On ne change pas le passé

Chapitre 2

PDV Magnus

Me passant de l'eau froide sur le visage, j'essayais de me réveiller. Me regardant dans le miroir de la salle de bain, je grimaçais à la vue des cernes sous mes yeux. Heureusement que mon maquillage et ma magie arriveraient à les faire disparaître. Je mourais d'envie de retourner me coucher, mais deux petits monstres n'allaient pas tarder à se réveiller alors autant faire une croix dessus. Alec, lui, dormait encore. Il n'avait pas cessé de faire des cauchemars toute la nuit, ce qui expliquait pourquoi j'étais aussi épuisé ce matin. Il allait falloir que j'ai une sérieuse explication avec lui. Non seulement il avait passé la soirée à pleurer dans mes bras, tenant des propos les plus étranges les uns que les autres, mais si on ajoutait à tout cela les cauchemars, il y avait clairement quelque chose qui clochait, et je comptais bien savoir quoi. Le calme qui régnait dans l'appartement fut alors troublé par des rires. Fini la tranquillité, pensais-je. Quittant la salle de bain, je retournais dans la chambre. Max et Rafael étaient déjà en train de sauter sur le lit, souhaitant clairement réveiller Alec et attirer son attention. Ce qu'ils réussirent d'ailleurs à faire.

- Hey, mes anges...Leur fit-il d'une voix ensommeillée.

- Dad ! S'exclamèrent nos fils en lui sautant dans les bras.

Je souris en le voyant les serrer contre lui.

- Et moi ? Personne ne me fait un câlin ? Leur fis-je, faussement boudeur.

Ils levèrent les yeux vers moi, et Max et Rafael me sautèrent dans les bras à mon tour.

- Papa !

Je leur souris et croisais le regard d'Alec. Je fronçais les sourcils en voyant la tristesse dans son regard, mais je ne relevais pas. Je pris le plus jeune de mes fils dans mes bras et l'aîné par la main.

- Allez, on sort ! Laissez votre père se réveiller calmement pour une fois !

Rafael courut alors dans la cuisine et ouvrit le frigo avant de se tourner vers moi, une moue boudeuse sur le visage.

- Papa, y'a plus rien à manger !

Je vérifiais par moi-même, et effectivement, vu le continu du frigo, ce n'était pas gagné de faire un petit déjeuner... En même temps, pour ma défense, est-ce que j'avais vraiment la tête d'un mec qui allait faire des courses ?! Et je ne vous parle même pas d'Alec. En bon chasseur d'ombres, il s'était fait livrer à manger toute sa vie. L'idée même de rentrer dans un magasin le dépassait. Frottant le pouce de ma main droite contre mon majeur, j'étais tenté d'utiliser ma magie pour remédier au problème de la « préparation du petit déjeuner ». Je jetais un regard vers la salle de bain. J'entendais l'eau couler, Alec devait donc être en train de prendre sa douche. Faisant signe à mes fils d'approcher, je me baissais à leur hauteur et, baissant la voix, je leur dis :

- Vous vous sentez capable de garder un secret ?

Ils se regardèrent en souriant et hochèrent positivement la tête.

- Garder un secret, ça veut dire pas un mot à dad, ok ? Précisais-je, histoire d'être sûr qu'ils aient bien compris ce que j'attendais d'eux.

- Ça dépend. Me fit Max.

- Ça dépend de quoi ?! Lui demandais-je, surpris.

- Est-ce que j'aurais droit à plein de gâteaux au chocolat si je dis rien de la bêtise que tu vas faire ?

Rafael pouffa. Haussant les sourcils, je pointais un doigt sur eux.

- Alors d'une, faire du chantage, ce n'est pas bien. De deux, je ne vais pas faire de bêtise.