Partie 1 : Chapitre 6

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Je ne passais pas un jour sans aller voir cet enfant. Ce petit être qui allait devenir mien. Je ne sais pas si vous pouvez imaginer le choc qu'a été cette annonce...

Une fois de plus, dans ma vie, joie et tristesse se mêlaient pour créer un savant mélange de morosité.

Un dicton dit que lorsqu'un Être cher nous quitte, un autre le remplace. Pour chaque mort, une naissance. C'est un bon équilibre. Mais comment allais-je expliquer à ce petit ange le fait qu'il ne connaisse pas sa mère ? Le fait qu'il n'aurait jamais tous les repères dont un enfant a besoin pour évoluer sainement. Je préférais ne pas trop y penser, mais malgré tout, ces questions me hantaient.

Constamment enfermé entre ces quatre murs, je ne connaissais plus le monde extérieur. J'en oubliais même tous ses composants. Que n'aurais-je pas fait pour sentir le soleil sur ma peau, écouter le bruit de la circulation, le brouhaha des passants ou pour seulement voir les magasins illuminés le soir.

Je le savais et ils le savaient eux aussi. J'allais rester ici pour un long moment.

- Mr. Sandro ? C'est l'heure de votre séance.

- Oui... D'accord, j'arrive.

Ces couloirs... Je ne les connaissais que trop bien. La seule chose autorisée était de se « balader » dans l'étage. Tout le reste était proscrit. Nous ne pouvions pas porter nos propres vêtements. Trop de risques d'après eux. Des tenues spéciales nous avaient été fournies par le personnel. On ne pouvait pas faire plus original... Une unique couleur. Un gris, qui, malgré tout ce que l'on pouvait en dire, se mariait à la perfection avec les murs blanc. Un joli contraste. Et se sont avec ces « couleurs » que l'on était censé aller mieux ?

Ah le bureau de Madame Gonzalez... Je ne m'en souviens que trop bien. Cette femme était d'une immense gentillesse, qui, par moments, en devenait même suspecte. Personne n'est réellement bon. C'est impossible.

- Mr. Sandro ! Comment allez-vous depuis la semaine dernière ? Avez-vous réfléchit à ce que je vous avais demandé ?

- Mme. Gonzalez, sans vouloir vous offenser, bien au contraire, je ne sais toujours pas ce que je fais ici.

- Je vous en prie Alexis asseyez-vous et racontez-moi tout ça.

- Cette séance est la troisième que je fais avec vous. Cela fait donc trois semaines que je viens vous voir et que je suis ici. C'est bien cela ? Mais...

- Allez-y, dite-moi tout ce que vous voulez.

- Mais je ne sais pour quelles raisons je viens.

- D'accord. Vous avez réfléchit à la question que je vous avais posé ?

- Pour quelle raison suis-je ici ?

- Oui, exactement, maintenant essayez de vous remémorer les faits de ces dernières semaines.

Les larmes montaient en moi. Je ne pouvais pas dire pour quelle raison je me trouvais ici. C'était une question des plus simples, mais des plus dures après ce que j'avais vécu.

- Alexis ? Si cela ne vous dérange pas nous allons reprendre.

Je ne l'écoutais plus. Partis dans un autre monde, où le destin ne jouait pas avec ma vie et où tout ce que j'avais pu imaginer pour mon existence était présent. Malheureusement, la réalité reprit le dessus en un claquement de doigt.

- Mr. Sandro ? Vous allez bien ?

- Oui... Excusez-moi, j'étais ailleurs...

- Vous pouvez répondre à ma question je vous prie ?

L'ombre de soi-mêmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant