Chapitre 1 : Don't we deserve better than that ?

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-       « Je serai toujours avec toi. »

Non ! Lexa !!! Lexa !!!! Non !.... Je tente de la retenir, mais mon corps ne veut pas bouger. Pourtant mon esprit lui crie de rester près de moi. J'essaie de tendre la main, et surtout de serrer son bras pour la retenir. De la serrer si fort contre moi pour qu'elle ne puisse pas partir. Mes yeux cherchent les siens, mais je la vois déjà s'éloigner et se ruer sur nos assaillants, telle une furie, dégageant tant de force et de rage de vaincre. Ses deux épées en l'air, elle leur saute dessus, et je veux rester là, avec elle, me battre à ses côtés s'il le faut. Je veux la supplier de rester avec moi quoi qu'il arrive, et de passer cette porte vers laquelle mon corps me pousse indépendamment de ma volonté. Je veux la supplier de venir avec moi, je ne peux que me résoudre à la laisser derrière moi. Lexa !!!...

Je m'entends crier son prénom, lorsque j'ouvre subitement les yeux. Derrière ma vision trouble, je vois un visage se dessiner, égayant alors tous mes sens. Je ne demande qu'à la voir à nouveau. Je cligne des yeux, je ne veux pas rêver. Mais la personne que j'ai alors de penchée sur moi, lorsque tout devient enfin clair, ne fait que me ramener à ma triste réalité. Je vois Bellamy qui me regarde, l'air inquiet. Sa main posée sur mon épaule, je sens qu'il y exerce une petite pression, tandis que je me relève subitement en me frottant le front. Ma propre sueur me colle aux doigts, et je ressens un frisson qui me parcoure le dos, surement dû à la fraicheur de la nuit. Ou peut-être est-il dû à mon rêve. Je revois cette scène, encore et encore, la seule fois où je lui ai dit que je l'aimais. La dernière fois que je l'ai vue. La dernière fois où, en quelque sorte, nos esprits ont été connectés. Je lève les yeux vers Bellamy, qui se tient à présent assis en face de moi, et dont le visage est à peine éclairé par le petit feu qui brule à nos pieds. Silencieux, je vois bien qu'il ne sait pas trop quoi dire, ni même quoi penser. Je me frictionne les bras, pour tenter de me réchauffer, et affiche un visage surement contrarié. J'inspire et me racle la gorge, tout en attrapant un bout de bois pour remuer un peu les braises incandescentes. En approchant mes mains du feu, je les regarde, et me rappelle la chaleur de sa peau. Son visage m'apparaît, et son sourire illumine mon âme. Mais un crépitement me sort de ce souvenir, et la dure réalité de la nuit ne me rattrape que bien trop vite. La dure réalité de la nuit sans elle.

-       « Tu faisais un cauchemar, n'est-ce pas ? » me demande Bell, brisant ainsi le silence.

Mais je n'ai pas envie de lui répondre. J'incline la tête en silence et scrute à présent le sol. Je ne sais pas ce qu'il a pu entendre, ou voir pendant que je dormais et que lui montait la garde. Ce que je sais, c'est que cela fait plus de deux semaines qu'ALIE a disparue, et que je n'ai jamais évoqué Lexa depuis. Ni à Bell, ni à personne. Pourtant, cela fait plus presque un mois que je ne vis plus, presque un mois que mon cœur saigne, et que je ne sais pas comment le suturer. Ni même s'il sera capable de cicatriser un jour. Cela fait presque un mois que chaque nuit je la vois, absolument chaque nuit. D'abord, je la revois mourir entre mes mains, je revois son sang les napper et son regard se perdre dans le mien avant de s'éteindre complètement. Certaines nuits je revis ce moment, comme si mon monde s'était écroulé ce jour-là, m'empêchant depuis d'avoir une raison de continuer. Tout, tout depuis sa perte me ramène à elle. Une raison de continuer, j'en ai. J'en ai même plus d'une, à vrai dire. Perpétuer tout ce pour quoi elle s'est battue, tout ce que nous avons fait ensemble. Unir nos peuples. Sauver le mien. Sauver le sien. Sauver les nôtres. ALIE. La menace nucléaire, selon ALIE. Des raisons j'en ai plein, mais une réelle raison de continuer à apprécier la vie, j'ai l'impression de ne plus en avoir depuis qu'elle m'a été enlevée. Lorsque j'ai fermé ses yeux, j'ai fermé mon cœur. Lorsque j'ai vu Titus, l'homme qui me l'a prise, je l'ai vu m'ôter par la même occasion une partie de moi, sans rien pouvoir faire. Depuis, je respire, mais sans avoir l'impression que mon cœur bat encore, autrement que simplement pour ma survie. « La mort n'est pas la fin»... Ce sont ses mots, Lexa croit... croyait réellement que la mort n'est pas la fin. Je n'ai jamais réellement compris comment ce peuple peut avoir de telles croyances. Personne n'est jamais revenu de la mort pour nous dire ce qu'il y a après. Personne, sauf elle, en un sens. Je me prends la tête entre les mains, comme épuisée par mes propres pensées qui m'obsèdent depuis que je l'ai perdue. J'ai envie de crier, et pourtant je ne me l'autorise pas. Je ne m'autorise pas à la pleurer, et pourtant, il est de coutume chez eux de pleurer les morts une fois la guerre terminée. La guerre est belle et bien finie, du moins celle contre ALIE, mais la mienne ne fait que commencer. Apprendre à vivre sans elle... Mon combat est loin d'être terminé, et je ne sais pas si celui-ci je pourrai le gagner un jour. En admettant déjà que l'on survive, si cette menace est bien réelle. Mais si je survis, à quoi bon si elle n'est plus là... Pourtant, je vais devoir apprendre. « Tu as raison Clarke, la vie c'est bien plus qu'uniquement de la survie... ». Je renifle en sentant mon cœur se serrer, et j'en oublie même que je ne suis pas seule.

Mebi oso na hit choda op nodotaimOù les histoires vivent. Découvrez maintenant