Fools

Chapitre 18

La brise légère vient rafraîchir l'air étouffant, dehors on entend les ailes du grillon se frotter l'une contre l'autre et provoquant un son relaxant et insistant pour mes oreilles. Le soleil chauffe mon cuir chevelu et le goudron sous mes pieds. C'est l'été.

Aujourd'hui était mon dernier cours d'été, le rattrapage pour les élèves qui n'ont rien glander de l'année et dont j'en fait partit. Mais maintenant c'est fini, tout est fini. Une envie d'hurler ma liberté me prend, je cris et passe pour un fou à côté des passants.

Mes pieds m'emportent le plus rapidement possible à ma destination, je pousse la porte et immédiatement le vent produit par le ventilateur de plafond fait virevolter mes cheveux. Je m'assieds au comptoir et dès qu'il me voit, il s'approche et se penche pour poser ses lèvres sur les miennes.

-Comme d'habitude ?

Ma tête exécute un mouvement d'approbation. Alors il me pose mon habituel verre d'eau entre mes mains et s'en va en cuisine. A moitié desséché, je m'empresse de le vider. Peut-être cinq ou six minutes plus tard, il revient, avec mon milkshake à la fraise recouvert de chantilly et de boules de sucre rose.

Tandis que je déguste mon milkshake, il me regarde et me semble amusé, comme souvent. Il dit qu'il me trouve mignon et je rougis légèrement.

-Tu passes à la maison quand t'a fini ? Je demande en plongeant la cuillère dans la chantilly

Il hoche la tête en lavant mon verre d'eau. Je finis mon milkshake et je pose les cinq dollars quatre-vingt-dix et me lève de mon siège afin de rejoindre la sortie. Il me lance un « A tout à l'heure », puis je sors.

Immédiatement, la fraicheur du diner me manque, alors je m'empresse de rentrer chez moi, mais au lieu d'utiliser la porte d'entrée, je fais le tour et atterris dans le jardin, je me hausse sur la pointe des pieds comme si ça allait m'aider à mieux voir et je zyeute la fenêtre de droite de mon voisin.

J'arrive à apercevoir la chevelure autrefois rose de Ashley qui actuellement est redevenue blonde et mon voisin, ils ont l'air heureux.

Après avoir fini d'espionné, je rentre par la porte de derrière. Je tombe immédiatement sur mes parents, assis à la table à manger, une liste entre les mains. Je m'approche silencieusement et lis, une ribambelle de prénom tous plus laid les uns que les autres.

-Rosabel, Adelaïde, et quoi, Wynona, c'est imprononçable ! C'est quoi ces prénoms ? Je lis

-Les prénoms qu'on a retenue pour ta petite sœur ! Déclare fièrement ma mère

-Ils sont moches, au fait, Noah vient tout à l'heure.

Sans leur laisser le temps de répondre, je monte dans ma chambre et je range un peu ce qui traine par terre. Je ne peux pas m'empêcher de jeter des coups d'œil vers la fenêtre d'en face et me sentir triste.

Lucas et moi ne nous sommes pas reparlés depuis que nous nous sommes disputés après la condamnation de Montgomery. Enfin essentiellement par message, et encore presque rien. Quelques jours après notre dispute, il m'a envoyé « Je suis désolé, j'aimerais que l'on soit comme avant, des meilleurs amis, tu crois que c'est possible ? », et sur quoi j'ai répondu qu'il devait me laisser le temps de réfléchir.

Apparemment, cinq mois n'ont pas suffi pour réfléchir puisque je ne lui ai jamais reparlé. Plus j'y repense et je pense que cette dispute était stupide, j'avais juste envie que Lucas s'assume avec moi et qu'il dise la vérité à ses parents. Il n'a pas voulu et c'est parti en steak, Lucas a finalement déclaré que je devais aller « sucer une bite qui n'est pas la sienne et sans les dents cette fois », et c'est ce qui a marqué la fin de notre relation.