VIII

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Raven Scar.
Mardi 06 décembre 2017 - Vancouver, Canada.

Je me réveillai dans un sursaut, un poids venait de s'abattre sur mon ventre et je commençai à tousser de surprise. Louise venait de s'étaler sur Cléa, Gaëtan et moi et se tordait de rire en se tenant le ventre.

-Louise, bordel, tu fais chier, grogna son frère en se frottant les yeux.

-Je viens de rentrer de chez Camille. On n'a pas école, aujourd'hui, par contre je savais pas que vous non plus.

-Qu'est-ce que tu racontes ? Bien sûr qu'on a école, grognais-je.

Elle me regarda avec de grands yeux, comme pour savoir si j'étais sérieuse, et partit dans un fou rire hystérique. Cléa râla, prit ses lunettes qui se trouvaient sur la table de nuit et se leva pour pouvoir regarder l'heure sur son téléphone.

Elle eut un petit temps de réaction en voyant l'heure et poussa un cri. Louise, qui ne se remettait toujours pas, rigola encore plus fort. 

-Il est dix heures, putain ! hurla Cléa. Bougez-vous, bande de larves !

Je regardai Gaëtan, comme pour être sûr d'avoir bien entendu et, à voir sa tête, oui. On se leva d'un bond en faisant tomber Louise au passage en on courut tous les trois en même temps vers la salle de bain. 

-C'est moi la première, je prends plus de temps que vous tous à m'habiller ! hurla Cléa.

-Et moi je suis le plus vieux, bougez ! nous dit son frère en nous poussant contre le mur.

-J'suis l'invitée, c'est moi d'abord ! leur criais-je en les attrapant par la manche pour pouvoir passer devant eux.

-Tu rigoles ? Tu squattes tout le temps ici, me dit Cléa.

-Elle a raison, ça fait longtemps que t'es plus une invitée, cria Louise de la chambre de Cléa.

Je me demandai souvent pourquoi est-ce que leur salle de bain était à l'opposé de leurs chambres, il faut à chaque fois traverser toute la maison. On se bouscula dans les escaliers et je faillis tomber plusieurs fois.

Enfin arrivés devant la salle de bain, on rentra tous en même temps en s'engueulant.

-Non mais Gaëtan, t'es à l'université, tu commences pas à neuf heures, toi ? s'écria Cléa en le poussant pour le faire sortir.

-Et alors ? C'est vingt fois plus important, couillonne !

J'aidai Cléa en le poussant de tout mon poids. Il essayait de résister mais ses chaussettes glissaient à cause du carrelage.

-Bon ça va, ça va ! capitula-t-il. Je ne me laverai pas, tant pis.

-Comme ça tu pueras encore plus, bonne idée, rigola Cléa en lui claquant la porte au nez.

Trente minutes plus tard, on était lavées et habillées. Première fois de ma vie que je me prépare aussi vite. On sortit de la maison en courant, Cléa me lança les clés de sa voiture et je démarrai dès que je mis un pied dedans.

-Tes parents ne vont pas t'en vouloir ? 

-Ca m'étonnerait qu'ils soient rentrés, et au pire, je leur expliquerai.

Les parents de Cléa avaient acheté une voiture pour elle et Gaëtan, mais ils ne voulaient pas qu'ils la prennent pour aller à l'école et préféraient qu'ils y aillent en bus, ce que je trouve débile, sois dit en passant. C'est vrai, tu n'achètes pas une voiture pour ne quasiment pas l'utiliser ?

On arriva à l'école avec plus de trois heures de retard, et on dut soudoyer l'éducatrice pour qu'elle accepte de nous faire un mot.

Quand on entra dans la classe, j'ai bien cru qu'on allait se faire coller par notre professeur de sciences.

Le 13 Avril Où les histoires vivent. Découvrez maintenant