Chapitre 32

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PDV Louise :

[FLASHBACK]

3 ans plutôt.

Je rentrai du collège exceptionnellement à 14h30, car mon cours de sport était annulé en raison de l'absence de mon professeur. Ma mère, ne travaillant pas, m'attendait à la maison. J'espérai secrètement qu'elle avait fait des petits fondants au chocolat, avec un cœur coulant caramel, mes préférés.

Je pris le bus et arrivai à la maison une demi-heure plus tard. La voiture de mon père était garée dans l'allée de notre jolie maison, située en banlieue dans un quartier pavillonnaire. Etrange, lui qui ne rentre d'habitude que tard le soir, juste à l'heure du dîner, pour manger avec nous. J'ouvre la porte d'entrée et fut surprise d'entendre des cris provenant de notre salon et des valises dans le hall de l'entrée, au pied des escaliers. Je me précipitais dans celui-ci, voyant ma mère à genoux devant mon père, en pleurs, les larmes coulant sur le parquet ciré telle une fontaine. Mon père, quant à lui, la regardait, comme désolé de ce qu'il venait de se produire.

- Maman, mais pourquoi pleures-tu ? demandai-je, complètement perdue.

- Dis-lui Marc ! Dis à ta fille ce que tu comptes faire ! hurla-t-elle à l'intention de mon père.

Mon père se tourna vers moi, la tristesse voilait son visage. Mais je n'étais pas dupe, car j'arrivais à percevoir dans son regard un soulagement. Mais de quoi pouvait-il être soulagé ?

- Promets-moi Louise de m'écouter jusqu'au bout.

Il commençait vraiment à me faire peur.

- Je promets.

- Depuis quelques temps, les relations entre ta mère et moi se sont quelques peu... effritées et dégradées.

- A cause de quoi ? répliquais-je, essayant de garder mon sang-froid, malgré la panique qui commençait doucement à s'emparer de moi.

- Tu n'en es nullement la cause, rassure-toi. Mais, nous avons des points de vue divergents, et nous ne souhaitons plus vraiment la même chose... J'ai donc décidé de quitter ta mère.

Ses mots retentissent dans ma tête, comme un écho insoutenable, qui me vrille les oreilles et me brouille la vue quelques instants. Ma famille est désormais brisée. En mille morceaux, qui seront impossibles à recoller.

- Tu la quittes juste pour ça ? Es-tu sérieux papa ? La femme avec laquelle tu es marié depuis plus de vingt ans déjà ? explosais-je.

Les larmes menaçaient de couler, mais je devais rester forte et les retenir.

- Oui Louise, je ne reviendrais pas sur ma décision. Et... J'ai rencontré quelqu'un.

- Pardon ?! hurlais-je, dis-moi que tu n'es pas sérieux, que tout ceci st un cauchemar et que je vais me réveiller très prochainement ?

- Non, tout est parfaitement réel. Je m'en vais ce soir de cette maison, en attendant que le divorce soit prononcé. Tu es la bienvenue chez moi, je suis sûre que Mélissa sera très contente de te rencontrer.

- Très bien, tu as raison, fuis ! Va-t'en avec ta nouvelle copine et ne reviens plus jamais ici, tu m'entends ?! JAMAIS ! criais-je.

- Tu dis ça parce que tu es énervée Louise, je suis sûr que...

- Non tu n'es sûr de rien ! Tu n'en sais rien ! Tu ne peux te douter une seule seconde de ce que je peux ressentir. Au revoir, papa.

Je le regarde une dernière fois mais ne le laisse pas répondre et cours dans ma chambre. Je claque la porte de ma chambre et pleure toutes les larmes de mon corps sur mon oreiller. J'ai mal, tellement mal. Il m'a arrachée une partie de moi-même, et je sais que suis à tout jamais changée. J'entends la porte d'entrée claquer. Il est parti. Puis un cri strident s'échappe du hall. Ma mère crie à s'en tuer les cordes vocales. Ce « Non, reviens ! », restera à jamais gravé dans ma mémoire et tournera en boucle dans ma tête toute ma vie.

Ne t'approche pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant