It's karma, bitch : Levi Akatsuki

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Mon cœur a bien failli lâcher. Je m'attendais à tout sauf à lui, surtout dans un endroit aussi peu peuplé, au moment même où mes pensées se tournaient vers lui. En général, je ne crois pas vraiment au destin et à toutes ces conneries mais tout de même, drôle de coïncidence que de se retrouver ici.


Je reprends mon aise, l'air de rien, les bras appuyés sur les rebords du bain. Il avait l'air tout aussi choqué, alors je suppose qu'il n'a pas pu questionner Jaden en lui demandant où je me trouvais... Ou alors... Peut-être a-t-il remarquer les marques parsemées sur mon corps ?! Merde. Je soupire et l'observe discrètement se placer dos à moi, dans un autre bain.

Et voilà qu'il m'assaille de questions d'emblée. Un "bonjour", tout simple, sans chichi, ça le tuerait ? Une vraie fillette celui-là ! Je décide de prendre sur moi par rapport à ce manque de politesse, supposant que mon ex-ami a simplement stressé en ne s'attendant pas à me voir ici. Je me lève, toujours dans le plus simple appareil, sans gène et me dirige vers son bain.


Tu sais, le bain pouvait nous accueillir tous les deux... Surtout si tu voulais me parler.


Je m'enfonce à mon tour dans l'eau sans trop attendre pour ne pas trop lui imposer à la vue mon appareil génital -fillette qu'il est- et ajoute.


Certes, j't'aime pas et tu me sors par les yeux mais je vais pas te bouffer non plus. On peut parler.


Je VEUX parler, mais je l'avouerais pas. Sa tronche de niais m'a manqué, je le sais, je le ressens, et c'est pourquoi j'accepte de faire ce pas vers lui. Il a de la chance, aujourd'hui, j'ai conditionné mon esprit pour un moment de zenitude;


J'étais chez... Je marque une pause, cherchant à cacher la vérité sans vraiment savoir pourquoi.
... un ami.


Je plonge mes yeux gris dans les siens un moment. Je réfléchis à ce que je peux lui dire, sans devoir lui mentir, et ce que je préfère garder pour moi. Je reprends alors :


J'avais besoin de digérer nos retrouvailles. C'est trop pour moi, te retrouver, devoir te pardonner, accepter de dépendre de toi...


Et puis, il y a aussi le fait que je pense trop à lui, à ma mère, à ma vie merdique, à l'alcool. Le fait que j'ai ce besoin de tester mes limites pour souffrir, me sentir vivant afin de ne pas me laisser dévorer par ma nostalgie, mon dégoût et mes idées noires... Mais ça, je ne lui dirais pas, c'est déjà un énorme effort de ma part de lui avoir avouer avoir eu du mal avec ces retrouvailles. Il le savait oui, tellement j'avais pu être exécrable ce jour, mais mettre tout à plat de manière posée ne pouvait qu'être bénéfique à tous les deux.

J'essaie de lui sourire, mais rien ne transparaît, il faut croire qu'en dehors de mes périodes alcoolisées, je ne sais plus faire. Je reste étrangement calme, cela dit, comme si j'attendais qu'il fasse ou dise quelque chose de rassurant, d'apaisant. Et puis, en reluquant son visage, je me souviens vaguement : j'ai jeté son portrait si durement réalisé dans la rue, ce fameux soir. Je me racle la gorge, un peu gêné mais pensant pouvoir changer de sujet grâce à ça :


Aussi euh... T'as pas retrouvé un tableau en bas de ton immeuble ? Ouais, l'alcool, tout ça...


J'espère que non, mais j'espère aussi pouvoir le retrouver. Finalement, ce "truc" me tient à cœur, comme toutes les toiles que je peins. Elles sont toutes la représentation d'un bout de ma vie...

Je t'aime. Moi non plus, connard.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant