33- Un appel à l'aide

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Anissa

Nous étions chez Kenan quand son téléphone sonna. Il avait répondu et regardait ses parents.

Sa mère me racontait une histoire quand Kenan poussa un énorme cri.

- Quoi ?!

Il se leva immédiatement et enfila sa veste. Il balança la mienne sur moi, je n'avais même remarquer que je m'étais levée du canapé. J'enfilais ma veste et mis mes chaussures.

- Kenan ? Appela sa mère.

Kenan s'approcha d'elle et lui fit un bisou sur le front. Et il prit ma main dans la sienne.

- Ne nous attendez pas ce soir. Dit Kenan en sortant de la maison en m'entraînant avec lui.

Je n'osais pas lui demander ce qu'il s'était passé. Je n'osais pas. J'avais peur.

Puis mon téléphone sonna. C'était Elias, Kenan m'arracha le téléphone des mains. Et il répondu à ma place.

- Frère, j'arrive au plus vite avec Anissa. Je lui dirais.

Il écouta quelque seconde avant de souffler de soulagement. Il s'arrêta devant sa voiture et se tourna vers moi.

- Naïma a failli se faire violer dans un parc. Elle va bien.

Je n'ai rien dit, je ne savais pas quoi faire. Je m'imaginais la scène et j'avais une terrible douleur à la poitrine. Ce n'était pas possible.

Naïma ne sortait pas la nuit. Elle faisait tellement attention à ce genre de chose. Pourquoi était-elle seule dans un parc ? Est-ce qu'elle l'était ?

Kenan m'installa et me mit la ceinture. Puis je remarquais que j'étais complètement perdue. Des larmes coulèrent sur mes joues et je poussais un cri dans la voiture.

Kenan me prit dans ses bras, il avait eu le temps de s'intaller à la place conducteur.

- Tout va bien. Elle n'a rien. Heureusement que Samir l'a retrouvé avant que ce connard la touche encore plus.

Quelqu'un avait touché Naïma.

A ces mots, mon corps se figea. Je ne voulais plus entendre. Je voulais voir Naîma.

- Je veux la voir.

Kenan démarra et nous amena à l'hôpital. On a couru vers l'entrée, Samir nous attendait.

- Putain Kenan... C'est ma faute.

Kenan me lâcha la main et prit par les épaule Samir.

- Ça va aller. Lui dit Kenan.

Il se tourna vers moi et Samir me montra le couloir du doigt.

Kenan hocha la tête. Je savais que Samir avait besoin de Kenan. Ça se lisait dans ses yeux. Je courus vers le chemin que m'avait indiqué Samir. Je savais aussi que Naïma avait besoin de moi

Puis je vis Elias faire des allers retours. Quand il entendit mes pas, il couru me prendre dans mes bras.

- Elle va bien. T'inquiète pas. Elle parle avec les policiers. Me chuchota-t-il dans l'oreille.

Il m'approcha de lui et me serra encore plus fort quand la porte s'ouvrit. Deux policiers sont sortis d'une chambre et je vis Naïma sur le lit.

Elle regardait par la fenêtre. Je couru vers elle et Naïma se retourna vers moi. Je l'ai pris dans mes bras et nous avons commencé toutes les deux à pleurer.

Je n'avais pas besoin de preuve. Le regard, l'énorme œil au bord noir de Naïma voulait tout dire. Elle était habillée avec les habits d'hôpital.

- Anissa. J'ai eu tellement peur.

Je la serrais encore plus dans mes bras et je sentais qu'elle tremblait. Elle me repoussa gentiment et me proposa de m'asseoir.

- Tu n'as rien dit aux parents ? Demanda Naïma à Elias.

- Non, je te l'ai promis. Répondit Elias en lui faisant un bisou sur la tête.

Je voulais savoir ce qu'il s'était passé. Mais je ne voulais pas pousser Naïma à parler de ce moment.

Naïma regarda Elias et se tourna vers moi.

- J'ai eu une dispute avec Samir à cause d'Isam. Et j'ai fui dans le parc, parce que Samir s'énervait vraiment. Un homme est venu de derrière et me tenait avec un couteau sous la gorge.

Naïma releva la tête, je voyais de légères coupures. Puis elle redescendit la tête pour regarder Elias. Elle prit sa main dans la sienne. Naïma commença à pleurer et essuya ses larmes.

- Je lui ai demandé d'arrêter et il a coupé mon top, j'étais en soutif devant lui... Putain.

Elle commença à pleurer à chaude larmes. Elias pleurait aussi et la prit dans ses bras.

Je me tenais avec mes bras, j'avais froid. Je tremblais tellement. Je m'imaginais la scène. Naïma n'était pas forte physiquement, voire même pas du tout.

- Quand je l'ai supplié, il m'a frappée en plein visage et plus rien. Plus rien du tout. Je ne sais pas ce qu'il m'a fait.

Une infirmière est rentré dans la chambre et elle remarqua le malaise. Elle venait de rentrer au mauvais moment. L'infirmière tenait un linge, un shampoing et un gel douche.

- Je vous propose de vous doucher. Vous vous sentirez mieux. On vous garde ce soir par sécurité et pour vous donnez les analyses. Mais nous pouvons vous dire qu'il n'a pas eu le temps de vous violer.

L'infirmière était mal, et j'aidais Naïma à se lever. Je voyais qu'elle ne voulait qu'une chose. Dormir, oublier ce moment. Mais je savais aussi qu'elle voulait prendre cette douche pour se nettoyer.

Je l'accompagnais et Naïma demanda à l'infirmière.

- Peut-elle m'accompagner ?

L'infirmière hocha la tête et je l'aidais. Je la voyais se frotter le corps, me demander de lui donner le gel douche ou de vérifier que personne n'entrait dans la salle de bain.

Quand elle a finis, elle me demanda le linge et s'enroula. Naïma s'approcha de la cuvette et baissa le couvercle. Elle s'assit sans dire un mot.

Je me baissais pour être à son niveau et je l'ai pris dans mes bras.

- C'est finis. Nous sommes là. Lui chuchotai-je

Naïma ne disait plus aucun mot et ne pleurait plus.

- Je sais que tu as mal, je sais que tu as peur.

Naïma lâcha le linge et me repoussa pour pouvoir me regarder dans les yeux.

- Ce gars, je le sens. Il n'est pas venu là pour faire ça. Il reviendra. Quelqu'un lui a dit.

Je voyais dans ses yeux, la peur. Elle devait tellement perdre la tête et je comprenais un peu. C'était normal.

- Non, tu dois te calmer. Ce type t'a vu seule et c'était un connard. Lui dis-je pour la raisonner.

- Je te jure, il est venu spécialement pour moi.. Je le sens au fond de moi.

Je l'ai prise dans mes bras et je lui caressais le dos comme elle me le faisait pour me calmer.

- C'est normal de réagir comme cela. Mais tout va bien Naïma. Tout va bien.

- Tu as sûrement raison, ce type est sans doute venu là par hasard.

Vie d'une kosovare ♾Où les histoires vivent. Découvrez maintenant