VIII - Un pas en avant, deux pas en arrière !

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J'ai dit que Sirius Black était incompréhensible ? Je le maintiens. Je ne sais même pas pourquoi il m'a embrassée, mais je sais qu'il m'a complètement prise au dépourvu. Je l'ai embrassé en réponse, parce que le premier baiser échangé était juste délicieux. Cela dit, maintenant que mes capacités cognitives se sont réactivées, je réalise que :
1) Je ne pourrai plus jamais regarder ce mec dans les yeux sans penser à ça
2) Je vais bien être obligée de le regarder à un moment où un autre
3) Sirius Black m'a embrassée et j'ai embrassé Sirius Black
4) Merlin, j'ai adoré ça.

Par conséquent, j'ai le choix entre me suicider, faire comme si rien ne s'était passé et assumer. Hum, la deuxième, définitivement la deuxième. De toute façon c'est pas si grave, ça signifie pas grand chose pour lui. Après tout, c'est pas comme si ça signifiait quelque chose pour moi.

...

Je suis dans la merde la plus monstrueusement merdique de l'histoire de l'humanité. Sans exagération. Je me retaperai bien un petit coup de déprime musicale mais je peux pas non plus passer ma vie à me morfondre... surtout que y'a pire que de l'embrasser franchement. Un petit sourire probablement stupide monte sur mes lèvres et je secoue la tête. Oh oui il y a pire. Il y a y repenser.
C'est décidé, je ne laisserai plus jamais ce garçon m'approcher à moins d'un mètre. Je décide d'envoyer un hibou aux filles, en attendant le dîner. Je réfléchis un instant à qui je vais révéler mon petit problème gigantesque. Alice est capable de trouver la chose mignonne, je suppose. Lily analyserait la situation dans tous les sens - ou me soutiendra de manière infaillible, si je mentionne le cas Potter, auquel cas elle se mettra à ma place et compatiras. Dorcas... Dorcas est une des personnes qui me sont le plus opposées. Et pourtant je choisis de lui envoyer une lettre plus détaillée, où je lui demande un conseil, ou n'importe quelle phrase qui puisse m'empêcher de paniquer H24.
Ensuite je lis et gribouille vaguement un​ morceau de parchemin en attendant le repas. Merlin merci, Black ne m'adresse pas la parole. Je ne sais pas si il me regarde, vu que j'évite de poser les yeux sur lui. Je met un peu plus longtemps que d'habitude à m'endormir, ce soir.

OoOo

Je fais des réussites avec un jeu de carte auto-battantes, assise à même le plancher. De toute manière, on avait rien de prévu pour cette après-midi. Ok, au fond je m'ennuie un peu. Mais je préfère m'ennuyer que de me retrouver en face de Sirius.
Mes pensées tournent en boucle et tout ce que je sais c'est que j'ai toujours constaté qu'il était beau garçon et ne m'en suis jamais réellement souciée - le fait qu'il soit un chieur me paraissait plus important. Or maintenant je ne peux pas ne pas y penser, parce que ses yeux gris perle sont plus troublants que jamais, que sa carnation pâle et ses cheveux noirs tranchent magnifiquement, que ses traits sont fins et mâles à la fois - je viens vraiment de penser ça ? Oui. Oui, oui et oui, sauf que je ne veux surtout pas le penser. Je continue donc à jouer avec mes cartes, même si je fais tellement n'importe quoi qu'elles me tapent sur les doigts de leur propre volonté. Tout vaut mieux que de sortir de cette chambre et de risquer de briser le périmètre de sécurité que j'ai intérieurement établi. Mais James vient toquer à ma porte une demi-heure plus tard et je suis obligée de ranger et de descendre. À mon avis, c'est un complot.

"Personne ne m'aime...
- Je dirais pas ça. Disons que ces gens sont très peu nombreux."

Je le frappe, juste pour la forme, et on descend l'escalier. En bas, ses parents nous expliquent qu'ils partent pour la fin de l'après-midi et reviennent tard dans la soirée. Comme, je cite, ils ne nous font pas totalement confiance pour ne pas faire exploser la maison, ils ont demandé à leur elfe de nous surveiller un peu.
La maison sera donc totalement ​vide d'adultes ce soir. C'est définitivement un complot. Je me demande un court instant si Black les a soudoyés, mais comme il a éété déshérité et que les Potter sont​ pétés de tunes, ça ne tient pas.
Non, c'est simplement que le destin est connard - Par Morgane, ne pas penser à ce qui s'est passé la dernière fois que j'ai prononcé cette phrase. Je reviens aux explications d'Henry sur comment on va pouvoir se nourrir, sans surprise on n'aura pas de problème pour ça, d'ailleurs tant mieux j'ai vraiment pas besoin d'un problème de plus. Les parents Potter finissent par partir et je décide de me réfugier dans un fauteuil de la bibliothèque avec un livre. Je n'ai toujours pas fini celui commencé au début du séjour, c'est l'occasion d'avancer un peu. Je m'installe dans le fauteuil à ma manière bizarre, en croisant les jambes par-dessus l'accoudoir.
Je sais pas pendant combien de temps j'ai lu, mais sûrement un bon moment. En tous cas quand je sors du livre c'est au bruit de la porte qui s'ouvre. Je sursaute presque en voyant Sirius s'avancer au milieu des murs couverts de livres. Je me demande depuis combien de temps mon cerveau a renommé 'Black' en 'Sirius'. Pas bien longtemps.

"On va manger bientôt.
-Ah."

Silence. Je l'entends à peine s'approcher, mais quand je relève les yeux vers lui il est​ à quelques mètres de moi, me paraissant encore plus grand comme ça.

"Tu m'évite.
- Bravo.
- Pourquoi ?"

Je roule des yeux et me retiens de lui lancer une réponse parfaitement absurde du genre 'Parce que la girafe'.

"Marlène, je sais pas quoi dire.
- Et si tu la bouclais ?"

Parfaitement logique comme réponse au vu de nos habitudes. Mais ça sonne beaucoup plus violent qu'avant, peut-être parce que nos habitudes ont été bouleversées ? En tous cas, il passe la main dans la nuque d'un air stressé, ou frustré, ou je sais pas comment dire. Et brusquement il pose les mains sur le fauteuil dans lequel​ je me suis redressée et se penche vers moi. Définitivement moins d'un mètre de distance, je pense alors que Sirius Black s'apprête à m'embrasser.

Et là, vous me haïssez, ou pas ? Je sais, dit comme ça on dirait que la haine de mes lecteurs est mon but dans la vie. Mais bon, on sait tous que c'est pas vrai !

Deux Maraudeurs pour le prix d'unOù les histoires vivent. Découvrez maintenant