Chapitre 4

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Mr Pakio nous laisse au milieu de l'après-midi. Je continue à bricoler ma voiture tout le reste de l'après-midi, je vérifie le circuit hydraulique et les plaquettes de frein. Je finis par changer les bougies et la courroie du moteur. Julien m'aide à remplacer le démarreur et ma voiture est finie.
Je pars prendre une douche et troc mon jogging pour un jean et mon tee-shirt blanc pour un autre noir. J'enfile un sweat et descends dans la cuisine.
Nick a fait à manger, aidé par Johanna. Julien est à la table avec une tasse de café dans les mains. Il discute avec Jack et Mathiew. Une odeur de chocolat me parvient quand je m'assois à côté de mon frère. Jack me tend une tasse, elle est encore chaude. J'écoute distraitement les conversations quand la voix de Nick s'élève par-dessus celle des autres.
«-Jack, c'est quoi se bleu ?»
Je me fige et garde les yeux rivés sur mon chocolat.
«-C'est débile. Cette nuit je suis tombé du lit,» répond Jack d'un haussement d'épaule.
Johana avait raison ce matin. Les hommes et leurs égaux. Je souris et relève la tête de ma tasse.
À la fin du repas chacun vaque à ses occupations. Nick et Johanna regarde quelques motos ensemble, Julien par se doucher et Jack continue sa voiture. Je monte dans la mienne, bien décidé à aller à une course ce soir.
«-Tu vas où ?»
Julien s'accoude à ma portière encore ouverte.
«-J'ai trouvé une course pas loin.»
Je démarre la voiture et fait monter le moteur. Julien me laisse tandis que je sors de ma voiture pour fermer le capot.
À la sortie du garage je suis entourée par deux véhicules. Julien a jeté son dévolu sur une voiture rouge, assez tape à l'oeil, mais à entendre le moteur, très rapide. De l'autre côté je retrouve Jack dans sa voiture bleue, le bruit du moteur est totalement différent de ce matin. Il a dû changer l'intégralité du moteur et le démarreur. Dans le rétro je remarque Nick et Johanna qui nous suivent sur des motos. Mathiew, quant à lui, reste au garage.
En arrivant au départ de la course, la nuit est déjà tombée. Je me gare au milieu de la foule et sors de ma voiture.
«-Jolie carrosserie.»
Je me retourne et vois un homme assez grand et costaud. En prononçant cette phrase, l'inconnu regarde tout sauf ma voiture. Je plisse les yeux et le dévisage des pieds à la tête. Malgré son épaisse carrure, je ne pense pas qu'il sache s'en servir. Je serre les poings en le voyant faire un pas en avant.
«-Pas touche.»
Julien arrive derrière l'inconnu et lui donne une tape sur l'épaule avec un sourire.
«-Je comprends. Moi non plus je ne l'aurait pas partagée.»
J'ouvre la bouche mais Julien me fusille du regard. Je m'appuie sur ma voiture, les bras croisés tandis que mon frère s'éloigne avec le costaud.
«-Un problème ?»
Johanna me rejoins avec sa moto. Je secoue la tête.
«-Non. C'est bon.
-J'ai remarqué, avec Julien vous êtes très proches.
-Oui, c'est ma famille.»
Je souris et nous continuons à discuter, jusqu'à ce que Julien, Nick et Jack nous rejoignent. Nick donne un coup de coude à mon frère.
«-C'est le moment de montrer qui a raison.
-A raison ? je demande.
-Ce matin, on a parié pour savoir qui gagnerais une course,»répond Julien.
Julien monte dans sa voiture tandis que Nick prend celle de Jack. La course de ce soir est un parcours de 400 mètres en ligne droite. Avec le reste du groupe nous nous dirigeons vers la ligne d'arrivée. Je m'assois sur le capot de ma voiture et attends. Nous attendons tous. Un silence règne, il est total. Puis, on entend les moteurs avant de distinguer les voitures. Nick et légèrement devant Julien, je distingue un sourire sur le visage de Jack. Pauvre Nick. Julien est comme papa, il utilise tout le potentiel de sa voiture au dernier moment. Bien évidemment, c'est Julien qui remporte la course.
De retour au garage, chacun part dans sa chambre. Après avoir revêtu mon jogging je regarde mon lit. Impossible de dormir ici toute seule. Je prends la peluche d'Henry et me glisse hors de ma chambre. Je rentre dans celle de Julien et m'allonge dans son lit. Ses bras m'entourent rapidement.
«-Tu n'es pas venue hier.
-Je n'ai pas dormis hier.»
Rapidement les bras de mon frère se détendent et sa respiration devient régulière. Sa présence m'apaise et je ne tarde pas à m'endormir à mon tour.

Fuite impossibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant