Retour vers le passé : Levi Akatsuki

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  Pathétique. Cette scène n'est rien d'autre qu'une comédie orchestré par l'alcool. Je vais lui faire payer en finissant de lui vider ces entrailles à cette bouteille ! Et pourtant... Et pourtant, Dieu sait que je me sens bien à cet instant là, serré contre lui, encore un peu moins seul, aussi proche du seul être humain que j'ai pu affectionné dans ma courte vie. Nous ne sommes plus les mêmes, je ne sais pas vraiment qui j'ai en face de moi. Je n'enlace pas la personne, j'enlace le souvenir de notre amitié perdue. "Les inséparables", comme ils nous appelaient. J'aimerais tellement revenir à cette période, redevenir un enfant insouciant, ignorant...

Un soupire s'échappe de ma bouche, mon corps s'alourdit, je m'oublie peu à peu jusqu'à ce que... « Lev', tu es bourré... Il vaut mieux que tu ailles te coucher. » Eren me repousse, me sort de mon endormissement, et je le fusille du regard. A mon arrivée aujourd'hui, ce sale morveux sautillait comme une pucelle, avec son sourire niais, prêt à m'enlacer et là, il fait la mijaurée. A quoi tu joues Eren ? Si mes changements de comportement lui paraissent incompréhensibles, qu'en est-il des siens ? Et puis, de toute façon, ce n'est pas comme si ce geste voulait dire quelque chose.



Tsk. T'es juste chiant. Épuisé de cette journée. Ce sont les seuls qui ont pu sortir de ma bouche.

« Va dans ta chambre, je vais m'occuper de ranger... Tu veux de l'aide pour quelque chose ? »

T'es qui pour me donner des ordres ? "Va dans ta chambre", mais t'es sérieux ?



VLAM. Pauvre chaise, elle n'aurait pas du se trouver dans le passage à cet instant là. Du côté de mon tibia, on verra demain, je ne ressens plus vraiment la douleur, là.

J'entre dans l'appartement, je crois qu'il me demande ce que je déjeune le matin mais j'ai plus envie de parler. Je m'approche de lui, je le fixe un moment, puis fixe la bouteille. Je vais la chercher et me dirige vers ma chambre en la buvant au goulot pensant que cela puisse m'aider avec mon insomnie régulière. Je vais le laisser aller se coucher, Môsieur a des responsabilités et j'ai assez vu sa tête de premier de la classe pour aujourd'hui.



Une fois dans la chambre, je m'assois sur le bord du lit, face à la fenêtre et finis la bouteille. C'est ça, mon quotidien, ce dont j'ai besoin, ce qui me réconforte, me fait oublier et qui pourtant me fait bien plus de mal. Je soupire et me déshabille entièrement, comme j'ai l'habitude de le faire pour dormir. Et je repense encore à la phrase d'Eren concernant son pyjama. Sors de ma tête ! Ça fait trop longtemps que t'y es, mec !



La pièce tangue, mon visage reste impassible, bien trop habitué. Accroupi devant un des derniers cartons à ranger, que j'ai précieusement garder ici pour qu'Eren n'y touche pas, je sors une toile d'un carton, une peinture que j'avais faite il y quelques années : un portrait d'Eren, du souvenir que j'en avais... Je me lève tant bien que mal, ouvre la fenêtre et... le jette dans la rue.


Trop encombrant.
Trop fatigué.


Je vacille et tombe sur le lit. Je réussis à me mettre sous les couvertures et ferme enfin les yeux après cette journée plus qu'éprouvante.

Je t'aime. Moi non plus, connard.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant