Vie d'une kosovare ♾

6- La douleur de Kenan

Anissa

Après les dires de Samir, j'étais silencieuse. Elias et Samir racontaient des blagues et remontaient le moral de Kenan. Lui, il était trop occupé avec ses deux là pour voir mon malaise et heureusement.

Naïma écrivait un message dans notre groupe Whats pour leur dire de nous rejoindre au bord du lac. Les triplés arrivèrent et elles avaient pris Kenan dans leur bras. Oui, elles ne peuvent pas être indifférente. Même Théa avait osé le prendre dans ses bras.

Il n'avait pas pleuré, il souriait. Joel et Damien étaient arrivé cinq minutes après et l'avait salué normalement.

- Sois fort. Chuchota Damien à Kenan.

Naïma s'approcha de moi.

- Qu'est-ce qui s'est passé avec Kenan et Samir ?

J'avais oublié que Naïma arrivait à me lire comme un livre ouvert.

- Je ne savais pas que sa mère était à l'hôpital et je rigolais comme une cruche. Ça ne se fait pas.

Kenan m'appela et je remarquais que tous le monde nous regardait. J'avais parlé trop fort... Ho la cruche.

- Ça ne fait rien tu sais. Je préfère te voir rire que te voir comme ça.

Jessika et Léa me regardèrent.

-Holalala on n'a loupé une série entière de Game of love.

Là, Kenan a éclaté de rire. Suivi de près de tous le monde. Game of love, les triplés étaient forte pour leurs blagues pourris. Mais voir Kenan rire autant nous avait poussé à rire et surtout à sourire devant lui.

Il était tout rouge et commença à tousser.

- Bon, on mange ou on reste là à tenir la chandelle. S'écria Léa.

Kenan lui sourit et lui tendit son Kebab. Elias commença aussi à distribuer les kebab avec Kenan. Kenan me tendit le mien et me fit un clin d'œil.

C'était vraiment bizarre entre nous deux. Et ça tous le monde l'avait remarqué. Je n'étais pas entrain de me faire un film.

Théa était à côté de moi et elle me toucha à l'épaule.

- Oui Théa.

- Si tu ressens quelque chose pour lui. Fonce et aide le à surmonter cette épreuve.

Théa et ses conseils. Je lâchais mon Kebab et la pris dans mes bras. Elle se mit à rire.

- Théa chéri ! Personne ne pourra jamais te remplacer ! Criai-je à l'attention des deux autres.

-Heee !! Méchante ! On lui ressemble je te signale ! Explosa Jessika

- Ouai que le physique. Taquina Damien

Et nous nous sommes mis à rire devant la haine de Léa et Jessika.

- Vous êtes sérieux ! Cria Léa. Je te déteste Damien.

- Dommage, moi je t'aime beaucoup ! Rigola-t-il et il m'imita, LÉA chéri, personne ne pourra te remplacer.

Et là tous le groupe s'étaient mis à rire. Kenan me regardait et je lui fis un clin d'œil. Il me fit signe et me mima avec ses lèvres.

"Après - parler"

Je lui fis oui de la tête. Nous sommes restés une heure à parler de tout et de n'importe quoi. Les triplés sont partis les premières, suivi de près de Damien et Joel.

Elias se leva.

- Nous aussi on va y aller.

Naïma se leva et me regarda. Elle poussa Elias et me fit un grand sourire. Samir se leva et nous salua de la main.

- Attend, je viens aussi. Dit Samir à Elias

Kenan se mit à rire et on regarda le trio partir.

- C'est des fous.

- Ouai...

Il y a eu un silence gênant et je commençais à frotter mes mains l'une contre elle.
- Je te mets à ce point mal à l'aise.

- Non non, mais je ne sais pas quoi faire.

Il me fit un sourire et regarda le lac l'air penseur.

- Tu sais, je n'aurais jamais cru dire ça un jour à une femme. Mais je vais te le dire. Tu m'intéresses vraiment Anissa.

J'étais toute rouge et regardais Kenan qui semblait très sérieux.

- Est-ce qu'on peut s'échanger nos numéros.. enfin pour faire connaissance quoi.

Il se grattait la joue et je me mis à rire.

- He pourquoi tu te fous de moi.

Kenan me poussa et je me couchais sur le sol rigolant encore plus. Il se positionna au dessus de moi et commença à me chatouiller.

- Je vais te punir. C'est la deuxième fois que tu te fous de ma gueule en une journée.

Normalement je n'étais pas chatouilleuse, mais il réussissait à me faire exploser de rire. Je n'arrivais pas à respirer.

- Arrête ! Criai-je

- Alors dit moi pourquoi tu rigoles de moi !

J'essayais de me dégager et il bloqua mes mains.

- Dit-le. M'ordonna-t-il

-Parce que t'es mignon quand tu parles comme ça.

Il me lâcha gêné et se gratta la tête. Kenan regardait de nouveau le lac et ce silence entre nous était agréable. Je n'étais ni stressé ni gêné. Puis je me rappelais de la mère de Kenan, à l'hôpital.

- Si tu as besoin de parler, je suis là. Lui dis-je en regardant le lac.

Je voulais voir ce qu'il pouvait bien voir d'aussi extraordinaire depuis avant. Je voyais le soleil qui descendait petit à petit à l'horizon et je voyais l'eau bleu. Ce paysage me calmait étrangement.

- Ma mère a de la peine à respirer, elle a eu une crise cardiaque par ma faute. Je lui ai crié pour une connerie. Et elle a eu sa crise devant moi. Je suis fautif... Elle aurait pu mourir à cause de moi.

Je lui ai pris la main dans la mienne et me rapprochais de lui.

- Ce n'est pas ta faute. Elle ne le pense pas. J'en suis sûre.

- Tu le penses vraiment? Si tu avais fait ça à ta mère, tu pourrais penser que ce n'est pas ta faute.

Ma mère... Ce mot me dégoûtait. Toute la haine que j'avais pour elle me remonta au visage. Kenan le remarqua et soupira.

- Laisse tomber... Je suis fautif.

- Non ! Criai-je, Tu n'aurais pas dû crier, mais ce n'est pas de ta faute qu'elle ait eu une crise cardiaque. Si tu l'avais su tu aurais fait tout ton possible pour éviter de crier. Alors ne te sens pas coupable. Elle est encore vivante, alors elle te le dira. J'en suis sûre.

Kenan me regarda et je vis une larme coulé sur sa joue.

- J'ai peur de croiser le regard de mon père, de ma petite sœur. J'en suis sûr qu'ils m'en veulent.

-Non, si y a une chose sur laquelle ils peuvent t'en vouloir. C'est que tu ne sois pas avec eux à l'hôpital. Et je suis sûr que tu n'y ais même pas rester.

Kenan sursauta et semblait surpris.

- Comment tu sais ? Me demanda-t-il

- Tu te sens fautif, tu éviteras tous le monde. Et tu avais besoin d'en parler à quelqu'un.

Kenan se leva et il me tendit la main pour m'aider à me relever. Je la pris et nous nous dirigeâmes tranquillement en dehors du parc au bord du lac.

- Tu peux m'accompagner à l'hôpital ?

Il s'arrêta, il mit ses mains dans ses poches et regardait au loin.

- Si tu veux, je viens avec plaisir. Avais-je répondu aussitôt lorsque j'avais compris sa question.