III

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Raven Scar.
Samedi 13 novembre 2017 - Vancouver, Canada.

-Alors ? Tu m'aides oui ou non ? m'exaspérais-je.

Ca faisait pratiquement deux heures que je me tuais à essayer de faire mes fiches d'exercices de math et j'en avais juste marre.

-Non mais tu m'écoutes quand je te parle, Bulle ? criais-je en me tournant vers ma table de nuit, là où résidait mon poisson rose. J'ai besoin de toi, et toi, et toi tu continues à tourner en rond dans ton bocal !

Je marchai d'un pas traînant jusqu'à mon lit et m'affalai dessus, avec la grâce d'une baleine échouée.

J'étais si désespérée que je me mettais même à engueuler mon poisson. J'allais devenir cinglée.

-Papa ! hurlais-je sans me relever.

Je l'entendis monter quatre à quatre les escaliers et quand je le vis apparaître sur le seuil de ma porte, une expression paniquée sur le visage, je culpabilisai légèrement d'avoir crié ainsi. Depuis ma dépression, il s'inquiète beaucoup trop pour et moi et a toujours peur que je fasse une bêtise.

-Désolée. Tu saurais m'aider pour mes maths ?

-Oui, bien sûr, souffla-t-il, soulagé.

On passa encore une heure à bosser, il tentait de m'expliquer puis je faisais les exercices. J'étais en plein dedans quand je le vis réfléchir.

-On est le combien, Raven ?

-Euh... Le 12 ?

Il sortit son téléphone pour vérifier et son visage pâlit.

-Nan, on est le 13, s'exclama-t-il.

Il voulut courir hors de ma chambre mais il se prit les pieds dans ma couette et tomba de tout son long contre le sol.

-Je sais que tu aimes bien les câlins mais, à voir ta tête, ce n'est pas le bon moment. Tu feras un câlin à ton ami le sol quand tu auras terminé ce que tu dois faire, tu ne crois pas ? rigolais-je.

Il se releva en marmonnant des injures.

-Rigole, Raven, rigole. Moi j'ai ma réunion et toi je pense que tu as ton match, s'écria-t-il en courant vers sa chambre.

Mes yeux s'ouvrirent en grand et je lâchai un cri. Directement, j'enlevai mon pyjama que j'avais déjà enfilé pour mettre ma tenue de cheerleader. Je me fis ma queue bien haute et courrai en bas en même temps que mon père.

-Maman ! hurlais-je. On part, on est en retard !

Je l'entendis rire du salon.

-Tu as vraiment pris de ton père, Raven. Je n'oublie jamais quand j'ai quelque chose de prévu ! me cria-t-elle.

Je courus jusqu'à la voiture de mon père et il claqua la porte derrière lui. C'est là que je remarquai qu'il n'avait qu'une seule chaussure au pied, l'autre était dans sa main, et que sa cravate était mise n'importe comment.

-Tu penseras à t'habiller correctement avant de rentrer dans la salle, ris-je.

Il conduit à toute vitesse jusqu'à l'entrée de mon lycée. Heureusement qu'il n'y avait pas de policiers sinon on aurait eu pas mal d'amendes.

Je claquai un bisou sur sa joue et puis je partis, toujours en courant, vers le gymnase.

Si j'ai pas perdu au moins un kilo je fais grève.

-Te voilà enfin, hurla Lily. On aurait dû être sur le terrain il y a au moins dix minutes.

-Eh bah je suis là alors arrête de crier et allons-y au lieu de perdre encore plus de temps à s'engueuler !

Le 13 Avril Où les histoires vivent. Découvrez maintenant