Chapitre 9

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Jade

Cette jeune femme en face de moi dit-elle vraie ? J'étais ici toute la journée, même quand les parents de Thiefaine étaient là et ils ne m'ont rien dit de ça. Puis c'est suspicieux. Si c'était réellement le cas, ça aurait été marqué dans les transmissions et aucunes dates de coupure définitive aurait été prise. Je plisse les sourcils et observe chaque pages du dossier.

- Vous m'avez entendu ? Insiste Aimée lorsqu'elle se rend compte que je ne comptais pas répondre.
- Tout à fait, Mademoiselle. Avez-vous les coordonnées de Monsieur et Madame Scott ? J'aimerais les joindre. Personne n'a marqué cela dans les transmissions.
- Oui, je vous donne les coordonnées de Madame Scott. C'est elle-même qui l'a vu bougé.

Elle sort son téléphone et me dicte le numéro de cellulaire de la mère de Thiefaine, que je marque au crayon de bois sur mon calepin. Je lui souris en la remerciant. Je jette un dernier coup d'œil à Thiefaine avant de sortir de la chambre, de leurs laisser un peu d'intimité, malgré moi. Mon estomac se serre quand je m'éloigne de la chambre. C'est un sentiment étrange que je ressens là. Je n'ai pas envie que cette fille revienne.

Je prends mon téléphone, après m'être enfermée dans le bureau des internes, et je compose le numéro que m'a indiqué cette certaine Aimée. Une douce voix répond au bout de quelques sonneries, courtes.

- Marie Scott, dit-elle doucement.
- Madame Scott, bonjour, je suis l'interne de l'hôpital.
- Il s'est réveillé ? S'affole-t-elle déjà.
- Non, Madame. Je suis désolée.

Je l'entends soupirer à travers le cellulaire. Je me mords la lèvre, je suis toute autant déçue qu'elle.

- J'ai appris en arrivant dans le service aujourd'hui que vous comptiez le débrancher définitivement mais que...
- Mademoiselle, me coupe-t-elle, il n'a jamais été question de ça. J'ai senti mon fils bougé hier même et je voudrai le laisser partir alors que j'attends ce moment depuis des semaines ? C'est complètement illogique de ma part si je faisais ça.

Je ne comprends réellement pas, je ne sais pas quoi dire. Pourquoi Brad m'aurait-t-il dit ça si ce n'était pas le cas ? Ou alors, c'est une décision de l'hôpital et la famille ne le savait pas encore. Mais si c'est le cas, ils n'ont pas le droit de faire ça.

- A qui avez-vous dit qu'il avait bougé s'il vous plaît ?
- Un interne, grand, brun mais très prétentieux. Il m'a dit que c'était impossible parce qu'il était au stade 4.

Brad. Je vais avoir une longue discussion avec lui tout à l'heure.

- Rien n'est impossible Madame Scott. Personnellement, je vous crois. Mais c'est une certaine Aimée qui m'a transmis l'information, mon collègue a dû oublier de m'en informer. Je suis vraiment désolé de vous avoir déranger.
- Non, c'est moi. Je n'aurai pas dû vous parler comme je vous ai parlé il y a quelques instants. Pardonnez-moi, mais... Je suis tellement dépassée par tout ça.

Je l'entends craquer. De mon côté, je pince si fort mes lèvres qu'une goût de sang atterri dans ma bouche. J'aimerai pouvoir la réconforter, dire quelques chose d'apaisant mais je n'ai jamais été très doué pour ce genre de choses.

- Madame Scott, il se réveillera, je vous en fait la promesse.

Qu'est-ce qu'il me prend de dire ça ? J'en ai aucune certitude. Tout dépend de Thiefaine, pas de moi. Quel sot !

- Vraiment ?
- En tout cas, je ferai tout pour.
- Merci... murmure-t-elle, doucement.

Je racroche, jugeant que ni l'une ni l'autre nous n'avons quoi que ce soit à ajouter. A peine, je range mon téléphone que je suis surprise.

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