Retour vers le passé : Eren Kaizaki

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  Bien sûr que j'ai vu ses sourcils se froncer, oui je sais il est énervé. Le problème est que si je ne lui en parle pas rien ne s'arrangera. Il faut que je le fasse, il faut qu'on en parle, ça ne peut que nous faire du bien. Je l'écoute parler sans répliquer, sans dire un mot, mais je ne l'ignore pas, je suis attentif et ça se voit. Je prête attention au moindre de ses gestes, après tout ça fait aussi partie de mon métier d'analyser les gens. Je me pince les lèvres alors qu'il se livre à moi. Au final est-ce qu'il souffre parce que je suis sortie avec une fille qu'il aimait ou est-ce qu'il souffre parce que je me suis éloigné de lui. Je tente de lui demander, mais les mots ne veulent pas sortir et dès lors ou je peux sortir un son je suis coupé par Levi. Ma faute. Est-ce que je suis responsable de son chômage ? Je me mord la lèvre inférieure et baisse la tête alors qu'il me parle de faire la prostitué pour dormir chez cet homme. Je ressens une étrange douleur dans ma poitrine. Je ne veux pas qu'il parte, je ne veux pas qu'il voit cet homme qui ne fait que jouer avec lui... 



Je tente de le retenir, mais je n'ai aucun argument. Alors qu'il part dans sa chambre je pose ma main sur tout mon visage et mon autre main sur la table. J'entends ensuite sa voix résonner dans mes oreilles pour me dire qu'il me déteste et bien qu'il ne le dit qu'une fois ça résonne comme un échos dans mes tympans. Je me pince les lèvres et commence à trembler, puis j'entends un miaulement et sens un frottement sur ma jambe droite. Je lève la tête avant de la baisser vers l'animal. Le chat est sûrement en train de marquer son territoire. Je me baisse pour le prendre dans mes bras et le caresser. Il ronronne deux minutes et attrape mon bras avec ses griffes pour me mordre. Je soupir de douleur et lâche le chat qui s'enfuit. Il a un caractère de chat, mais il a surtout le caractère de son maître. Je regarde mon bras qui a des égratignures ainsi que des morsures et saigne doucement. Ça brûle, mais c'est rien. Je vais tout de même dans la salle de bains pour désinfecter ça, des griffes de chat son pleins de microbes on va éviter l'infection. Une fois fini je sors de la salle de bains et voit le chat assis à la porte de Levi. Je m'approche de celle-ci et le chat me feule alors que je toque à la porte du brun.



« Levi ? » 



Je regarde le chat gratter à la porte et miauler. Il a une grosse envie de voir son maître je crois et quant à moi je dois lui parler. J'attrape la poignet et hésite à ouvrir cette porte. Je me signale à Levi et j'ouvre la porte. Le chat me passe devant et court sur son maître, j'ai l'impression qu'il veut le réconforter. Un léger sourire s'affiche sur mes lèvres en voyant cette scène. La porte est ouverte mais je reste toujours sur le pas de la porte.



« Levi, pardonne-moi... Pardonne moi pour tout s'il te plaît. Pour la fille je n'ai aucune excuse, tu sais je suis un homme qui en demande dans le pantalon. » Je me gratte la tempe et détourne le regard.
« J'étais ado et je n'avais qu'une envie c'était de faire des choses salaces, elle m'a menacé de me quitter si je ne restais pas plus avec elle et moi... Et moi je n'avais pas vu qu'elle nous séparait. Je l'ai vu trop tard. »



Mon regard se brouille et je m'approche de lui avant de me tenir devant lui toujours debout. Je crois que j'ai envie de pleurer, ma voix se serre.


« Levi... »
Je tente d'approcher ma main du chat qui feule de nouveau.



« Hmm je vois, tu ne m'aime pas. Tu sens que je suis quelqu'un de mauvais pour ton maître. »



Ou de mauvais tout cours... Je soupire et me tourne vers la porte. Je m'approche de celle-ci et m'apprête à sortir, mais avant :



« Je veux que tu restes. Ici c'est chez toi. Comme on est en colocation il y a des petites règles et c'est de même de mon côté. Tu ne ramènes personne à la maison et je ne ramènerai personne non plus. S'il te plait reste. Ne te sacrifie pas encore... »



Je ferme la porte et je vais dans le salon. Par sacrifier je voulais dire ce vendre. Peut-être qu'au début il aimera baiser avec cet homme, mais à un moment ou un autre il se lassera et il n'aura pas d'autres échappatoires. Je m'allonge sur le canapé et regarde le plafond. Je n'ai jamais remarqué que cet appartement était si silencieux. Une larme coule le long de ma joue, et je me tourne pour enfouir ma tristesse dans l'oreiller.

Je t'aime. Moi non plus, connard.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant