It's karma bitch : Levi Akatsuki

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Son sourire en réponse au mien m'apaise et me fait du bien. Enfin, j'entrevois la possibilité du retour de notre amitié. Il semble remarquer les cercles foncés sous mes yeux, et comme on peut l'attendre de cet idiot, il s'en inquiète. Je réplique avec sarcasme :

« Je dormirais plus quand je s'rais mort. »

Quand il caresse mon cou, à l'endroit de la morsure, mon corps se fige. Je rejette sa main d'un mouvement d'épaule. J'essaie de rester de bonne humeur, pour lui, pour ne pas qu'il s'inquiète outre mesure. Mes problèmes doivent rester les miens. Et puis, c'est comme si me toucher pouvait lui permettre d'entrevoir ce que je vis vraiment, voir le contaminer. Je me racle la gorge, et lui sort une fois de plus une phrase de mon ironie habituelle.

« Ce bordel, tu le comprendras quand t'auras arrêté de sucer ton pouce. »

Mon bras, encore sous l'eau, est remonté à la surface de force.

« Er... »

Il appuie sur l'un de mes bleus, mais je ne lui fais pas remarquer, comme si je le méritais, comme si j'aimais qu'il me fasse mal. Je le laisse pester, et laisse échapper, effrontément mais tout bas :

« De ma peau... »

Ce gamin semble remarquer sa poigne et m'embrasse là où il appuyait. Bizarrement, je frissonne. Depuis quand se soucie-t-on de ma douleur ?

« Ça va... C'est bon, je vais te laisser ta chance. »

Je reprends mes aises, maintenant que les blessures ont été aperçues, inutile de les cacher. Je pose donc mes bras de chaque côté, sur le bord du bain. Mon regard, plus intense, un poil pervers, parcours le visage de mon...ami.

« Je te rassure, j'suis pas battu, du moins, je suis consentant. Tu sais, « baiser » ne me suffisait plus, j'avais besoin de quelque chose de plus...intense. »

Je ne me perds pas dans les « pourquois », et n'évoque que les faits. Mon esprit divague, et mes yeux parcourent désormais le ciel. C'est l'heure des vraies retrouvailles, l'heure d'une vraie confidence j'imagine ; histoire de marquer le coup, je me lance :

« Y'a bien une chose que je n'ai jamais faite sexuellement et qui me serait peut-être plus bénéfique que ce que je fais en ce moment... »

Mon visage apparaît soudain plus humain, presque innocent.

« Je n'ai jamais fait l'amour... »

Je soupire, prenant conscience que tout ce qui sort de ma bouche depuis bien longtemps est soit négatif, soit triste à en mourir. Alors, je me mets une nouvelle fois à sourire, mais d'un sourire forcé qu'on ne peut cacher. Je lui ébouriffe les cheveux et change de sujet :

« Enfin bref, t'as l'air crevé aussi... Le boulot ? »

Je t'aime. Moi non plus, connard.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant