Destiny - Jeff the Killer

Chapitre 11

Voila une semaine que j'ai officiellement endossé le rôle de "petite amie" de Jeff Woods, et je ne peux pas dire que cela me déplaise. Depuis le début de la semaine, nombreuses sont les filles de ma classe à jalouser notre relation, et je ne peux que m'en réjouir. 

Depuis qu'elle a apprit la nouvelle, Ingrid est devenue complètement folle, et ne nous laisse pas une seconde de répit, sans me jeter des regards du coin de l'oeil moqueurs ou sans mimer des bruits de bisous.

Aujourd'hui, pour la première fois depuis ce fameux vendredi, Jeff m'a invité à sortir. Non pas au cinéma, car j'imagine qu'il a bien compris et ne souhaite pas renouveler l'expérience, mais à la patinoire. 

Cette fois-ci, je suis agréablement surprise de constater, lorsque mon père me dépose, que Jeff est déjà là, à m'attendre. Lorsqu'il me voit descendre de la voiture, son visage s'illumine. 

Je lui rends son sourire avant de me retourner vers mon père.

- A tout à l'heure, p'pa, je lance joyeusement. 18 heures, comme  prévu ?

- Ok chérie, à tout à l'heure. Amuse toi bien.

Il me décoche un clin d'oeil avant de démarrer la voiture.

Une fois celle-ci disparue de mon champs de vision, je me précipite vers Jeff.

Après un rapide bisou, nous nous engouffrons dans le hall, bondé.

- On aurait du venir plus tard, je fais, dans la queue en attente de pouvoir nous procurer nos patins. C'est l'heure de pointe.

Après un rapide coup d'oeil autour de lui, le visage de Jeff s'illumine.

- Tu veux qu'on se pose là? Propose t'il en me pointant du doigt le petit café situé à hauteur des gradins. 

Au même moment, deux jeunes filles quittent le bar, un énorme milkshake à la vanille dans la main, et l'eau me monte à la bouche. 

- Pourquoi pas, je réponds avec gourmandise. 

Nous nous installons de façon à avoir une vue d'ensemble sur la patinoire, et demeurons la, à observer les patineurs.

Je trépigne d'impatience, personellement, à l'idée de pouvoir enfin remonter sur la glace. Après ma fracture du tibia, l'année dernière, c'est la première fois que j'ose enfiler des patins.

La manière dont se tortille Jeff sur sa chaise m'apprends qu'il a tout aussi hâte que moi d'en découdre. 

Un jeune, la vingtaine, vient prendre notre commande, et nous nous retrouvons bientôt face à deux immenses coupelles de glaces à la vanille, saupoudrées de chocolat. J'en salive d'avance. 

Nous nous empressons d'avaler notre succulent gouter, et, après avoir, en vain, tenté de dissuader Jeff de vouloir payer l'addition, nous nous élançons sur la glace, main dans la main. 

Au début, mes jambes chevrotent, et je n'ose pas lâcher le bras de Jeff, de peur de tomber et me ridiculiser devant tout le monde. De plus, la crainte d'amocher ma fracture en guérison m'encourage à frôler le bord de la piste. 

- Ca va ? S'inquiète Jeff, tandis que, tremblotante, je m'agrippe au muret entourant la piste de glisse. 

Je souris faiblement. 

- Oui, oui, t'inquiètes. J'ai juste perdu l'habitude de patiner. Ca va revenir. 

Il s'approche de moi et me prends par les épaules. 

- Ta fracture, c'est ça. 

J'hoche la tête, tout en me remémorant ma terrible chute de l'an passé, ou la patinoire avait du ameuter une ambulance, après que j'eu perdu le contrôle de mes patins et foncé droit dans le mur.