Chapitre 4 : T'aider

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Je le regarde avec des yeux ronds.
Il vient de me dire de m'en aller. Sauf que je n'ai pas du tout l'intention de partir.
Je l'ai retrouvé, et je ne le laisserai pas s'échapper.
Pas une seconde fois.

-Non. Je reste.

Il grimace et tente de se mettre en position assise. Il ferme les yeux, et devient pâle, l'air souffrant. De petites gouttes de sueur perlent sur son front.

-Tu as un téléphone ?

Il ouvre les yeux, et me toise, l'air méfiant. Il fronce les sourcils et me dit sèchement :

-Qu'est-ce que tu veux faire ?

-Appeler un ami pour qu'il vienne nous aider.

Il continue de me regarder, ses yeux perçants semblent ne jamais cligner. Il tourne la tête de gauche à droite examinant le parc, puis se retourne vers moi. Son visage se crispe à nouveau, puis il passe la main dans ses cheveux poisseux. Un mauvais rictus s'affiche au coin de sa bouche, lui donnant un air hautain.

-J'ai pas besoin de ton aide. Tire-toi d'ici avant que je m'énerve sérieusement.

Sa voix se fait sourde, menaçante, mais je n'ai pas peur d'un type à moitié mort. Il ne peut même pas se lever.
J'observe ses poches à la recherche de ce qui pourrait ressembler à un téléphone.

Puis je ricane :

-Mais regarde toi, tu es incapable de bouger tout seul ! Comment tu veux t'en sortir ? Allez, arrête de faire ton grand dur, et donnes-moi ton téléphone.

Il me fait un sourire empreint de sarcasme puis crache :

-Putain, dégage, je te jure que tu vas le regretter.

Je hausse les sourcils, et je sens un sourire se dessiner sur mon visage. Je viens d'apercevoir un rectangle dans sa poche.
Je m'approche un peu plus de lui et soutiens son regard.

-Écoutes moi bien, je sais qui tu es, je sais que tu as une petite sœur qui s'appelle Mia et je sais que t'as un téléphone juste là, dans ta poche. Alors tu vas être sympa, et tu vas me le donner pour que je puisse appeler quelqu'un.

Et je tends la main, tout en sachant qu'il ne me le donnera jamais.
Parce qu'il veut que je parte.

Mais à l'énonciation de Mia, il devient livide, et je le sens se tendre, ses poings se serrer, puis il me regarde l'air encore plus haineux que la dernière fois.

-Je t'ai reconnu. T'es la fille de l'autre soir. T'es vraiment une ..

-Tait-toi. File-moi ton téléphone, tu veux pas rester là toute la nuit, si ?

-Mais tu veux quoi au juste ? Dégage de là, je t'ai rien demandé ! Et puis déjà, tu ne peux pas connaître Mia c'est impossible. Alors maintenant laisse moi, et retourne dans ta p'tite vie bien tranquille de fifille à papa.

Il hausse le ton, et je sais qu'à ce moment là, je l'ai mis en colère. En colère noire.

Je sens un léger pincement au cœur. Mais je n'en montre rien, car je sais que le moindre sentiment dévoilé le fera gagner en confiance.
Et ce sera perdu.

-Regarde derrière toi, lui dis-je.

Il tourne vivement la tête. Et j'en profite pour lui arracher le téléphone de sa poche.
Le temps qu'il s'en rende compte, je l'ai déjà en mains et je lui fais un sourire moqueur.

-Je te pensais moins naïf. J'avoue que je suis déçue.

Il fulmine de rage, s'agite, cherchant à se relever. Mais à chaque tentative, la douleur le fait retomber par terre en grimaçant.
Je l'entends jurer, et je m'éloigne pour composer le numéro de Noah.

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