41- Double personnalité

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Sofian

Anissa commença à rire, et ce rire je le reconnais. Il était comme le mien quand je pétais un câble. Je n'avais plus en face de moi Anissa, mais quelqu'un d'autre.

Je regardais Kenan qui semblait être sous le choc.

Il n'avait jamais vu ça, les crises d'Anissa. Ça faisait longtemps qu'elle n'en avait pas eu. Tout ça parce qu'on ne se parlait plus. Et voilà que je revenais et ses crises avec.

Anissa s'arrêta de rire et pointa la porte.

- Tu n'as pas le droit de venir comme un ange pour que je te pardonne. Aujourd'hui mon père est mort. Et il n'y a que la famille qui soit admise dans cette pièce alors.

Anissa se tourna vers Kenan.

- Tu peux lui dire de partir et de ne plus jamais venir.

- Anissa, t'es entrain de me dire de partir ? lui demandai-je

Elle s'est approché de moi et m'a foutu un coup de poing. Mais j'ai bloqué sa main dans la mienne.

Ses yeux, sa colère, sa haine. On ne pouvait jamais penser que cette fille pourait devenir une fille dangereuse.

Mais elle l'était.

- Casses-toi et ne me reparle plus jamais ! Hurla-t-elle en essayant d'enlever sa main

- C'est toi qui m'a dit que je pouvais encore me rattraper, alors j'essaie. Lui dis-je en serrant sa main dans la mienne

Anissa perdait le contrôle. Je le savais. Elle allait commencer à crier et à hurler comme une folle.

Ma cousine avait toujours eu cette réaction quand elle ne supportait plus son masque.

Lors de ses anniversaires, elle souriait devant son père. Et quand elle était seule, la petite Anissa hurlait et pleurait.

Il n'y avait que moi qui arrivait à la calmer, mais je l'avais abandonné. Personne n'était au courant de ses crises. Et depuis mes 8 ans, j'avais arrêter de venir chez elle pour la calmer. Elle avait du survivre à ça toute seule.

- Ça va aller Anissa.

Ma cousine rigola et commença à m'insulter. Puis quand elle réussit à sortir de mon emprise. Elle me pointa du doigt.

- Je te HAIS Sofian ! Je te connais et tu n'es qu'un connard qui pense qu'à sa gueule. Moi j'ai toujours essayé de venir vers toi et tu m'envoyais toujours chier bordel. Tu n'as jamais été là pour moi !

Je secouais la tête et m'approcha d'elle.

- C'est faux. Je l'ai été ! Et je suis désolé de n'avoir pas été là pour les années suivantes. Je suis désolé.

Anissa commença à crier. Et j'ai essayé de la prendre dans mes bras. Mais elle me repoussait quand Kenan la prit dans ses bras.

Ma cousine ne criait plus. L'infirmière venait d'entrer dans la pièce avec une aiguille dans la main.

Puis je regardais Anissa dans les bras de Kenan. Elle pleurait silencieusement. Il avait réussi à la calmer et à prendre ma place.

Je me suis tourné vers mon oncle qui semblait apaisé. Il était mort parce qu'il savait que Kenan était le bon ? Ou parce qu'il n'avait pas le choix ?

Puis l'infirmière s'approcha de moi.

- Si vous voulez, elle peut se reposer dans une chambre un moment.

Kenan m'appela et secoua la tête.

- On va rentrer à la maison hein Anissa ? Lui demanda-t-il

Anissa le regarda intriguée.

À la maison ?

Quel maison ? Je connaissais ma cousine, elle ne pourrait pas vivre dans cet appartement toute seule et même si des personnes vivaient avec elle. Anissa ne pouvait plus vivre dans son appartement, sa maison.

- à la maison ? Kenan

Il lui coupa la parole en l'embrassant.

- Je parlais de chez moi. Ensuite si tu veux, tu peux aller chez Naïma. Ou sinon tu vas chez Zeqir. C'est comme tu le sens. Saches juste une chose. Je t'aime et je serais toujours là pour toi. Ton père... ce matin m'a dit qu'on pouvait se marier cet été ou à la fin de tes études. Je voulais de le dire dans un autre contexte, mais voilà.

Kenan la berçait dans ses bras et je voyais l'amour qu'entretennait ses deux là. Oncle Moustafa pouvait partir tranquille.

Cet homme aimait vraiment sa fille.

- Je veux rentrer chez moi. Dit Anissa

Kenan et moi furent choqué. Nous savions tous les deux qu'elle n'y arriverait pas.

Anissa voyant l'expression de Kenan lui fit un petit sourire.

- Je veux prendre mes affaires, des habits. Puis j'irais chez Naïma. enfin quelque jours. Puis on verra.

Je me rapprochais des deux et Anissa me lança un regard. Elle s'était calmée.

- y a toujours la chambre de Zeqir de libre ? lui proposais-je en me frottant les cheveux.

Anissa secoua la tête.

- Je

- Tu fais comme tu le sens. lui chuchota Kenan. Les autres nous attendent.

Nous nous sommes dirigées à l'extérieur. Et Anissa avait juste regardé son père quelque seconde de plus en silence. Puis nous avons rejoint tout le monde.

La mère de Kenan prit dans les bras Anissa. Puis lui fit un bisou sur le front.

- Tu peux venir chez nous, chez Naïma, chez Zeqir ou chez Sofian, Ma fille.

Anissa l'a prise dans ses bras.

- Merci merci merciiii! S'écria-t-elle en pleurant.

Elle les prenait tous dans leurs bras. Puis quand Anissa arriva vers moi. Elle me sauta dans mes bras. J'étais surpris de son geste. Je n'aurais jamais pensé qu'elle me pardonnerait, enfin je ne savais pas si c'était le cas.

- Soso est de retour ? demanda Anissa.

J'avais ma place ?

-Oui. dis-je en pleurant et en la serrant dans mes bras. Tonton avait raison. Je ne dois rien garder pour moi. Je suis tellement désolé. Désolé de mettre éloigné de vous tous.

J'entendais ma mère pleurer, mon père se mouchait dans un mouchoir.

Quand Anissa me relâcha. Zeqir me prit dans ses bras.

- Mon frère est de retour. Ça fait plaisir.

Zeqir prit ensuite Anissa.

- Mes condoléances et tu peux venir chez nous si tu veux. Rayan sera content de voir sa tata.

Anissa eut un petit sourire et se tourna vers le père de Kenan.

- Je préfère aller chez Kenan. Je ne pense pas que Rayan doit me voir dans cet état. Et je ne veux pas déranger.

- Tu nous dérangeras pas ! S'écrièrent les mères d'Elias et la mienne.

Anissa prit dans ses bras ma mère et celle d'Elias.

- J'ai besoin de Kenan. Lui chuchota-t-elle

Il n'y avait que les deux mère et moi qui avaient entendu. La mère de Kenan s'approcha d'Anissa.

- Venez tous chez nous ce soir.

Vie d'une kosovare ♾Où les histoires vivent. Découvrez maintenant