteille d'eau qu'il avait auparavant balancé négligemment sur le canapé ou je suis assis depuis maintenant une bonne trentaine de minutes.

-De la façon la plus normal qu'il soit, je réponds d'un ton lasse

Normal n'est peut-être pas le mot le plus approprié pour décrire le fait d'aller porter plainte. Je ne pense pas que tout le monde va porter plainte tous les jours, comme lorsqu'on se rends à l'école ou au travail. Mais quoi qu'il en soit, je n'ai rien à dire à ce sujet.

-Mais encore ?

Du coin de la main, il essuie les gouttes d'eau qui perlent sur son menton. C'est à se demander s'il a un jour appris à boire.

-J'ai parlé devant une caméra pendant plus d'une heure et j'ai répondu aux questions qu'on m'avait posé, c'est tout.

-Et tu as su pourquoi il est revenu au lycée ?

-Sa caution à était payé, ses parents ont dû très certainement la réglée.

Lucas hoche la tête et murmure « Oui, très certainement », puis il va s'allonger sur un de ses équipements de sports dont je ne connais pas le nom, mais dont le principe est de soulevé des poids qui sont le double voire le triple du vôtre. Le nouvel instrument de torture moderne, en soi.

-Tu viens m'aider ? Il me demande dans un soufflement

Je quitte le vieux canapé en cuir complètement délabré et je m'avance vers lui, je reste les bras ballant près de la machine ne sachant pas vraiment ce que je suis censé faire. Je m'empresse de le lui demandé.

-Assure toi que je ne meurs pas sous ces poids.

Lucas respire bruyamment, moi, je ne peux m'empêcher d'être ennuyé par la situation. Il est vrai que regarder Lucas en plein effort physique est plutôt plaisant, la sueur fait collé ses vêtements sur sa peau et ça le rend plutôt sexy. Dommage que l'odeur n'aille pas avec...

Puis qu'apparemment, il n'a pas besoin de moi pour le moment, je dégaine mon téléphone portable. Depuis avant-hier soir j'attendais juste un signe de la vie de la part de Noah. Mais rien, pas un texto, pas un appel. Il n'a même pas daigné récupérer ses fringues.

Toute l'après-midi d'hier, je l'avais passé avec sa mère, je m'attendais à le voir surgir, mais non, rien. Je n'ai même pas osé demandé à sa mère de ses nouvelles ou quoi que ce soit. Et quand j'ai enfin reçu un message ce n'était pas lui, c'était Lucas. Pas que je sois déçu, quoi qu'un tout petit peu, mais vraiment, j'aurais juste espéré qu'il me parle.

-Dit moi, tu as vu Noah dernièrement ? Je m'informe

Je l'entends reposer la barre sur son support, puis il se redresse en se grattant les cheveux.

-Non, déclare-t-il, je crois qu'il est malade, un truc comme ça.

-Oh, je vois !

-Je ne comprends pas vraiment Alexis, il y a peine une semaine tu ne le supportait pas, et puis là vous êtes copains comme cochons. Je ne comprends pas cette soudaine confiance en lui, ok, Noah est adorable et c'est un gars bien, mais pourquoi tu t'es confié à lui par rapport à lundi. Tu sais qu'on aurait pu en discuter directement.

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