Chapitre 9

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PDV Alec

Les mots de Circus se répétaient dans ma tête « on est tous morts ». Ouais, je n'avais pas du tout la pression là. Mais une fois encore je me retrouvais au milieu de nulle part, dans une ville que je ne connaissais pas. Dans un siècle que je ne connaissais pas. Je venais certainement de perdre l'homme que j'aime pour toujours, tout ça parce que je n'arrivais pas à accepter son passé. Mais bon sang, je ne voulais juste pas qu'il ait à vivre toutes ces années, ces siècles de souffrance ! Était-ce vraiment si égoïste de ma part ? Qu'est-ce Magnus avait-il commis de si horrible ? Et quel était son véritable lien avec Circus. Ils semblaient bien plus proches que ce que je ne croyais... Je m'arrêtais quelques minutes, mon regard se perdant au loin. J'étais arrivé au sommet d'une petite colline et observais le soleil se coucher à l'horizon, diffusant une lueur orangée sur la ville en contrebas. La vue était magnifique. Lorsque le soleil fut entièrement couché, je repris mon chemin. J'ouvris la main, et examinais le symbole que Circus y avait tracé sur la paume. C'était censé me mener jusqu'à Magnus. Enfin, à une version plus jeune de lui. Il fallait bien que je garde ça en tête. J'avais affaire à un adolescent de 17 ans. Un vrai adolescent de 17 ans...

Présent – PDV Jace

D'une certaine manière, Magnus m'avait toujours plus ou moins impressionné. Par ego, je cachais cela par l'humour, mais en cet instant, il n'y a rien que je souhaitais plus que tout que d'être le plus loin possible de lui. Ses deux mains à plat sur mon bureau, ses yeux de chat braqués sur moi, son visage était déformé par la rage. Je plaignais celui sur qui aller retomber sa colère. En l'absence de mon frère (qui visiblement était la source du problème), j'espérais que ce ne serait pas moi.

- Je le veux mort. Débrouille toi comme tu veux, mais je veux qu'il meure !

- Qui ? Me risquais-je à demander.

L'iris de ses yeux se contracta un peu plus pour ne plus former qu'une ligne verticale. Je retins un mouvement de recul et fis mine de me redresser sur mon fauteuil.

- Circus... Je veux la tête de ce sorcier.

- Je croyais que le Labyrinthe en Spirale s'en chargeait ? C'est une affaire de sorcier, non ?

Je regrettais ces mots à l'instant où l'ampoule de la lampe de mon bureau explosa dans un bruit de verre.

- Le Labyrinthe en Spirale n'est qu'une bande de sorciers idiots qui regrettera bien assez tôt de ne pas avoir fait ce qu'il fallait, quand-il le fallait. J'ose espérer que l'Institut de New York est plus intelligent. Je me trompe ?

- Non. Mais mon frère est toujours coincé dans le passé. Si je condamne Circus à mort, je condamne aussi mon frère. Et ça, tu pourras hurler autant que tu veux, briser ce que tu veux, je ne changerai pas d'avis. Et je suis surpris que tu ne penses pas comme moi.

- Ton frère a fait son choix. Il a choisi le passé au présent. Tout ça parce qu'il espère que Circus lui donnera le moyen de passer l'éternité auprès de moi !

- Son intention est louable, tu ne peux pas dire le contraire. Il t'aime ! Il vous aime... Rajoutais-je.

- Ouais, tellement qu'il préfère rester auprès d'un garçon qui causera sa mort, plutôt que de retourner auprès de sa famille ! Qu'est-ce que je vais dire aux garçons, hein ? A nos fils ?! Comment je vais leur expliquer que leur père ne veut pas rentrer auprès d'eux ? Auprès de nous ?!

La colère laissa place à la tristesse, et ses yeux reprirent leur apparence normale. Je me levais et contournais le bureau avant de poser une main sur son épaule, le forçant à se tourner vers moi. Il semblait complètement abattu.

On ne change pas le passéWhere stories live. Discover now