Ne t'approche pas

Chapitre 19

2 jours plus tard.

PDV Louise :

Le lendemain, je me réveille avec comme portait Austin dans ma tête. Je n'essaie même plus de le chasser. Il faut dire qu'il est loin de me gêner... Je descends à la cuisine pour déjeuner. Ma mère n'est pas là. Etrangement, je ne suis pas inquiète, alors que ça fait maintenant 2 jours que je ne l'ai pas vue. Dans une famille normale, j'aurais dû appeler la police. Mais la mienne est anormale et spéciale. J'ai désormais l'habitude de ne plus me préoccuper de ma mère qui réapparaîtra certainement dans quelques temps.

Je déjeune tranquillement, et me décide à envoyer un message à Millie pour l'inviter dans un café. Il est temps que je lui parle de ce qu'il se passe entre Austin et moi. Elle saura me conseiller... Mais elle peut aussi se faire des idées, depuis le temps qu'elle veut me caser avec quelqu'un ! Pas que je serais contre d'être avec mais... O uh là, je ne raconte que des conneries. C'est juste un ami. Un. Ami.

∞ Louise : Coucou ma belle, ça va ? Ça te dit d'aller prendre un café avec moi vers 14h30 ? 😊

∞ Millie : Hey ! Que me vaut cet accès de joie subite ? J'espère que tu m'expliqueras tout ça autour d'un bon cappuccino ! Je serais là, quel endroit ?

∞ Louise : Tu sauras tout une fois là-bas ! Au « Coffee'n'milk » ça te va ?

∞ Millie : Parfait, à toute à l'heure !

∞ Louise : Bisous !

Il est 14h, quand je me décide à aller rejoindre Millie. J'ai vingt bonnes minutes de marche pour rejoindre le centre-ville. Le « Coffee'n'milk » est très réputé dans la ville. Ils servent les meilleurs cupcakes et cappuccinos de toute la région, selon Millie et moi. Bon, il est vrai que nous ne sommes pas des grandes critiques gastronomiques réputées, mais le café est toujours plein, et nous y allons depuis plusieurs années déjà. C'est ici à chaque fois que nous avons parlé de nos grands tracas de la vie quotidienne : potins et garçons sont souvent au cœur de nos conversations ! C'est aussi ici que je lui ai raconté pour la première fois mes problèmes. Je connais le menu comme ma poche, et je sais ce que commande Millie : cappuccino avec supplément crème + un cupcake choco-caramel... En même temps, elle prend à chaque fois la même chose ! Tandis que moi, je reste fidèle à ma boisson, mais jamais au gâteau ! J'aime découvrir les nouvelles saveurs qu'ils proposent au fil du temps !

Une fois arrivée, et en avance (applaudissez-moi s'il vous plaît, car c'est très rare), j'attends Millie. Elle arrive quelques minutes plus tard, avec son éternelle bonne humeur. Quand on la voit la première fois, on se dit que cette fille est impossible à rendre en colère ou bien triste. Pourtant, son dernier copain lui a brisé le cœur, j'ai cru qu'elle ne remonterait jamais la pente. Malgré mes propres problèmes familiaux, je l'ai soutenue jusqu'au bout. Peter avait rendu malheureuse Millie, je lui en veux toujours pour ça, même si elle a tourné la page avec lui.

Elle me fait la bise, puis commande son habituel menu, avant de me questionner sur ce fameux accès de bonne humeur, qui s'est, malheureusement, fait de plus en plus rare ces derniers temps. Merci papa, merci maman. Je vous aime (vous noterez l'ironie).

- Bon Louise, que se passe-t-il ? Depuis quelques jours, tu sembles plus heureuse. Non que je ne sois pas contente pour toi, loin de là, je suis tellement heureuse que ma meilleure amie sourit de nouveau, mais je crois que j'ai raté un épisode... Qui se cache derrière tout ça ? demande-t-elle, gentiment.

- Promets-moi déjà de ne pas te faire d'idées sur ce qui va suivre, et je te raconte tout.

- Promis !

Alors je lui racontai tout avec Austin. Elle m'écoutait, comme si elle buvait mes paroles. Arrivée à la fin, j'ai même cru qu'elle allait verser une larme !

- Oh Louise... Je savais qu'il te faisait de l'effet ! Je suis si contente pour toi, que j'ai envie d'en pleurer ! Et si c'était le bon ? Celui qui prendra soin de toi, qui saura t'écouter ?

- Millie, je t'ai dit de ne pas te faire d'idées ! Et ne pleure pas non plus ! Sinon je vais verser ma larme avec toi... Il faudrait déjà qu'on devienne des amis normaux... Et avec moi ce n'est pas gagné ! dis-je en rigolant.

- Ecoute, je sais que tu n'aimes pas que je me mêle de ta vie familiale et sentimentale, mais si c'était celui qui pourrait aider à te reconstruire ? A de nouveau croire en toi ? Non pas que je ne veuille pas le faire, mais on sera deux désormais. Vous iriez tellement bien ensemble !

- Je me suis déjà promis, tout ça à cause de lui en plus, de remonter la pente. Je ne sais pas, mais il me fait sentir importante. Ça faisait longtemps que ça ne m'était plus arrivé. Si tu savais le sentiment de bien-être que je ressens en sa présence depuis ce moment où il m'a parlé après la gifle donnée à Ashley. C'est indescriptible. Je n'ai pas envie d'être avec lui, c'est juste mon ami !

- Louise, fais-lui confiance. Il n'est pas comme les autres. Il ne veut que ton bien. Je le sens. Et puis on verra bien où mène votre relation... dit-elle, sur un ton de sous-entendus.

- Non ! Je vais essayer de lui donner ma confiance, et de m'ouvrir au monde comme il me l'a conseillé.

- Parce que tu l'écoutes en plus ! Il te fait vraiment de l'effet ce garçon alors...

- Tu sais très bien que tu resteras la plus importante quoi qu'il arrive !

- Mais oui je sais. Mais je sais également Louise que tu as le droit d'être heureuse, et d'avoir un garçon dans ta vie. Tu as déjà beaucoup souffert, et que tu dois arrêter de te priver pour les autres. Alors vis ta vie, et si tu veux être avec Austin Miller, tu en as le droit. Tu sais très bien que je serai la plus heureuse du monde si ma meilleure amie retrouve enfin le bonheur.

- Merci Millie, dis-je en pleurs, tu es la meilleure des meilleures amies. Et promis, je t'aiderai à trouver le garçon qui te correspondra le mieux.

- Toi aussi Louise, tu es une personne exceptionnelle. Ne l'oublie jamais. Et tu vois, je suis sûre que tu ne veux pas te l'avouer, mais au fond tu voudrais être avec lui ! dit-elle avec un sourire espiègle et des larmes.

- Je n'ai jamais dit ça !

Mais aucune de nous deux n'y croit, et nous éclatons de rire. On se fait un gros câlin, puis continuons à parler pendant quelques heures. Je ne vois pas l'heure passer, car quand nous sortons, il est 17h. Je dis au revoir à Millie, puis rentre chez moi, en méditant sur ses paroles.

Elle a raison, je me suis beaucoup privée ces derniers mois à cause de mes problèmes. Et si je reprenais goût à la vie ? Si j'essayais de nouveau de goûter au bonheur et de m'ouvrir aux autres ? Rien ne m'empêche d'essayer.

« Tout le monde a le droit au bonheur. Et si c'était mon tour ? »

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