Si seulement tu m'avais sauvé. (SuperMixem)

Si seulement tu m'avais sauvé.

    Tu vois l'amour, c'est sensé s'estomper. J'ai tout fait pour je t'assure. J'ai pris mes distances. De grandes et longues distances. J'ai pas donné de nouvelles pendant un an. C'est long une année. Tu dois pas vraiment t'en rendre compte je suppose.

De toute façon ça m'importe peu maintenant.

Tu te souviens ? De cette fameuse soirée où j'ai tout fait foirer ? Où on à tout fait foirer. Tu as participé à ce qu'il s'est passé, tu en avais autant envie que moi. Tu le sais très bien. Je ne te demanderai pas pourquoi tu t'es enfui comme un lâche avec seulement ce petit mot en guise d'excuse.

Piètre excuse. La seule que je n'ai jamais eu.

Je t'en ai tellement voulu Maxime. Je ne te le demanderai pas parce que je le sais. Parfaitement même. La peur. Tu étais terrorisé Max. Tu dois mieux le savoir que moi. Je t'en ai terriblement voulu, si tu savais. Je t'en ai voulu de ne pas avoir répondu à mes appels. Je t'en ai voulu de ne pas avoir répondu à mes textos paniqués. Je t'en ai toujours voulu. Je t'en voudrai toujours. Tu n'es qu'un putain de lâche. J'imagine que tu n'as même pas un remord. Même pas un regret.

Maintenant tu as Valentin. Celui  qui m'a si bien remplacé. Tu ris avec lui. Tu parles avec lui. Tu tournes avec lui. Toujours lui.

J'dois être barge ahah. J'en deviens parano. 

J'suis sûrement juste jaloux.

Même pas un message. Même pas un « salut ». Même pas une putain d'once d'attention envers ma petite personne.

J'dois pas être assez bien pour monsieur apparemment.

J't'écris cette lettre mais tu dois complètement t'en foutre. J'veux pas te gâcher ton petit bonheur bien façonné. J'ai pas choisi ce qu'il s'est passé, mais j'ai prémédité c'qu'il va arriver. Je ne suis même plus désolé.

J'étais horriblement désespéré. Horriblement mal. Je suis allé voir un psychologue. Je ne m'en sortais plus. Ouais, ça me fait chier de t'écrire ça. Mais ça n'aura plus aucune importance quand tu liras ce torchon. Ça n'en aura plus jamais. J'ai pris des cachets. Des antidépresseurs qu'ils appellent ça. 

Je pensais pas en arriver là. Un taré de dépressif, voilà ce que j'étais. Fou et dépressif. Je ne m'en suis jamais remis. Tout ça parce que tu es lâche. Lâche et égoïste Max. C'est tout ce que tu es. J'aimerai tant te détester. Mais je t'aime. Je t'aime et ça m'fait un mal de chien. Ce putain de sentiment qui me ronge de l'intérieur. Ce n'est pas toi que je hais finalement. C'est moi. J'me hais de t'aimer encore après tout ça. J'me hais de me tuer à petit feu. Tu me rends faible, je me déteste d'être faible à cause de toi. Je te déteste.

De toute façon qu'est ce que ça peut te foutre ? T'as pas été là quand j'en ai trop pris. T'as pas été là quand j'me suis enfin réveillé. T'as toujours pas été là pour me consoler. T'étais pas là et y avait personne. Y avait personne non plus pour empêcher ce qui a suivi. Ni cette fois, ni les fois d'après.

Tu sais pas ce que c'est toi, la solitude. Permanente. Une année entière sans personne. Enfermé dans mon sale appart'. Même ma famille a vite abandonné. T'étais le seul qu'il me restait et t'as été le premier à me lâcher. Et je t'en veux merde. Pourquoi tu m'as pas empêché ? Pourquoi t'as rien fait bordel. Même mes abonnés on fini par croire que j'étais mort. C'était sûrement pas une croyance. J'étais mort. Plus rien. J'vais juste finir ce qui à déjà été entamé.

Je voulais savoir une dernière chose avant d'me barrer pour de bon.Ce n'était pas une erreur Maxime. Je le sais, toi aussi. Alors pourquoi tu m'as abandonné ? Pourquoi t'es parti ? Toi,mon meilleur ami. T'as tout foutu en l'air. Pour une saleté de fierté. T'avais juste à assumer. Au moins une fois dans ta vie putain Maxime.

Mais dis moi, si tu m'aimais, pourquoi n'as tu rien fait ?

Ahah je connais la réponse va, ne te fatigues pas pour moi.

Je sais même pas si je veux te faire culpabiliser. Avoir des regrets.J'en sais rien. Je conclurai juste cet adieu par quelques phrases bidons. Je t'aimerais toujours à présent, si seulement tu m'avais aimé,

Si seulement tu m'avais sauvé.

Cyril, 23 octobre, 4h57.

25 octobre, 10h49.

Un homme s'effondre, hurlant son désespoir à la terre entière.

Pleurs.Douleur. Silence.

Absence brisée. Amour étouffé. Incomplet.

Deux disparus.