Ne t'approche pas

Chapitre 17

PDV Austin :

Elle s'était refermée une fois de plus. Mais elle était tellement belle quand elle avait rigolé quelques minutes avant. Quand j'étais avec elle, j'oubliais Ashley. Non, Louise n'était pas une distraction. Mais comme une échappatoire de ma relation « bancale » avec Ashley. J'ai presque honte de dire ça. En plus, elle me rend sentimental, et me fait me remettre en question... J'aime pas trop ça.

Mais j'aimerais devenir son ami. Bizarre à dire, n'est-ce pas ? Qui aimerait être l'amie d'une fille pareille ? Moi, visiblement. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression d'avoir le devoir de la protéger. Elle veut jouer à la fille forte, que rien n'atteint, mais pourtant elle se met à pleurer après avoir giflé la fille la plus populaire du lycée parce qu'elle lui a parlé de son père... Etrange. Je sais que Louise me cache des choses. Mais je voudrais vraiment qu'elle se confie à moi. De quoi a-t-elle peur ? Que je la juge ? Que je me moque ? Ce serait vraiment déplacé... Je repense aussi aux marques présentes sur ses bras. Y a-t-il un rapport entre son père et ses blessures ? Je jure que si j'apprends que c'est son père qui la frappe, je vais aller lui casser la gueule.

« Mais qu'est-ce qui te prend Austin ? Toujours ce soi-disant devoir de protection ? Je pense à autre chose... » souffle ma petite voix.

Non il n'y a rien que de l'abstrait. On n'est même pas amis. RIEN.

Elle a l'air d'en avoir déjà vu... Quel est ton secret Louise ? Je compte bien le trouver !

Absorbé dans mes pensées, et mon envie d'en découvrir un peu plus, je décide de la suivre discrètement. J'ai pu voir dans quelle direction elle allait.

Je reste toujours à plus de 10 mètres d'elle. Elle n'a encore rien remarqué. Je comprends alors le sens de l'expression « raser les murs ». C'est tout à fait ce que je suis en train de faire ! J'arrive dans la rue où je l'avais sauvée d'un pervers. Elle m'avait remercié, j'avais été heureux. Décidément, elle me fait vraiment dérailler ! Depuis quand suis-je heureux d'aider quelqu'un ?

Après être ressortie de la rue, elle continue jusqu'à une cour avec plusieurs immeubles HLM. C'est donc là qu'elle habite ? Elle est la fille du plus gros industriel de la ville, mais elle vit dans un logement social ? Il me manque une pièce du puzzle (qui, je tiens à préciser, est très loin d'être terminé, car Louise est une énigme vivante, et que les pièces sont cachées ou perdues) ... Je ne comprends plus rien. Et elle ne m'éclaire pas vraiment ! Je continue ma traversée. Elle se dirige vers un petit parc, situé à côté d'un vieil immeuble des années 70, qui semble être le plus atteint par l'âge. La façade est noirâtre, les quelques balcons que je peux distinguer s'effritent certainement à cause de l'eau de pluie. Louise marche encore quelques minutes. Elle est au milieu du parc, assise sur un banc, en face d'un immense chêne. Cet arbre est magnifique. Il est certainement centenaire, vu son nombre impressionnant de racines et son tronc. Elle le regarde, comme hypnotisée. J'hésite à aller la voir. Après la façon dont elle m'a répondu sur la pelouse du lycée, elle serait capable de me gifler, comme elle l'a fait à Ashley.

« Eh Austin Miller ! Depuis quand tu te demandes si tu dois aller parler à une fille ? »

Bonne question. Mais parfois, Louise me fait un peu peur... Elle est un peu comme une bombe à retardement. Une chance sur deux d'exploser, et on ne sait pas quand. Je décide d'y aller quand-même. Je suis derrière elle.

- Hey Louise, lançais-je d'une voix mal assurée.

Elle se retourna vivement. J'ai vraiment cru qu'elle allait me frapper. Mais elle se rassit.

- Qu'est-ce que tu fais là ? demande-t-elle froidement.

- Ecoute, j'ai été maladroit et... Je n'aurais pas dû parler de ton père et encore moins insister. Je n'ai vraiment pas été malin sur ce coup-là. Parfois, je ferais mieux de me taire. Si tu ne veux pas m'en parler, je peux parfaitement comprendre, c'est normal, après tout tu fais comme tu veux mais...