Chapitre 18

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PDV Louise :

Je rentre dans l'appartement, et me dirige directement dans ma chambre en tremblant. Les paroles d'Austin m'avaient une fois de plus troublée. Et la façon dont il me regardait. Comme s'il sondait m'intérieur de mes yeux. Mais les siens étaient si beaux, si brillants.

« Tout le monde a un masque Louise... »

« Ouvre-toi au monde. »

« Tu es une personne forte et formidable. »

« Fais confiance aux gens, tout le monde n'est pas contre toi. »

J'ai même cru lire à un moment sur ses lèvres « tu es belle ». Bon là, je pense que j'ai vraiment rêvé. Je prends mes désirs pour des réalités... Attends que venais-je de dire ? Je n'en reviens pas moi-même. C'est vrai que ça fait plusieurs fois que je traîne avec lui. Il faut reconnaître qu'il me fait de l'effet. Mais quelle est vraiment notre relation ? Peut-on vraiment être amis ?

J'ai peur de me faire des idées, des espoirs, puis qu'ils soient réduits à néant, comme avant. Mais Austin semble vraiment différent. Il m'avait même confié son histoire. Je m'étais sentie comme exclusive à ce moment-là, même si je ne montrais rien, impassible et dénuée de toute émotion, comme je le fais si souvent maintenant. J'espérais secrètement être la seule à le connaître sans son masque. En tout cas, lui était le seul à me voir (mis à part Millie), sans ma carapace. J'aime aussi son côté philosophique.

Ça faisait tellement longtemps qu'on ne m'avait pas complimentée. Mais, putain qu'est-ce que ça fait du bien de se sentir importante quelques minutes aux yeux de quelqu'un. Et là, ce n'était pas les yeux de n'importe qui. C'était ceux d'Austin Miller.

Des fois, j'ai vraiment l'impression de vivre dans un monde parallèle, dans MON monde, où les émotions et les sentiments n'existent plus. Que tout est noir, déprimant, triste. Ma partie sombre. C'est difficile à croire que tout cela puisse partir en vrille si vite. Et pourtant.

Austin était devenu le centre de mes pensées ces derniers temps. Mais étais-je encore capable d'aimer, si moi-même je ne l'étais plus depuis des mois ? Et comment éviter les erreurs commises par mes parents et ne pas faire souffrir les gens ? Comment ne plus être si froide et m'ouvrir comme me l'avait conseillé Miller ? Il me faudrait certainement des mois, des années voire toute ma vie, pour essayer de me reconstruire. Surtout qu'il est impossible de le faire seule. Moi qui m'était promis de ne plus rien demander à personne, c'est raté.

Austin me bouleversait tellement que je me remettais en question. Mais il m'ouvrait aussi petit à petit les yeux. Comme si j'étais dans la nuit ou le brouillard depuis des mois. Il était mon soleil et ma lune, toujours là pour éclairer et diriger mon chemin, comme un phare qui guide les bateaux pour qu'ils ne s'échouent pas. Malheureusement, je m'étais déjà échouée. Il ne reste que de moi une épave. Tellement de temps pour la reconstruire.

Mais grâce à lui, j'ai recommencé à y croire. Je crois pouvoir remonter la pente. Il a été le déclic pour moi. Je n'ai pas envie de le décevoir. Je peux y arriver.

Je m'endors le sourire aux lèvres, en murmurant son prénom. 6 lettres, qui changent ma vie petit à petit.

« Tu illumines ma vie. Tu m'éclaires. J'ai envie de te croire, et de croire que tout est possible, grâce à toi. »

PDV Austin :

Elle me rend littéralement folle. Mais qu'est ce qui m'avait pris de sortir de telles paroles ? Certes elle est formidable, et je n'ai pas assez d'un mot pour la qualifier, il me faudrait une liste et des années pour l'écrire. Mais je sais qu'elle n'aime pas qu'on lui porte de l'attention, ni qu'on la complimente. Et moi qui ait joué les grands philosophes à lui sortir des « fais confiance », etc... Elle a certainement dû me trouver lourd.

Je ne suis pas le premier qui voudrait s'intéresser à elle, elle me l'a clairement fait comprendre. Je n'ai le droit qu'à une seule chance, et je n'ai pas l'intention de la gâcher, comme tous ces cons avant moi. Ils s'y sont pris comme des manches avec elle. Ils n'ont pas vu plus loin que leur nez, ils ont raté la magnifique personne qu'elle est, sous son masque qui ne montre aucune émotion, car au fond elle est brisée, à cause de ses parents. Comment peut-on être à ce point si peu intéressé par ses enfants ? Dans ce qu'elle m'a raconté, Louise semble être l'adulte, qui travaille pour sa famille, et sa mère, l'enfant rebelle qui fait n'importe quoi de sa vie. Les rôles sont complètement inversés. Elle mérite tellement mieux, et surtout d'être aimée. J'aurais bien aimé l'avoir connue avant ses problèmes. J'ai ressenti sa mélancolie quand elle me racontait son récit, et son envie que tout redevienne comme avant. Elle devait être vraiment belle, quand elle souriait, à longueur de journée. Je m'égare de nouveau dans mes pensées, qui deviennent de plus en plus présentes. Je ne sais pas à quoi cela rime, mais elle est au cœur de mon esprit.

Pourtant, j'aime toujours Ashley. J'ai même décidé d'aller lui présenter mes excuses. C'est toujours moi qui ai fait le premier pas avec elle. D'habitude, ce sont les filles qui m'approchent, moi je laisse faire. Mais là, je l'aime trop pour l'attendre. A force, je ne sais même plus pourquoi je reviens vers elle. Comme si j'étais attiré par un aimant. A chaque fois, je me dis qu'elle aura peut-être changé, qu'elle finira par comprendre qu'elle n'est pas le centre du monde. Et comme toujours, rien ne se passe comme prévu, ou bien juste quelques temps, pour me faire croire que ça peut marcher, puis je me sens trompé et berné. Si ça se trouve, elle s'est déjà retrouvé quelqu'un pour partager son lit... Je ne préfère même pas y penser. Conneries d'amour, putain.

C'est tellement différent avec Louise. Tout est plus simple, car elle se fiche de ce que pensent les autres d'elle. Elle ne passe pas trois plombs aux toilettes pour se recoiffer et se maquiller, elle ne critique pas les gens, elle ne fait que les observer de loin. Elle a peur de s'approcher, de les briser, comme si tous étaient des poupées de porcelaine. Elle manque cruellement de confiance. Je sais qu'elle peut y arriver, et se reconstruire. Je serai là pour l'aider.

Je m'endors, le sourire aux lèvres, en pensant à elle. Son prénom. 6 lettres.

« Tu me fais dérailler Summers. Mais je ne sais pas pourquoi, je ne peux pas t'en vouloir. Tu es ma poupée de porcelaine. Précieuse. Personne ne te brisera encore une fois. Je t'en fais la promesse. »

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Coucou!

Austin est déterminé à la protéger... Que pensez-vous de cela? ❤

Bisous ❤

Maevahina ❤

Ne t'approche pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant