Admiration et doutes

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OS sur Shun-Day WW

D'une main tremblante de stress, d'anxiété et d'un peu d'amertume, je déroulai lentement le papier. Je contrôlais mes moindres mouvements, craignant d'abîmer cette affiche qui me tenait tant à cœur. La feuille était un peu pliée et légèrement déchirée dans un angle. Avec concentration, presque déférence, je la défroissai minutieusement, guettant chaque pli pour le faire disparaître aussitôt. Puis mon regard se posa enfin sur celui qu'elle représentait.

C'était un homme, ou plutôt un garçon du fait de l'accident Jovénia. Il avait des cheveux noirs coupés court et des yeux marrons. Son air assuré et sa cicatrice sur la tempe témoignaient de son expérience au combat. Sur la feuille, une petite signature, quelques mots simple mais qui donnait à l'affiche toute sa valeur.

Artémus del Conquisador. Le Légendaire. Celui qui avait vaincu Skroa, Darkhell, Anathos et tant d'autres encore. Le héros de tout un monde. Celui qui sillonnait Alysia pour défendre la justice, accompagné d'Amy, sa fidèle disciple. Comme je l'enviais, Amy, de pouvoir être tous les jours à côté de son idole, lui parler, partager ses aventures, apprendre ses techniques les plus secrètes.

J'avais tous ses livres. Je suivais passionnément les aventures de ses héros, et les siennes. Il ne se passait pas un jour sans que je ne rêve de le rencontrer, de parler avec lui. Il était mon modèle, mon héros, mon dieu.

***

Les paroles du professeur Vangelis tourbillonnaient dans ma tête. Dans quelques jours, j'allais fêter mon seizième anniversaire. Et passer la redoutable épreuve du bâton-aigle.

L'avenir d'un royaume reposait sur mes épaules. Les Orchidiens comptaient sur moi pour réussir et prendre la place de ma tante Invidia, véritable tyran.

Cette responsabilité me faisait peur. Je ne pouvais pas échouer, tant de gens comptaient sur moi. Mais j'étais terrifiée. Jadilyna, juge impartial et impitoyable, allait décider de ma capacité à gouverner. Rien qu'à l'idée d'avancer dans une salle pleine de monde, sous l'œil aux aguets d'une tante souhaitant de tout cœur me voir échouer, mes jambes flanchaient et mon ventre se nouait. Je me sentais mal, j'avais la nausée.

Si le bâton-aigle me rejetait, que se passerait-il ?

Un peuple entier avait placé tous ses espoirs en moi, et moi, j'étais pétrifiée de terreur. Je me dégoûtais.

Artémus aurait su quoi faire, lui. Il avait du courage. Il ne flancherait pas, il réussirait coûte que coûte.

J'aurais tellement aimé lui ressembler...

***

Je me penchai sur l'affiche, cherchant dans ses moindres recoins un peu de courage caché pour moi. Avec l'énergie du désespoir, je la fouillai des yeux, caressant ce visage que je rêvais de rencontrer.

Les larmes qui coulaient sur mes joues brouillaient ma vue. Je me sentais si seule...

Artémus aurait su quoi faire. Mais je n'étais pas Artémus.

Et, comme une prière, je murmurai :

- Légendaire Artémus... que feriez-vous si vous étiez à ma place ?

*************

Pas d'inspiration ? J'applique la méthode de @Jadina67 : demander à ma mère un nombre compris entre 1 et 19 et écrire un OS sur le tome correspondant. Cette fois, c'est tombé sur le 19, j'ai donc choisi de me mettre à la place de notre petite princesse Shun-Day qui est en admiration devant Artémus, comme moi devant notre cher Maître Pamplemousse, et qui doute devant l'épreuve qui l'attend.

J'espère que ça vous a plu !

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