Chapitre 4 et 5

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Chapitre 4

PDV Alec

Allongé sur le dos, un bras derrière la tête, je regardais la pluie tomber au-dehors. Le temps était maussade, à l'image de mon humeur. Las, je tournais la tête vers la place vide à mes côtés. Magnus était précipitamment parti cette nuit, prétextant une urgence au Pandémonium et il n'était toujours pas rentré. Je n'avais pas l'habitude de me mêler de son « travail ». Ses clients lui demandaient des choses que l'Enclave désapprouverait s'il savait, et je préférais donc fermer les yeux et faire comme si je ne savais rien. C'était mieux pour nous d'eux. Pourtant, cette fois, quelque chose me poussait à agir différemment. Je me levais, enfilais un vieux sweat gris et un bas de jogging, et me saisit de mon portable posé sur la table de nuit. Passant une main nerveuse dans mes cheveux en bataille, je priais intérieurement pour qu'il me réponde. Malheureusement, je tombais sur sa messagerie. Dans ma poitrine, mon cœur battait à tout rompre : depuis qu'on se connaissait cela n'était jamais arrivé. Enfin, si, lorsqu'on avait rompu, mais ce n'était plus jamais arrivé depuis. Je le rappelais à nouveau, faisant les cent pas dans la chambre.

- Réponds, s'il te plaît, répond...

Au bout de je ne sais combien d'appels, je me résignais enfin à laisser tomber et laissais un message, essayant de cacher le plus possible la panique dans ma voix. Peine perdue... De toute manière, avec le nombre d'appels en absence qu'il avait de moi, je m'étais déjà trahi... La porte de la chambre s'ouvrit alors sur un petit ange encore à moitié endormi. Je souris et ouvris mes bras dans lesquels il vint aussitôt se blottir.

- Qu'est-ce que tu fais déjà debout, mon ange ? Lui demandais-je d'une voix douce en embrassant ses cheveux bleus.

- J'ai plus sommeil... Marmonna-t-il en se frottant les yeux.

Je souris.

- Oui, je vois ça.

- Il est où papa ?

Je me tendis et me forçais à lui faire un sourire rassurant.

- Papa travaille, mon cœur.

- On peut l'appeler ?

- Oui, on l'appellera tout à l'heure.

Il leva ses yeux bleus ensommeillés vers moi. Il semblait surpris de ma réponse et je ne m'en étonnais guère. Max était toujours anxieux quand l'un de nous n'était pas là, et de ce fait, peu importe ce que nous faisions et où nous étions, s'il voulait nous appeler, on le laissait faire. M'en voulant d'avance, je choisis de lui mentir.

- Ton papa est au Labyrinthe en Spirale. Les portables ne passent pas là-bas. Mais il va bientôt rentrer, ne t'en fais pas.

- Pourquoi t'es triste alors ?

- Je ne suis pas triste.

Je me levais tout en le gardant dans mes bras. Il passa ses bras autour de mon cou, et posa sa tête contre mon épaule.

- Tu devrais retourner te coucher, je te réveille quand papa rentre, d'accord ?

- Non, j'veux pas dormir. J'veux rester avec toi.

- D'accord. Mais moi je fais dodo, donc toi aussi.

Il hocha positivement la tête et je m'apprêtais à retourner me coucher lorsque j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir. Je me précipitais dans le séjour, alors que Max s'échappait de mes bras.

- Papa !

Il courut dans les bras de son père, un grand sourire aux lèvres. Magnus croisa mon regard, et je sus aussitôt qu'il y avait un problème. Ma respiration s'accéléra et il reposa Max, avant de s'agenouiller à sa hauteur.

On ne change pas le passéWhere stories live. Discover now