𝕋𝕠𝕞𝕖 𝟙 - ᴀɴᴏɴʏᴍᴇ-ᴘʀᴏᴊᴇᴄᴛ ᴿᴱᴮᴼᴼᵀ [𝐼𝓃𝒶𝓏𝓊𝓂𝒶 𝐸𝓁𝑒𝓋𝑒𝓃]

Chapitre 14 - En douceur

ATTENTION : Ce chapitre mentionne des sujets extrêmement délicats.

Si vous êtes sensible aux sujets traitant de traumatismes (harcèlement, LGBTphobies, ...), de violences sexistes et sexuelles, ou de mort, préservez-vous et ne lisez pas ce chapitre.

En vous souhaitant une bonne lecture.
Affectueusement,

Noa.

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« Ces derniers temps, je ressens le besoin d'être blotti dans tes bras et de ne plus jamais en repartir. »

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« Papa, maman, j'ai besoin de vous parler, annonça Grégoire avec sérieux. »

Les parents, installés dans le salon, levèrent leurs regards vers leur premier né, étonnés par le ton si grave de ce dernier.

Alisson Greantray, la mère, déposa un marque-pages dans le livre qu'elle lisait auparavant et le posa sur la table du salon face à elle, prenant soin de retirer ses lunettes au passage.
Vincent Greantray, le père, avala sa gorgée de café au lait avant de garder sa tasse à moitié remplie dans les creux de ses grandes mains.

« Que se passe-t-il, Grégoire ? l'interrogea son père.
– Tu t'es disputé avec Lucas ou Julia ? demanda sa mère. »

L'aîné de la fratrie Greantray hocha négativement de la tête, chassant nerveusement quelques boucles noires qui se frottaient contre les bordures rectangulaires de ses épaisses lunettes.
Le jeune homme prit une grande inspiration et, stressé, expira longuement avant de joindre ses deux mains face à lui, posant le dos de sa main gauche à l'intérieur de sa main droite.

Le poids des regards de ses parents commença à lui écraser la cage thoracique, le rendant hésitant à chaque seconde s'écoulant davantage. Allait-il pouvoir en parler sans causer une dispute ?

Bombant le torse tel un coq, il reprit une autre inspiration avant d'expirer son aveu.

« Après mon apprentissage, j'ai décidé de ne pas aller à l'université.
– Et pourquoi ça ? Dit Vincent.
– Je veux travailler avec vous pour le développement du restaurant familial. »

Alisson fronça les sourcils, inquiète. Elle jeta un œil vers son mari, ce dernier afficha une expression très fermée, comme s'il était prêt à invoquer un coup de tonnerre aussi brutal que celui que venait de lâcher leur fils.

« C'est gentil, mais nous nous débrouillons très bien sans toi, répondit son père.
– Si vous arrivez si bien à gérer les services, pourquoi avez-vous toujours besoin de moi, dans ce cas ? De plus, tu sais que je suis un excellent cuisinier, je pourrais aider à apporter de nouveaux clients si... »

Il fut interrompu par sa mère qui éclata de rire nerveusement face à la remarque de son fils, elle était fière de le voir argumenter autant pour se faire une place dans leur monde. En particulier face à un adulte aussi têtu que Vincent.

« Pardonne-moi pour avoir ri, Grégoire, mais c'était très bien envoyé de ta part.
– Chérie, ne le conforte pas dans son utopie, tu sais qu'il doit aller étudier pour ne pas.. »

Grégoire sentit une impulsivité inhabituelle l'envahir, il coupa la parole à son père.

« Pour ne pas quoi, échouer ? De votre temps, personne n'allait à la fac et ce n'était pas considéré comme la fin du monde de vouloir travailler une fois le lycée terminé. »