22- La timidité de Naïma

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Naïma
Anissa allait enfin sortir de cette hôpital. Je devais la chercher avec Elias. Mais au dernier moment, il y a eu un problème avec sa voiture et était bloqué dans une autre ville.

Je suis allée à pied chercher Anissa. Je devrais sûrement appeler son père. Mais il nous avait demandé ce service parce qu'il avait perdu une semaine de travail et que son patron n'était pas trop content.

La poisse.

J'espèrais au fond de moi de croiser quelqu'un qui pourrait nous amener à la maison. Enfin amener Anissa chez elle.

Je suis rentrée à l'hôpital et j'allais me dirigé vers sa chambre. Quand quelqu'un a posé sa main sur mon épaule. Je me tournais et reculais.

Je n'aimais pas trop être tactile avec les gens. La personne ne devait pas être au courant de ça.

Samir était là, souriant et n'a même pas remarqué mon malaise. Je lui souriais.

- Ça va ? Me demanda-t-il

Il était vraiment fort pour sourire. Son meilleur ami était dans le coma. Il avait des cernes et semblait fatigué. Kenan représentait beaucoup pour lui.

Elias m'avait dit pour son père. Et que la seule personne qui avait réussi à l'aider, était Kenan. Pour Samir, Kenan était son grand frère et il lui devait beaucoup.

- Ça va .. et toi ?

- Ça peut aller. Tu vas voir Anissa ?

J'hochais la tête et on se dirigea vers les chambres. Toutes les fois que je venais à l'hôpital, j'espérais le croiser. Mais je ne le voyais jamais et là il était là.

Je ne sais pas quoi lui dire.

On a marché en silence et il allait me saluer pour partir vers la chambre de Kenan. Mais je l'ai retenu. J'ai tiré sur sa veste.

Samir était surpris et moi aussi. J'avais osé faire un pas vers lui.

- Tient ! Lui dis-je en lui donnant sa boites de cigarette. Je sais pourquoi tu fumes, Elias me l'a dit. Donc tient.

Samir prit la boîte et la regarda quelque seconde avant de me le tendre.

- Tu es la personne qui doit garder cette boîte. Je ne sais pas si tu as compris. Mais je ressens quelque

D'un coup Samir regarda la chambre de Kenan et se retourna vers moi.

- Ce n'est pas le bon moment. On reparlera de ça. s'il te plait.

Il me prit la main et posa la boîte dans ma main. La porte d'Anissa s'ouvrit et je cachais la boîte dans mon dos.

- Vous faites quoi tous les deux ? Nous demanda Anissa en refermant la porte derrière elle

- Rien rien. Répondit Samir en me souriant.

Il arrivait à sourire comme ça malgré la situation.

- On discute. Ajoutai-je

Je remarquais qu'Anissa tenait un sac. Je lui ai pris des mains. Elle devait se reposer, c'est ce qu'avait dit les medecins et c'est aussi ce qu'on avait appris à l'Uni.

- Je vais voir Kenan. Nous dit Anissa

- Tu ne dois pas rentrer te reposer ? lui demanda Samir en étant très sérieux.

Il s'était aussi inquiéter pour l'état d'Anissa. Il parait que quand il venait voir Kenan, il ne partait pas avant de voir un moment Anissa.

- Je n'irais pas sans voir Kenan. Lui répondit Anissa

Elle se dirigeais vers la chambre de Kenan et toqua trois fois avant d'entrer.

Elmira était assise sur le bord du lit, elle se retourna et nous fit un grand sourire.

- On vous laisse un peu du temps les deux. Lui dit Elmira en nous poussant Samir et moi dehors.

Retour dans le couloir. Elmira nous regarda puis nous dit.

- Vous pouvez aller à la caffet. Moi je vais rejoindre mon père. Byebye les amoureux.

"Amoureux", je sentais mon corps devenir de plus en plus chaud. Comment je devais réagir à ça ? Corriger l'erreur d'Elmira enfin elle n'avait pas tord.

J'étais belle et bien amoureuse de Samir. enfin je crois.

Samir se baissa et me regarda dans les yeux. Il m'observa en silence. Il devait voir que je rougisais, mais il ne disait rien.

- On va boire un chocolat chaud. On m'a dit que tu adorais ça. Me dit Samir en commençant à marcher.

Quand Samir marchait, ou parlait. On resentait quelque chose. Il ne le remarquait pas, mais sa présence nous bloquait. Il était puissant, on avait toujours peur de dire une connerie avec lui.

Quand nous sommes rentrés dans la caffet, on a remarqué la foule. Samir m'a proposé de m'installer à une table pour aller prendre les boissons. et il est revenu avec deux tasses de chocolat chaud.

- Trois sucres, c'est meilleure. Me dit Samir en me souriant et en goûtant la boisson chaude.

- Je le bois comme ça à la maison.

Samir me fit un clin d'oeil et posa sa tête sur la table.

- Je ne devrais pas le dire comme ça. Mais Kenan m'en voudrait si je te disais pas là maintenant.

- De quoi tu parles Samir ? Lui demandai-je

Je ne comprenais vraiment pas ce que voulait me dire Samir. C'est sous-entendu. Je n'arrivais pas à le croire enfin j'avais peur de me faire un film.

- Je crois être... non je suis amoureux de toi. Me dit Samir en relevant la tête de la table.

Pour la première fois, je sentais une joie dans mon coeur. Vous savez quand vous avez l'impression de voler tellement que vous n'avez plus la pression.

J'avais toujours peur de Samir. Qu'il ne m'apprécie pas ou fait une petite balgue sur ma personne. J'avais peur qu'il me voit comme une gamine.

Mais là, je voyais dans son regard de la peur. Il avait peur que je l'envois sur les roses. Je lui fis mon plus gros sourire et commença à rire.

Samir parraîsait mal à l'aise. Il devait penser que je riais de lui et je lui ai pris sa main dans la mienne.

Je sentais des larmes me couler sur les joues. Je me sentais bien, mille fois mieux.

- Je suis aussi amoureuse de toi Samir. J'avais peur que tu ne ressentes pas la même chose que moi.

Samir serra ma main contre la sienne. Et je lui ai fait mon plus grand sourire. Le voir agir ainsi à mon égard me faisait un bien fou.

- Quand Isam m'a dit que tu étais en couple. J'ai vraiment perdu espoir. Mais quand tu m'as dit que non et que tu m'as donné tes cigarettes alors que tu fumes pour ton père.

Merde, j'en avais trop dit. Je m'arrêtais et remarquais que j'avais parlé d'Isam.

Isam est le meilleur ami de Samir, et il m'avait mentis sur Samir.

Samir était silencieux, et j'étais sûr qu'il essayait de faire le lien. Il poussa un soupir quelque seconde après et me regarda dans les yeux.

- Il t'aime aussi. Bordel, je ne l'avais pas remarqué.

Vie d'une kosovare ♾Où les histoires vivent. Découvrez maintenant