It's karma, bitch : Levi Akatsuki

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Je reste impassible, mais je ne rate pas une once des émotions s'affichant sur son visage. Ses traits le trahissent : mes mots l'ont atteint, bien que calculés et dits de manière plutôt douce, comparé à d'habitude. Plus précisément, j'ai l'impression qu'il bloque sur l'aveu concernant mon nouvel et faux "ami". Serait-il jaloux ou me fais-je des idées ? Encore une fois, je ravale cette pensée et la refourgue loin dans mon inconscient. Ma main passe ici et là sur le bras opposé, dans un mouvement spontané. Malgré la situation, je me sens plutôt apaisé.


Je comprends finalement ce qui l'a vraiment gêné dans mes dires, quand il insiste en répétant que je le déteste. A cet instant, mon regard se perd dans l'eau... Est-ce que j'allais trop loin ? Bien sur, une partie de moi le déteste vraiment, pour le passé et pour autre chose que je ne saurais vraiment définir... Mais en réalité, je suis assez réfléchi pour savoir que ce sont des histoires de gamin et qu'il faudra bien que je tourne cette page à un moment ou à un autre, surtout sachant la vérité : j'apprécie clairement ce que nous étions, et j'aimerais le retrouver encore aujourd'hui...


Je passe machinalement ma main sur la morsure près de mon cou et descend sur les différentes marques, les yeux toujours perdus dans le vide. Ce que je vis avec Jaden semble plutôt malsain, mais je ne me sens pas prêt à m'en défaire pour le moment. J'aime ça, j'aime me sentir appartenir à quelqu'un, comme s'il ne pouvait pas m'abandonner étant donné que je me donne à lui de cette manière. Je souffle légèrement à cette pensée, j'ai conscience d'être un "tordu", comme dirait le commun des mortels ; et je m'en veux d'être là, face à Eren, l'humain le plus innocent que je connaisse, comme si je pouvais le salir rien qu'en le regardant. C'est ça qui me dégoûte le plus, au final...


Quand au tableau perdu, je perds espoir de le retrouver un jour, et me promet de le refaire dès que je le pourrais. Je reste muet à ce sujet et hausse seulement les épaules, un peu déçu, sortant à peine de mes précédentes pensées.


Tout d'un coup, l'atmosphère change et mes organes se serrent rien qu'au ton de sa voix lorsqu'il commence à parler du fait de le pardonner. Je plonge à nouveau mon regard dans ses yeux verts, sincèrement touché par ses paroles. J'essaie de rester calme et fier, mais au fond je jubile. Enfin j'obtiens ce que j'avais toujours voulu entendre, et même sachant pertinemment que c'est mal, je suis ravi qu'il se mette dans cet état. Alors, je le nargue, avec un air faussement méprisant :


Ce ne sont que des paroles, j'ai plus confiance. C'est trop facile...


Pourquoi toujours des paroles aussi froides ? Décidément, je me demande si je mérite son pardon. J'avale difficilement ma salive, regrettant déjà cette phrase et fuis son regard. Que faire... ? Je ne sais pas ce qui me prend à ce moment là, mais je lui envoie de l'eau à la figure et reste figé un moment. Et puis, comme par magie en voyant sa tête trempée, je ris comme je n'avais pas ri depuis longtemps.


C'est bon...cette tête d'idiot me manque beaucoup à moi aussi.


Consécration, un réel sourire sincère se forme sur mon visage, signant le début de la paix entre nous. -jusqu'à la prochaine bataille-

Je t'aime. Moi non plus, connard.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant